Longue lettre, très intéressante. Datée de Mont Salomon, septembre 1855, elle est adressée à son ami et éditeur Etienne Masset.

Suite à d'importantes pertes au jeu, Ponsard confie à Etienne Masset ses projets pour se procurer de l'argent. Il lui expose le détail des futurs bénéfices que lui procurera sa prochaine œuvre dramatique au Théâtres français. Il évoque également un recours possible à Porcher et son arrivée prochaine en Savoie où il retrouvera sa maîtresse Marie de Solms. Il mentionne Eugène Sue, lui-même très ami avec Marie de Solms, à qui il écrit le jour-même.

[Extraits:]

[...] je n'ai qu'à monter trois actes au théâtre français, pour recevoir une prime de cinq mille francs au moins. Sur la présentation du manuscrit, je toucherai trois mille francs chez Michel Lévy. Voilà donc déjà au moins huit mille francs, sans compter le principal, c'est-à-dire le produit des représentations. Or, sur ce produit à venir, et dès que la pièce sera livrée au théâtre, je trouverai où je voudrai une avance de huit mille francs, soit chez Porcher qui fait ces sortes d'avances aux auteurs moyennant un certain bénéfice, soit chez la direction même du théâtre [...] 

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas seulement prendre de fortes résolutions, il faut encore fuir les occasions, et je vous donne bien volontiers ma parole de ne plus approcher d'un de ces endroits. J'y étais du reste parfaitement décidé par moi-même. Il est vrai que j'ai promis à Mme de Solms d'aller la voir pendant 3 jours à la fin de 7bre, mais je crois que les jeux ferment à cette époque. J'attendrai qu'ils soient fermés, pour tenir ma promesse. Je pense que cela que cela ne peut pas excéder le milieu d'octobre [...] 

Je ne vous dis rien pour Sue car je lui écris en même temps qu'à vous [...]