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Médaillon en bronze à patine noire .
Un crochet a été collé au dos .
Epoque XIX ème siècle .

Graveur : Artus DESPAGNE .


Dimension : 16 cm .
Poids :252 g  .
Métal : bronze .

 Envoi rapide et soigné.

Bertrand du Guesclin, aussi nommé « Bertran du Guesclin »1, né vers 1320a au château de la Motte-Broons, à Broons près de Dinan, et mort le 13 juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon, est un noble breton, connétable de France et de Castille, personnage majeur de la première partie de la guerre de Cent Ans.
Biographie
Le Dogue noir de Brocéliande

Né vers 1320 à Broons, Bertrand est le fils aîné des dix enfants de Robert II du Guesclin (v. 1300-1353), seigneur de la Motte-Broons, et de son épouse Jeanne de Malesmains (morte en 1350), dame de Sens-de-Bretagne2. Bertrand du Guesclin est issu d'une rustique seigneurie de la petite noblesse bretonne. Les Guesclin font en effet partie des familles nobles de Bretagne, mais Robert du Guesclin n'appartient qu'à la branche cadette de la famille (la branche aînée vit au château du Plessis-Bertrand et au château de la Motte-Jean) et occupe un modeste manoirb à la Motte-Broons3, dans le pays gallo, ce qui veut dire que sa langue maternelle fut une langue d'oïl et non le breton4.
Enfance

Comme il est d'usage, Bertrand est placé en nourrice et est élevé parmi des paysans jusqu'à l'âge de cinq ans. Le portrait peu flatteur qui nous est laissé par les historiens le décrit5,6 « petit », « les jambes courtes » et « noueuses », « les épaules démesurément larges », « les bras longs », « une grosse tête ronde et ingrate », « la peau noire comme celle d'un sanglier ». Sa laideur (la Chanson de Bertrand du Guesclin du trouvère Cuvelier dit de lui qu'il fut « l'enfant le plus laid qu'il y eût de Rennes à Dinan »7) et sa brutalité lui valent l'opprobre parental. Bien qu'il soit l'aîné d'une fratrie de dix enfants, sa mère donne la préférence à ses deux frères cadet et puîné, et son père le traite assez mal, refusant de le former à la chevalerie : la chronique de Cuvelier dit de ses parents qu'ils « le détestaient tant, que souvent en leur cœur ils désiraient qu’il fût mort ou noyé dans l’eau courante »8.

Vers l'âge de six ans, il gagne néanmoins le respect de sa mère et ses cadets : selon les chroniques médiévales de l'époque (qu'il faut lire de nos jours avec une certaine circonspection à cause de leur tendance à embellir les actions des personnages — et de leurs proches — commanditaires ou protecteurs du chroniqueur, comme les Chroniques de Froissart9), relégué comme à son habitude dans un coin de la pièce lors d'un repas familial en l'absence du père, il explose de colère et bouscule ses frères pour prendre sa place d'aîné sur le banc. Sa mère s'apprête à le punir quand il renverse la lourde table mais une femme juive convertie, versée dans la chiromancie et venue pour raconter la bonne aventure, prédit la gloire à ce fils belliqueux. Bertrand est désormais traité avec les égards dus à son rang10. Selon un vers de Cuvelier contant que « lire ne savait, ni écrire, ni compter », nombre d'historiens en ont déduit que du Guesclin était illettré, ce qui est peu vraisemblable, ses parents lui ayant certainement donné une éducation nobiliaire digne de leur statut11.
Le premier tournoi

Selon les chroniques de l'époque, il se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux avec ses compagnons de jeunesse, des paysans roturiers. Bagarreur, il se sent la vocation de guerrier. Alors qu'il s'est enfui (ou a été chassé par ses parents ?) chez son oncle (Bertrand du Guesclin, seigneur de Vauruzé) à Rennes, il assiste à un tournoi sur la place des Lices de cette ville le 4 juin 1337, auquel il a interdiction de participer12 : un de ses cousins, vaincu, quitte la lice et lui prête son équipement. Toujours selon les chroniques de l'époque, Bertrand défait, masqué, douze ou quinze chevaliers selon les versions13, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute, à la grande surprise de l'assemblée qui se demande qui est ce chevalier sans blason. Un seizième chevalier qui le défie parvient à faire sauter la visière de son heaume. Robert du Guesclin découvre le visage de son fils : ému et fier, il s'engage à l'armer grâce à une collecte réalisée auprès de ses proches. Bertrand va pouvoir ainsi gagner sa réputation d’excellent tournoyeur14.
Guerre de succession de Bretagne
La bataille d'Auray, d'après la Chronique de Bertrand du Guesclin1 par Cuvelier.

