149-tir88

Médaille en bronze de la Monnaie de Paris (Poinçon corne à partir de 1880)
Frappée en 1973 .
Bel exemplaire .

Artiste / Sculpteur :
René BABIN (1919-1997) .


Dimension : 68 mm.
Poids : 159 g
Métal :
Bronze .
Poinçon sur la tranche (mark on the edge) : Corne d'abondance + bronze + 1973  .


Envoi rapide et soigné.


Le support n'est pas à vendre .
The stand is not for sell .


Georges-Emmanuel Clancier est un écrivain et poète français, né le 3 mai 1914 à Limoges et mort le 4 juillet 20181 à Paris. « Enfant double »2, Georges-Emmanuel Clancier naît dans une famille issue, du côté maternel, d'ouvriers porcelainiers de Saint-Yrieix et, côté paternel, d'artisans de Châlus. « Les deux pôles de la famille sont étonnamment contrastés : du côté de Saint-Yrieix, le pôle lumineux. Du côté de Châlus, le pôle ténébreux »3.

Le premier est celui de sa mère, Élise, et de sa grand-mère, Marie-Louise Reix, dite Louise, née en 1873, louée comme bergère à sept ans, qui aime raconter les souvenirs heureux de son enfance mais aussi les épisodes tragiques de la misère dans laquelle elle avait vécu. Découvrant en 1921 qu'elle est analphabète, Georges-Emmanuel Clancier lui apprendra à lire4. C'est l'arrière-grand-père de l'écrivain, Jean Maignier, qui, renvoyé par le maître de sa métairie pour avoir refusé de faire un faux témoignage, s'était installé à Limoges pour y travailler comme aide-enfourneur dans une manufacture de porcelaine3, emploi qui devait en quelques années lui brûler les poumons5. Marie-Louise Reix et son mari Jules, qui représente pour son petit-fils le modèle de la dignité ouvrière, habitent la maison de gardien de la chocolaterie Daccord. À la mort de Jules Reix Georges-Emmanuel Clancier apprendra que son véritable grand-père avait été joueur de violon dans les bals6.

Châlus est le pays de Pierre Clancier, père de l'écrivain, et d'Emmanuel, son grand-père paternel, sabotier, et sa femme Marie, inquiétante, dévote et soupçonneuse, dont la maison se trouve au pied de la tour sous laquelle des souterrains cacheraient un trésor d'or - venu le chercher Richard Cœur de Lion y mourut d'une flèche empoisonné. Pierre Clancier, après avoir fréquenté à Limoges une école de commerce, est devenu comptable puis, après la guerre qui lui a fait perdre son emploi, représentant de commerce7.

Boursier de la République, Georges-Emmanuel Clancier est scolarisé au lycée Gay-Lussac de Limoges de 1919 à 1931. En classe de première, il découvre grâce à un jeune professeur, Jean Le Bail, la poésie de Nerval, de Baudelaire, de Rimbaud et des symbolistes. L'année suivante, le philosophe Jean Hyppolite, lors d'un bref remplacement, lui révèle complémentairement les œuvres de Proust, Mallarmé, Valéry. Les études de Georges-Emmanuel Clancier sont alors interrompues par la maladie, la tuberculose, et cinq années8 d'un lourd traitement qui le jette en solitude9. Avec l'accord de son médecin son père lui confie alors la tâche de recueillir chaque matin les commandes de ses clients, notamment en produits laitiers, ce qui lui permet de s'assurer un gagne-pain10.
1933-1938
Premier recueil de poèmes de G.-E. Clancier, écrits avant 1939, publiés en 1943.

Durant ses années de maladie Georges-Emmanuel Clancier poursuit et multiplie ses lectures11, des poètes, de Nerval, Baudelaire, Verlaine à Valéry ou Claudel, des romanciers, de Balzac, Stendhal, Romain Rolland, Gide, Proust, Giraudoux, Thomas Mann, Malraux, Louis Guilloux, Jean Blanzat, mais aussi des revues, Marianne, Vendredi, Esprit, Les Cahiers du Sud12.

