149-tir88

Médaille en bronze de la Monnaie de Paris (Poinçon corne à partir de 1880)
Frappée en 1973 .
Bel exemplaire .

Artiste / Sculpteur :
: Couturier .


Dimension : 68 mm.
Poids : 153 g
Métal :
Bronze  .
Poinçon sur la tranche (mark on the edge) : Corne d'abondance + bronze + 1973  .


Envoi rapide et soigné.


Le support n'est pas à vendre .
The stand is not for sell .


Roger Chastel (Roger, Édouard Henri Chastel), né le 25 mars 1897 à Paris et mort le 12 juillet 1981 à Saint-Germain-en-Laye1, est un peintre français de l'École de Paris dont l'œuvre s'inscrit à la limite de la non figuration.
Le père du peintre, Édouard Chastel, né à Paris, d'origines auvergnate et poitevine du côté paternel, brésilienne du côté maternel2, est banquier et collectionneur3. Sa mère (Marthe Marchand) est née en Auvergne. Premier enfant d'une famille qui en comptera cinq4. Roger Chastel naît au 32 Boulevard Haussmann dans le 9e mais ses parents vont quelques mois plus tard habiter un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine puis rue Desbordes-Valmore vers 19055. Roger Chastel passe ses vacances avec ses deux frères et ses deux sœurs dans un village d'Auvergne, berceau de la famille, où il dessine animaux, paysages et portraits6, ou à Benerville, près de Deauville où ses parents possèdent une maison, la villa Timgad7. Avec son frère Jean il se rend fréquemment au Louvre et, dos au tableau, ils s'appliquent à le reproduire de mémoire8. Dès quinze ans Roger Chastel exprime sa décision d'être peintre9.

Tout en continuant sa scolarité (collège Gerson en 1906, Lycée Sainte-Croix, Lycée Carnot et Lycée Janson-de-Sailly)10, Roger Chastel dessine au Jardin d'acclimatation. Renonçant au baccalauréat, il s'inscrit en 1912 au cours de dessin de l'Académie Julian10 où il se lie avec le peintre Jean Subervie11, prépare le concours d'entrée à l'École des Beaux-Arts et y fréquente en 1914 l'atelier Fernand Cormon qu'il quitte rapidement pour retourner à l'Académie Julian dans l'atelier de Jean-Paul Laurens10. Il dessine simultanément au Louvre. Effectuant son service militaire en 1915, ajourné en août10, il est mobilisé en 1916 dans l'artillerie légère10, dresse des chevaux canadiens6 à Caen, est affecté sur le front de Somme, le chemin des Dames, évacué de Verdun et versé dans le service auxiliaire à Vernon, à la réquisition des chevaux6.
1919-1944

Démobilisé en 1919, Roger Chastel s'inscrit à l'Académie Ranson (Montparnasse), suit le peintre argentin Araujo lorsque celui-ci fonde sa propre académie rue Bréa10. Ayant loué un appartement-atelier rue d'Assas, en face de l'entrée du jardin du Luxembourg12, pour subsister il dessine pour Comœdia, La Rampe où il illustre une complainte de Francis Carco, fait des caricatures pour l'hebdomadaire politique L'Europe nouvelle et des dessins satiriques pour La Gazette du Bon Ton10. En 1920 il part rejoindre durant quelques mois son frère Jean à Berlin où il travaille pour différents magazines et crée des costumes pour des revues à grand spectacle10. Rentré à Paris, il réalise en 1920 à Benerville, encouragé par le dessinateur Sem qui l'a regardé dessiner13 deux albums satiriques sur les habitués du casino de Deauville, Le Trust des Perles et, en collaboration avec Pierre Mourgue, Eh bien, dansez maintenant !10.

Roger Chastel participe à des expositions de groupe, à partir de 1923 au salon d'automne10 puis au Salon des Tuileries. Il rencontre en 1925 au Bal Nègre Suzanne Fromont, mariée et mère de deux petites filles (Christiane et Mytil), qu'il épousera en 193114. Après avoir illustré en 1926 les programmes des Ballets suédois présentés par Jacques Hébertot et des reportages de Marcel Astruc sur les quartiers pittoresques de Paris (Les Halles, La Villette, les Six jours dans l'hebdomadaire Vu, dirigé par Lucien Vogel, il décide de se consacrer exclusivement à la peinture10.

Continuant d'exposer dans les Salons parisiens, Roger Chastel s'installe définitivement à Saint-Germain-en-Laye en 192810 dans une maison passablement délabrée du XVIIe siècle15. Il donne alors quelque temps des cours dans une école privée pour jeunes anglaises6. Il rencontre en 1930 Paul Guillaume16 qui le met en relation avec Jeanne Castel. C'est dans sa galerie, rue du Général-Beuret17 puis avenue de Messine, qu'il présente en 1930, 1934 et 1935 ses trois premières expositions personnelles10. Paul Guillaume accompagne également chez Jean Mistler et sa femme dont Chastel fera le portrait en 1933. Séjournant en 1931 sur la Côte d'azur chez les parents de sa femme, il peint des paysages.