Il commence à signaler sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et les comtes de Montfort, Jean II et son fils Jean III, pour l'héritage du duché de Bretagne. Il se fait remarquer aussi dès le début de la guerre de Cent Ans, notamment en 1354 en prenant par ruse le château de Grand-Fougeray et en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henri de Grosmont, duc de Lancastre. Du Guesclin ayant gagné le respect de la noblesse à la pointe de son épée, le chevalier Alacres de Marès15, dépendant du bailliage de Caux, l'adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs en 135716 (ou en 1354, par Arnoul d'Audre
En octobre 1370, revenu en France, il est fait connétable de France par Charles V. Sa grande entreprise va être d'expulser les Anglais. Contrairement aux habitudes de la chevalerie française, il ne procède pas par grandes campagnes avec tout l'ost français, mais préfère reconquérir méthodiquement des provinces entières, assiégeant château après château. Il va chasser les Anglais de la Normandie, de la Guyenne, de la Saintonge et du Poitou.

Bien souvent, le siège ne dure pas, l'issue en étant accélérée par un assaut victorieux ou plus souvent encore par une ruse. Pour libérer Niort de la domination anglaise, il utilise un subterfuge : il fait revêtir à ses soldats l'uniforme anglais. L'ennemi, confiant, ouvre les portes de la ville et l'armée de du Guesclin s'en empare.

Georges Minois, historien du Moyen Âge, qualifie ainsi les victoires et la reconquête menées par Bertrand du Guesclin : « Certes, il ne conduit qu'une petite troupe de quelques centaines d'hommes, mais il obtient avec eux des résultats plus importants qu'avec une grosse armée, coûteuse, lourde, encombrante et lente21. » Cette tactique victorieuse est menée pour trois raisons majeures :

    premièrement, Charles V règne sur un royaume fragilisé par les guerres, le connétable doit se contenter de peu de moyens ;
    deuxièmement, cela lui permet de tirer le maximum de ses maigres effectifs : il a obtenu plus de résultats en un mois de campagne (décembre 1370) que Robert Knollys, le meilleur capitaine d'Édouard III, en six ;
    troisièmement, ce type de guerre, guerre d'embuscades, autrement dit, guérilla avant l'heure, est la mieux adaptée aux circonstances, puisqu'il s'agit de reprendre des châteaux dispersés, qui commandent routes et carrefours ; son petit groupe, mobile, souple, avec un noyau d'élite breton22, bien soudé, anticipe les actions des « commandos » du XXe siècle en frappant vite, à l'improviste, en restant insaisissable, en entretenant l'insécurité chez l'ennemi et en le décourageant petit à petit. Cette stratégie s'avère très payante.

Du Guesclin est fait connétable de France par Charles V le Sage.

En 1374, il combat à La Réole. La même année, il se marie avec Jeanne de Laval dans la chapelle du château de Montmuran et en devient propriétaire par alliance jusqu'en 1380. En outre, son épouse lui apporte en dot le château de Montsabert en Anjou. Le château de Montsûrs23 est dès lors sa demeure, et il y réside dans les périodes hors-guerre. Il y traitera du mariage de sa nièce Marie d'Orange, avec Jean, vicomte de Vendôme.

En 1376, il reçoit la seigneurie de Pontorson en Normandie. Charles V, ayant en 1378 fait prononcer la confiscation du duché de Bretagne, occupé par ses officiers depuis 137324, le duc Jean IV étant en exil à Londres, provoque une fronde nobiliaire bretonne et le rappel du duc exilé en Angleterre. L'inaction de du Guesclin lors du débarquement de Jean IV à Dinard le fait soupçonner de trahison25. Il est indigné d'un tel soupçon. Selon la version non établie de la chronique de Jean Cabaret d'Orville, il aurait même renvoyé aussitôt au roi son épée de connétable et voulu passer en Espagne auprès d'Henri de Trastamare. Ayant retrouvé la confiance du roi grâce à l'entremise du duc d'Anjou, il retourne dans le Midi pour combattre encore les Anglais. En 1378, il participe à la campagne contre la Bretagne, avec son cousin Olivier de Mauny — chevalier banneret, seigneur de Lesnen et pair de France, qui fut nommé capitaine général de Normandie et chambellan de Charles V en 1372.