Dès 1931 il a commencé d'écrire des poèmes, qui lui apparaissent bientôt comme « des pastiches inconscients », ce qui l'engage à renoncer13. Son traitement terminé il en revient à l'écriture poétique, 14. En 1936 Raymond d'Étiveaud, qui tient une chronique à Radio-Limoges et à qui il envoie ses textes, les publie dans la revue locale qu'il anime et transmet ses poèmes à Jean Cassou, directeur de la revue Europe15, qui les recommande lui-même aux Cahiers de Sud16 : les poèmes y sont publiés en 1937, un autre en février 1938 dans Marianne. Clancier rencontre alors à Paris Gaston Diehl, responsable du journal, chez Gallimard Jean Paulhan et Marcel Arland, dans sa librairie José Corti. Á Limoges il participe aux activités des Amis de la culture, association littéraire, artistique et antifasciste, qui invite des écrivains, notamment Eugène Dabit en 1936, Aragon et Jean Blanzat17 et se lie avec le romancier Robert Margerit, alors journaliste au Populaire du Centre. En 1937 Raymond d'Étiveaud le recommande pour le poste de secrétaire général de l'équipe chargée de préparer la participation de la région Limousin-Quercy-Périgord à l'Exposition universelle de Paris. Clancier rencontre à cette occasion à Paris le romancier Jean Blanzat et en décembre 1938 Jean Ballard, directeur des Cahiers de Sud.

Après une longue nouvelle, La Couleuvre du dimanche, éditée en octobre 1937 à Nice par la revue Mediterranea18, Georges-Emmanuel Clancier achève d'écrire en 1938 son premier roman, Quadrille sur la tour. Paulhan ayant conservé le manuscrit, Drieu La Rochelle souhaitera le publier en 1941 mais l'auteur, « membre du Comité de direction de la revue Fontaine qui combat l'esprit de collaboration de Drieu, confiera le manuscrit à Max-Pol Fouchet et le livre paraîtra à Alger, chez Charlot, en octobre 1942 ». Avant 1940 Clancier composEn 1939, le 11 mars, Georges-Emmanuel Clancier épouse Yvonne Marie Anne Gravelat, étudiante en médecine née à Limoges en 1913, qu'il a rencontrée en 1935. Elle deviendra psychanalyste sous le nom d'Anne Clancier21. Ils auront deux enfants, Juliette, devenue traductrice, et Pierre-Sylvestre, éditeur et poète. Sa femme désirant préparer le concours d'internat des hôpitaux psychiatriques, le couple s'installe en avril 1939 à Paris, dans le même immeuble que Gabriel Audisio, qui collabore aux Cahiers de Sud et avec qui le poète se lie d'amitié22. Clancier rencontre également Guy Lévis Mano qui souhaite publier en 1940, avec une frontispice de Lucien Coutaud, son recueil Les Visages sauvés dont il lui a adressé le manuscrit sur le conseil de Jean Cassou. Il collabore par ailleurs à la revue Les Nouvelles Lettres, que dirige Jean Le Louët. D'autres poèmes, transmis par Lucien Coutaud, doivent paraître dans la revue L'Usage de la parole fondée par Paul Éluard et Georges Hugnet23. Clancier obtient la même année la deuxième partie du baccalauréat qu'il a préparée sur les conseils de sa femme, avant d'être réformé compte tenu de sa mauvaise santé.

