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214-tir93

Médaille en étain, France .
Epoque XVIIIe .
Quelques traces de manipulations, déformations et frottements / traces rouges au revers .

A/ .NECKER. – MINISTRE – D’ETAT. Buste de Jacques Necker à gauche.
R/ QUE TOUT. LE PEUPLE. SOIT. RECONNOISSANT. A. NEKER. B. FAISANT. Sous une couronne de laurier inscrite NEKER, l’inscription en huit lignes : LE CIEL. T’A CHOISI./ POUR. LE PROTECTEUR/ DES. FRANCAIS. CE./ PEUPLE. RECONOISANT/ COURONANT: TON/ NOM. ETERNISERA/ TES. BIENFAITS/ 1789.


Graveur : a déterminer .

Dimension : 42 mm .
Poids : 16 g .
Métal : étain .

Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : aucun .

Envoi rapide et soigné.

Le support n'est pas à vendre .
The stand is not for sale.


Jacques Necker — à l'époque prononcé [nekʁ] et non [ne.keʁ]1 — né le 28 septembre 1732 à Genève en république de Genève et mort le 9 avril 1804 à Coppet en Suisse, est un financier et homme politique genevois, ministre des Finances de Louis XVI. Il est le père de Madame de Staël.

Après avoir fait fortune comme banquier à Paris et à la suite du succès de ses essais en matière de politique économique, il est nommé par Louis XVI directeur général du Trésor royal en 1776, puis des Finances. Il modernise alors l’organisation économique du royaume en s’opposant au libéralisme de ses prédécesseurs. Renvoyé en mai 1781, peu avant les grandes spéculations boursières sous Louis XVI, il est rappelé en août 1788 avec le titre de ministre d’État du fait du soutien indéfectible de l’opinion publique, et convoque les États généraux en obtenant le doublement du tiers état. Renvoyé par Louis XVI le 11 juillet 1789 pour avoir été absent lors de la séance royale du 23 juin 1789, il retrouve sa fonction après la prise de la Bastille pour apaiser les révolutionnaires. Confronté à l'opposition de l'Assemblée nationale, il démissionne de nouveau en septembre 1790 et rédige une critique sévère du nouveau principe d'égalité.
Jacques Necker est le deuxième fils de Charles-Frédéric (Karl Friedrich) Necker, avocat à Custrin, en Brandebourg, devenu citoyen de la république de Genève le 28 janvier 1726, et de sa femme née Jeanne Gautier, fille du premier syndic Gautier. Le pensionnat pour étudiants anglais tenu à Genève par son père pour le compte du gouvernement anglais, le prédestine à se spécialiser dans la « correspondance anglaise » et les affaires d'Angleterre joueront fréquemment un rôle décisif dans sa carrière2.

Il entreprend une carrière dans la Banque Girardot, où il débute comme simple commis à Genève tout d’abord, puis, à partir de 1748, à Paris3, où il tient les livres de compte. Il révèle toutes ses compétences lorsqu’un jour il remplace le premier commis chargé de négociations à la bourse lors d’une opération majeure. Il la mène à bon terme, s’éloignant même des instructions laissées, et procure à la banque un bénéfice de 500 000 livres. Il acquiert ainsi la confiance des banquiers Thellusson & Vernet, dont il devient l’associé en 1756, la maison étant renommée Thellusson, Vernet & Necker.

En 1762, Thellusson lui propose de devenir son associé pour moitié, après le départ de son oncle Isaac Vernet. Ils créent ainsi la banque Thellusson, Necker & Cie, qui gèrera les dépôts et comptes courants d’environ 350 clients étrangers, pour la plupart engagés dans les emprunts de la monarchie française. Ils font rapidement fortune en spéculant sur les effets du Trésor français et sur les fonds anglais au moment de la paix de 1763 qui met fin à la guerre de Sept Ans. En effet, leurs connaissances précoces du projet de paix leur permet de spéculer sur les blés et de prêter à taux avantageux au Trésor public.