En 1380, il combat contre les Grandes compagnies en Auvergne et dans le Sud du Massif central, où il met le siège devant Châteauneuf-de-Randon (Gévaudan). Après plusieurs assauts terribles, la place promet de se rendre au connétable lui-même, si elle n'est pas secourue dans 15 jours. Du Guesclin, pris d'une forte fièvre, meurt dans l'intervalle. La tradition attribue son décès à la consommation d'eau glacée pendant les chaleurs de l'été, une allégation commune à cette époque. Il aurait étanché sa soif à la fontaine de la Cloze / Glauze (selon les sources), visible au hameau d'Albuges26. Le jour de son décès, le 13 juillet 1380 le gouverneur vient, la trêve expirée, déposer en hommage les clefs de la place sur son cercueil27. Son corps est déposé à Saint-Denis.
Chronologie
La colonne du Guesclin, Broons, Côtes-d'Armor.

    1320 :
        Naissance de Bertrand du Guesclin au château de la Motte-Broons, près de Dinan.
    1337 :
        Il participe à un tournoi à Rennes, remporte anonymement plusieurs combats avant de refuser de combattre son père, devant qui il retire son heaume.
    1356 :
        Lors du siège de Rennes (1356-1357), il ravitaille la ville et effectue plusieurs coups de main.
    1359 :
        Il défend avec succès Dinan assiégée par les troupes anglaises.
        18 juin : lors du siège de Melun, il fait la rencontre décisive avec le dauphin Charles.
    1361 :
        Il est fait prisonnier à Juigné sur Sarthe, et libé        Juin : Du Guesclin assiège Brest tenue par les Anglais.
        14 juillet : il attaque Jersey.

Chevauchée de Lancastre (1373), Jean de Gand, représenté ici sur son gisant avec sa première épouse Blanche de Lancastre à la Cathédrale Saint-Paul de Londres.

        Août-décembre : lors de la chevauchée de Lancastre, il harcèle avec d'autres capitaines les troupes anglaises.

    1374 :
        Août-septembre : Du Guesclin et le duc d'Anjou lancent une offensive en Guyenne et prennent Penne-d'Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole.
    1375 :
        17 février : il prend Gençay.
    1377 :
        juillet : dès la fin de la Trêve de Bruges, engage l'offensive terrestre contre les Anglais, en Bretagne et en Guyenne avec le duc d'Anjou
    1378 :
        Avril-juin : Du Guesclin et Philippe II de Bourgogne lancent une campagne contre les possessions normandes du roi de Navarre Charles le Mauvais allié des Anglais. Bernay, Carentan, Valognes, Avranches, Remerville, Beaumont, Breteuil, Saint-Lô, Évreux, Pacy-sur-Eure, Gavray, Nogent-le-Roi, Anet, Mortain et Pont-Audemer sont conquises.
        Novembre-décembre : le siège qu'il met devant Cherbourg est un échec.
    1380
        Juin-juillet : il combat les Grandes compagnies qui sévissent dans le Bourbonnais et l'Auvergne et met le siège devant Chaliers du 20 au 26 juin.
        13 juillet 1380 : Bertrand du Guesclin meurt, malade, lors du siège de Châteauneuf-de-Randon.

Ses principaux généraux

Lors de la guerre d'Espagne et des campagnes de France qui suivirent, Bertrand du Guesclin était secondé par des dits généraux bretons, français et anglais :

    le maréchal Arnoul d'Audrehem ;
    Hugues de Cauvelay28 ;
    Gautier28 (sujet anglais) ;
    Pierre le Bègue de Villaines ;
    Guillaume Boitel ;
    les sires de Beaujeu et Eustache de La Houssaye29 ;
    Olivier du Guesclin son frère ;
    Olivier de Mauny son cousin, (d'après les Anciens mémoires sur Du Guesclin30, traduction de Claude-Bernard Petitot31).

Quadruple sépulture

La reconnaissance politique que le roi Charles V veut témoigner à son connétable vaut à du Guesclin le privilège d'une quadruple sépulture. La partition de son corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles, chairs et ossements) avec des sépultures multiples permet ainsi la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur, des chairs et funérailles des entrailles) et des lieux (avec un tombeau de corps, de cœur, de chairs et un tombeau d'entrailles) où honorer le défunt. Bertrand du Guesclin est probablement le seul défunt au monde à posséder quatre tombeaux32.

Du Guesclin a souhaité par testament que son corps repose en Bretagne après sa mort. Au cours d'un arrêt du cortège funèbre au Puy-en-Velay, le corps est éviscéré et subit un premier embaumement, les viscères étant inhumées dans l'église du couvent des Dominicains dans un tombeau couvert d'un gisant réaliste du connétable, portant la barbe et la moustache des guerriers en campagne33. Arrivé à Montferrand quelques jours plus tard, on s'aperçoit qu'un nuage de mouches obscurcit le cortège, suivant de près la charrette sur laquelle le corps est déposé. En l'absence des embaumeurs royaux, l'opération d'embaumement a échoué34 : ma