Le couple regagne alors Limoges, habite d'abord chez Robert Margerit à Thias puis à Saint-Junien, Anne Clancier exerçant comme médecin généraliste, bientôt médecin du bureau de bienfaisance, et enquêtant parallèlement pour sa thèse sur « les superstitions, les rituels de magie ou de sorcellerie, les saints guérisseurs, les bonnes fontaines »24 de la région. Georges-Emmanuel Clancier poursuit alors des études de philosophie à la faculté des lettres de Poitiers puis, lorsque Poitiers passe en zone occupée, de Toulouse où il suit les cours de Vladimir Jankélévitch et rencontre Françoise d'Eaubonne25. Son père lui trouve ensuite un poste de secrétaire régional du Comité d'organisation des commerces d'alimentation26. Il fait la connaissance à Bordeaux de Jean Cayrol et, sur le conseil de Jean Ballard, de Joë Bousquet en septembre 194027 à qui il rend régulièrement visite à Carcassonne tandis qu'il suit les cours de l'université de Toulouse. Il rencontre également à Limoges même le poète Luc Estang. Dans leur appartement Georges-Emmanuel Clancier fonde avec Anne un théâtre de chambre qui présente une pièce de Georges Hugnet, La Justice des oiseaux et pour lequel il écrit une fable en un acte, L'Homme qui prenait le vent28. Cet intérêt pour le théâtre l'incite à assister aux spectacles de Maurice Jacquemont dont il fait la connaissance et à écrire quelques années plus tard une pièce dramatique, L'Enfant de neige29.
Max-Pol Fouchet en 1948

En janvier 1941 Georges-Emmanuel Clancier figure pour le numéro 12 au nouveau comité de rédaction de la revue Fontaine, créée en 1939 à Alger et dirigée par Max-Pol Fouchet, qui publiera dans les années suivantes plusieurs de ses poèmes et dans laquelle il tiendra une chronique de poésie, révélant entre autres Francis Ponge et Guillevic. En septembre 1941 il participe à la rencontre de Lourmarin30, organisée par Jeune France de Pierre Schaeffer et Emmanuel Mounier, qui réunit notamment Max-Pol Fouchet, Pierre Seghers, Pierre Emmanuel, Loys Masson, Lanza del Vasto, Claude Roy31. Il rencontre régulièrement à partir de février ou mars 194232 Raymond Queneau dont la femme et le fils sont installés à Saint-Léonard-de-Noblat, tout comme le peintre Élie Lascaux et Daniel-Henry Kahnweiler, mais aussi Michel Leiris venu leur rendre visite. Il fait également la connaissance, grâce à Jean Blanzat, de Marc Bernard. De 1942 à 1944, Georges-Emmanuel Clancier recueille et transmet clandestinement à Alger, par l'intermédiaire de Georges Blin professeur à Tanger, les textes des écrivains de la Résistance en France occupée ,dont Paul Éluard. Inquiété en 1943 par la police du Régime de Vichy, Georges-Emmanuel et Anne Clancier passent quelques mois à La Croisille-sur-Briance puis regagnent Limoges. Sous le titre Temps des héros, une plaquette paraît en août 1943 dans la collection des cahiers de l'École de Rochefort, rassemblant les poèmes que Guy Lévis Mano devait publier, projet interrompu par la captivité de l'éditeur33. La même année Robert Laffont publie à Marseille Le Paysan céleste.
1945-1954
Deux romans de G.-E. Clancier, écrits en 1938-1939, publiés en 1946.

À la Libération, Georges-Emmanuel Clancie
Après une longue nouvelle, La Couleuvre du dimanche, éditée en octobre 1937 à Nice par la revue Mediterranea18, Georges-Emmanuel Clancier achève d'écrire en 1938 son premier roman, Quadrille sur la tour. Paulhan ayant conservé le manuscrit, Drieu La Rochelle souhaitera le publier en 1941 mais l'auteur, « membre du Comité de direction de la revue Fontaine qui combat l'esprit de collaboration de Drieu, confiera le manuscrit à Max-Pol Fouchet et le livre paraîtra à Alger, chez Charlot, en octobre 1942 ». Avant 1940 Clancier composEn 1939, le 11 mars, Georges-Emmanuel Clancier épouse Yvonne Marie Anne Gravelat, étudiante en médecine née à Limoges en 1913, qu'il a rencontrée en 1935. Elle deviendra psychanalyste sous le nom d'Anne Clancier21. Ils auront deux enfants, Juliette, devenue traductri