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Médaille en bronze de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance à partir de 1880) .
Médaille frappée en 1979 .
Quelques traces de manipulation minimes .

Graveur : Jean JOACHIM (1905-1990) .

Dimension : 68 mm .
Poids : 194 g .
Métal :  bronze  .


Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + bronze + 1979 .


Envoi rapide et soigné .

Le support n'est pas à vendre .
The stand is not for sale.

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Éric Tabarly est un navigateur français, né le 24 juillet 1931 à Nantes1 et mort en mer d'Irlande le 13 juin 1998 à la suite d'une chute à la mer2.

Officier marinier pilote de l'aéronautique navale (sous officier), puis officier de marine jusqu’au grade de capitaine de vaisseau3, il se passionne très tôt pour la course au large et remporte plusieurs courses océaniques telles l'Ostar en 1964 et 1976, mettant fin à la domination anglaise dans cette spécialité.

Il forme toute une génération de coureurs océaniques et contribue par ses victoires au développement des activités nautiques en France. Bien que très attaché à son vieux Pen Duick de 1898, il joue également un rôle de pionnier dans le développement du multicoque en concevant son trimaran Pen Duick IV (1968), un des tout premiers multicoques de course au large, confirmant la suprématie de ce type de bateau sur les monocoques.
Biographie
Pen Duick II, avec lequel Éric Tabarly a remporté sa première Transat anglaise, en 1964.

Éric Tabarly découvre la voile à l'âge de trois ans à bord d'Annie, le bateau familial. En 1938, son père Guy Tabarly achète un voilier ancien construit en 1898 et dessiné par William Fife. Les propriétaires précédents, les frères Jean et André Lebec, l'avaient rebaptisé Pen Duick, signifiant littéralement petite tête noire (pen = tête ; du = noir ; ick = diminutif, petit), c'est-à-dire mésange noire en breton.

En 1952, Éric Tabarly s'engage dans la Marine nationale. Il est admis à Saint-Mandrier-sur-Mer comme pilote dans l'aéronautique navale et vole sur Stampe SV-4 pour ses débuts (à la base de Khouribga au Maroc). Il effectue ensuite sa spécialisation multimoteurs à Agadir sur Beechcraft SNB/JRB et Avro Lancaster. Il sert ensuite à la BAN Tan-Son-Nhut en Indochine française dans la flottille 28F qui met en œuvre des PB4Y Privateer de patrouille maritime. Il effectue environ 1 000 heures de vol, en particulier au cours de la guerre d'Indochine. Après avoir suivi le CPEOM (cours préparatoire des élèves officiers de marine), il est admis en 1958, à sa deuxième tentative, à l'École des élèves officiers de marine (EOM), dont la scolarité se confond avec celle de l'École navale et où il se distingue entre autres par ses capacités sportives.

En 1952, son père envisage de revendre Pen Duick, qui ne naviguait plus depuis 1947 et était en très mauvais état, mais devant l'intérêt de son fils, il lui laisse le bateau. Il commence à le remettre en état en 1956, mais il s'avère irréparable ; il a alors l'idée d'utiliser la coque comme moule, et reconstruit en 1958 la coque en stratifié polyester au chantier Costantini. En 1959, Pen Duick navigue à nouveau. Éric Tabarly engage alors son bateau dans des courses anglaises du RORC en 1960, 1961 et en 1962 avec de nouvelles voiles.

Après sa sortie de l'École d'application des enseignes de vaisseau à bord du croiseur-école Jeanne d'Arc, il embarque à Cherbourg en juin 1962 comme officier en second du dragueur de mines Castor de la classe Sirius. En 1963, à Lorient, il prend le commandement de l'engin de débarquement d'infanterie et de chars, EDIC 9092.

Souhaitant participer à la course transatlantique en solitaire (Ostar) de 1964, il est mis, sur sa demande, en détachement spécial par la Marine nationale, ce qui lui permet de naviguer librement tout en restant officier d'active. Il s'entraîne sur le Tarann Margilic V de 9,65 m des frères Costantini et se rend compte qu'il pourrait maîtriser un bateau plus grand et plus rapide. Avec l'aide des architectes Gilles et Marc Costantini, il conçoit spécialement Pen Duick II, un ketch de 13,60 mètres, avec lequel il remporte la course en franchissant le premier la ligne d'arrivée à Newport le 18 juin 1964, devant Francis Chichester qui avait remporté l'édition précédente de 1960. À la suite de cet exploit qui fait redécouvrir la course au large à la France, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur par Charles de Gaulle.

En 1964, encore auréolé de sa victoire dans la transat en solitaire, Éric Tabarly entre comme élève au cours d'officier fusilier (Commando marine) à l'École des fusiliers marins de Lorient. Il détiendra pendant de nombreuses années les chronos records des différents parcours et marches commandos.

Pour continuer la course au large, Éric Tabarly fait construire un monocoque plus grand, Pen Duick III en 1966. Avec de nombreuses victoires, ce sera l'unité la plus titrée de la série des Pen Duick.