Roger Chastel obtient en 1932 pour Nature morte au coquillage rose le « Grand Prix de Peinture » créé par Jacques Darnetal et doté par Georges Bernheim, exposant la même année à la galerie Georges Bernheim, rue La Boétie10. La galerie Paul Guillaume l'expose en 193310. Il réalise en 1935 les décors et costumes du ballet La Pantoufle de Vair pour l'Opéra-Comique, sur une musique de son ami Marcel Delannoy, et un panneau, L'Industrie, pour le Pavillon français de l'Exposition universelle de Bruxelles, en 1936 trois panneaux pour l'école primaire de la rue Ampère à Saint-Germain-en-Laye (Animaux domestiques, Animaux exotiques et Animaux polaires) ultérieurement détruits, en 1937 une décoration pour le Pavillon du Tourisme de l'Exposition Internationale de Paris ainsi que les décors et costumes de l'opéra-bouffe Philpeinture séduisante et réaliste (...) plaisante, parfois superficielle » et mondaine, qui se rapproche de celles des « peintres de la réalité poétique »25. Jusqu'en 1933 il se consacre presque entièrement à des portraits, soucieux de leur ressemblance, mais aborde les natures mortes qu'il multiplie particulièrement en 193826.« Ce qui paraît clair, c'est que, de toute façon, pour Chastel, l'objet qu'il peint, il croit encore que c'est l'objet qu'il représente. S'il entreprend de connaître un objet, c'est celui qui lui sert de modèle. Il ne voit pas encore naître sur sa toile un objet essentiel », un objet « pictural », observe Jean Lescure27. Une nouvelle façon de travailler va lui permettre d'en prendre mieux conscience.
1937-1949

C'est en 1937 que Chastel inaugure un travail par séries, composées de quelques toiles (Cyclamen) puis d'une douzaine ou d'une vingtaine (Anémones, Les Pêches, 1938; La Femme au vitrail, La Lettre, La Leçon de musique, 1939; Mytil, 1940; Les Pommes rouges, Les Giroflées, Les Tasses bleues, Fauteuil aux iris, à partir de 1940; Nature morte à la chaise, 1941-1942; Némésis, 1942-194328; La famille Maeght (1943-1944); Femme couchée à la mandoline, Femme couchée à la guitare, Les Visiteuses, (1944-1945).

Au long ces années Chastel adopte d'abord, en 1938 et 1939, un style violent, à la fois cubiste et expressionniste, souvent dans des formes anguleuses, agressives, des couleurs vives et contrastées, qui donnent à ses peintures une dimension inquiétante.

Durant cinq ans il renoue ensuite dans ses portraits et natures mortes avec un réalisme séduisant mais reprend simultanément ses recherches variées d'avant-guerre29. Le style cubisme-expressionniste réapparaît cependant épisodiquement, renouvelé par un dépassement décisif de la réalité à travers une géométrisation des formes, dans plusieurs de ses peintures à partir de 194230, jusqu'à s'imposer lors du retour du peintre en mai 1945 à Saint-Germain-en-Laye.

La peinture de Chastel se développe essentiellement dès 1944 selon le mode de création par séries qui permet à son « abstraction figurative », selon ses mots, de passer de l'objet réel à l'objet purement pictural : Les Amoureux au Bistrot, I, 1944-1946 (une dizaine de toiles31), Les Roumégous, 1945, (une vingtaine de toiles)32. Trois autres séries leur succèdent, Pichet, plat d'étain, citron, 1947 (autour de 7 toiles), Pichet et hareng, Les Pêches et Les Pommes, 1949 (autour de 32 toiles), puis Léda (une trentaine de toiles).

Autour de 1945, alors que les membres du groupe du réalisme poétique, Brianchon, Legueult, Limouse, Baboulène, dont on avait pu rapprocher Chastel « continuaient à peindre, au-delà de 1950, en usant du même style que pendant l'entre-deux-guerres », sa démarche « s'apparentait davantage à celle d'Estève, de Manessier, de Bissière, de Pignon et également de Nicolas de Staël33 », auprès de qui, même s'il ne fait pas partie des mouvements de l'abstraction lyrique ou de la peinture informelle, il expose dans les décennies suivantes34.
1950-1962

Dans la décennie suivante l'abstraction de Chastel simplifie et imbrique de larges pans harmonieusement colorés en marge de tout réalisme, qui nient toute notion de perspective ou de volume35. Ses séries ont pour titres :

    Les Amoureux au Bistrot, II, 1950 (une trentaine de toiles)
    Les Enfants Lescure, 1950-1952 (autour de 11 toiles)
    Le Bistrot, 1951-1952 (autour de 37 toiles)
    La Veillée, 1952-1953 (autour de 28 toiles)
    Hareng sous la lampe, 1953-1954
    Le Quatorze Juillet à Toulon, 1954-1958 (autour de 19 toiles), Le Tour de cartes, 1954-1958 (autour d'une quarantaine de toiles)
    Pêche aux bouquets et Cueillette des berniques, 1955-1956 (12 et 13 toiles)
    Mer, Ciel, Roc, 1956
    Nature morte à la pomme verte et Le Petit Colleone, 1957-195836 (plus de 20 toiles)
    Le Piano, 1959-1960 (autour de 11 toiles), La Lettre, 1959-1961 (autour de 13 toiles), La Gitane aux citrons, 1959-1961 (autour de 6 toiles)

De ses débuts à 1958 Roger Chastel a peint « de 600 à 700 toiles »37.
1963-1974

En 1963 Chastel est nommé, à soixante-dix ans, chef d'atelier à l'École des Beaux-Arts et son activité d'enseignant lui laisse moins de temps pour peindre. À l'initiative de François Rouan ses élèves organisent une pétition pour qu'il continue d'assumer la direction d'un séminaire jusqu'en octobre 1968. En 1969 la maladie restreint sa création qu'il consacre essentiellement à des natures mortes de modestes dimensions et surtout à des dessins. Ses dernières peintures datent de 197438.

Cette période est dominée par deux séries, La Pesanteur et la grâce, 1963-1965 (autour de 22 toiles), à dimension symbolique, autour de l'opposition entre une tête en pierre de Volvic et un masque africain que lui avait offerts Paul Guillaume, et Le Cirque, 1963-1972 (autour de 63 toiles), les plus