À la suite de la victoire du trimaran Toria dans la Two-Handed Round Britain Race en 19664, Tabarly essaye ce bateau pendant un convoyage à presque dix nœuds de moyenne avec son architecte Derek Kelsall5. « Du jour où il a navigué sur un multicoque, en 1966, il a été persuadé que ce serait l'avenir de la course en mer »6, explique Gérard Petipas : il se lance à son tour dans le multicoque et fait construire Pen Duick IV pour la transat 1968. Fini tardivement, le bateau ne sera pas au point et Tabarly devra abandonner.
Journal de navigation
Esprit d'innovation

        « Je ne suis ni misanthrope, ni misogyne, ni marginal, et (...) je m'intéresse à la vie de notre planète. Mais le bateau est vraiment le seul domaine qui me captive, qui alimente mes idées novatrices13. »

Éric Tabarly a marqué l'histoire de l'architecture maritime en participant activement à la conception de voiliers de compétition novateurs, exploitant les dernières évolutions techniques et appliquant à l'hydrodynamique ses connaissances en aérodynamique (il avait une formation de pilote).

    Pen Duick II est le premier voilier dessiné et construit spécifiquement pour une Transat en solitaire,
    déplacement léger (coque en contreplaqué), double bouchainNote 1, quille étroite avec saumon, safran suspendu reculé, régulateur d'allure (MNOP 64)Note 2, bulle d'observation sur le rouf en 1963 (Pen Duick II),
    quille à bulbe, essais en bassin de carène, gréement de goélette à wishbone, voilier construit en duralinox (Pen Duick III),
    premier trimaran de course de grande longueur à mâts profilés et voiles lattées en 1968 (Pen Duick IV),
    premiers ballasts de stabilisation, formes planantes, arrière large, redans, grand tirant d'eau, lest minimal en 1969 (Pen Duick V),
    importance de la longueur à la flottaison, pour Pen Duick V : les architectes du bateau « ont préféré garder un élancement avant assez important, cela leur permettait de dessiner une plus belle carène », alors que pour Éric Tabarly, « il aurait pu être intéressant de faire un bateau sans élancements ou presque, de façon à avoir une longueur utile maximum »14,
    lest de quille en uranium appauvri, chaussette de spi (Pen Duick VI) maintenant adoptée sur un bon nombre de voiliers, sportifs ou non15.
    concept hydroptère en 1976 (prototype expérimental),
    concept trimaran à foils en 1979 (Paul Ricard) poursuivi avec le Côte d'Or II.

Ses voiliers

Pen Duick, le premier du nom, ne porte pas de numéro. C'est un voilier ancien, construit en 1898 sur les plans de William Fife III. À son bord Éric Tabarly a appris à naviguer ; il parle des bateaux dessinés par Fife durant les premières décennies du XXe siècle : « les grands architectes de cette époque étaient Herreshoff, Watson, Nicholson et William Fife. Parmi eux, Fife a acquis une réputation particulière grâce à l'esthétique et à l'équilibre de ses bateaux. De plus, ceux qui ont pris forme dans son chantier avaient une construction inégalée ». Abandonnée dans la vase, la coque est trop abîmée pour être restaurée. Le bateau est sauvé onze ans plus tard (en 1958) par Éric qui récupère la quille en plomb et se sert de la coque en bois comme moule mâle pour fabriquer une nouvelle coque en stratifié polyester. Plus tard, alors qu'il est à l'École navale de Brest, il s'entraîne à bord pour participer à des régates en Angleterre en 1960-1962. Le bateau a été rénové au chantier Raymond Labbé en 1983 à Saint-Malo, et a fêté son centenaire en mai 1998.

Pen Duick II (1964) : ketch de 13,60 mètres à déplacement léger (5,4 tonnes), assez peu voilé pour être manœuvrable par un homme seul ; construction en contreplaqué marine, coque à double bouchain, par les chantiers Costantini à La Trinité-sur-Mer.

Pen Duick III (1966) : coque aluminium de 17,45 mètres, carène à double bouchain avec une quille à bulbe testée en bassin de carène, gréement de goélette à wishbone. Pen Duick III était un bateau très astucieux car, sous son gréement de goélette (deux mâts de taille égale), il profitait d'une faille dans les règlements de jauge dans lesquels la surface de voilure entre les deux mâts était sous-estimée dans le calcul du rating (la formule de handicap permettant de comparer des bateaux différents entre eux). Cet avantage était particulièrement sensible lorsque le bateau naviguait aux allures portantes. Ce gréement avait été expérimenté au préalable sur Pen Duick II. Dès sa première saison (1967) Pen Duick III surnommé "la cathédrale de toile" gagne 7 grandes courses du RORC dont le Fastnet en temps réel et en temps compensé, puis Sydney-Hobart la même année. Il participe en 1977/1978 à la Whitbread (course autour du monde en équipage) sous le nom de Gauloise avec Éric Loizeau comme skipper. Il était, alors, gréé en ketch (le mât arrière plus court) car les règles de jauge tenaient désormais compte de la totalité de la surface des voiles16. Sous le nom de Cacharel, Pen Duick III participe aussi au pre