Syndic de la Compagnie française des Indes orientales en 17652, après avoir été simple actionnaire représentant les actions acquises par sa maison de banque, il la renfloue au lendemain de la guerre de Sept Ans, devenant l’artisan de sa renaissance via l'établissement d'un fonds de roulement permettant de financer les achats d'indiennes de coton. Il lui permet de renouer avec un partenaire finançant ses paiements aux Indes : la maison de James Bourdieu & Samuel Chollet à Londres2. Pendant ses six ans d'existence après la paix de 1763, la compagnie ne perdit qu'un seul navire, et d'après le compte rendu lu par l'abbé Terray, alors syndic à l'assemblée du 12 mars 1768, la dernière vente de Lorient avait rapporté près de 17 millions, avec un bénéfice de 77% à 78% sur la mise dehors de l'expédition. Les actionnaires avaient consenti en 1764 un appel de capital de 400 livres par action, réunissant un fonds de près de 14 millions pour la reprise des opérations, en échange d'un dividende de 5 % par action. Sous Necker, la Compagnie n'a cessé de faire de « petits emprunts » onéreux à court terme pour solder ses échéances: en 1765, elle a emprunté 10 millions par voie de loterie à rentes viagères2.

Mais il ne peut empêcher sa dissolution en 1770, sous le coup des brutales attaques de son ennemi personnel, Morellet. Dès le 14 mars, avec deux mois de retard sur la date normale de convocation, l'administration de la Compagnie avait mis les actionnaires devant un dilemme : trouver avant l'automne 18 millions pour faire face aux échéances et aux armements pour l'an prochain, ou déclarer la Compagnie en faillite. Necker a subi aussi la rivalité du banquier suisse Isaac Panchaud, qui lance sa « grande idée » : la Compagnie renoncera à son monopole sur le commerce des Indes pour se transformer en une Caisse d'escompte, ancêtre de la Banque de France, grâce à une augmentation de capital de 20 millions de livres, 600 livres par action, dont la moitié pour acquitter les dettes de la Compagnie, et l'autre moitié pour constituer la Caisse2, qui finalement ne verra le jour qu'en 1777, lorsque Necker est aux finances du Royaume.

À plusieurs reprises, notamment en 1772, Necker avance des sommes importantes au Trésor royal, ce qui lui vaut d’être remarqué par Choiseul et par l’abbé Terray.

Jugeant avoir suffisamment fait fortune et ayant d’autres ambitions, Jacques Necker se retire en 1772, cédant toutes ses affaires à son frère Louis, connu sous le nom de M. de Germany, et associé de Girardot. Sa réussite éclatante comme banquier lui a permis d’accumuler en peu de temps une notoriété et une fortune considérable, évaluée à 6 millions de livres au moment de son départ, et à 7 millions de livres lors de sa nomination au contrôle général des finances en 1776.
Mariage et arrivée au pouvoir
Mme Necker, née Suzanne Curchod.

Après avoir courtisé la belle-sœur adorée de son associé Thellusson, la jeune, charmante et riche veuve Girardot de Vermenoux2, en 1764, Necker épouse une fille de pasteur, Suzanne Curchod, qui aura sur lui un grand ascendant. Le mariage a lieu en 1764 à Paris, dans la chapelle de l'hôtel des Ambassadeurs de Hollande4. Au début de leur mariage, les nouveaux époux résident dans l'hôtel d'Hallwyll, à Paris, siège de la banque Thelussfinances. La déclaration royale du 13 février 1780 pose par ailleurs le principe que les brevets des tailles ne pourront plus être augmentés que par lettres patentes, enregistrées en parlement, et non plus par de simples arrêts du Conseil. De même, dans un esprit d’apaisement vis-à-vis des parlements, il décide, sans aller jusqu’à revenir sur le principe de la vérification des déclarations de revenus du vingtième et sur celui de la mutabilité des cotes, que les vérifications n’auront lieu que tous les vingt ans11.

Afin de limiter le pouvoir extra-judiciaire des parlements, tout comme celui des intendants, Necker crée des assemblées provinciales dont il expose le principe dans son Mémoire au Roi sur l’établissement des administrations provinciales (1776). À la différence de celles que Turgot avait imaginées, ces assemblées reposent sur la distinction des trois ordres. Elles ont compétence pour répartir et lever les impôts, diriger la construction des routes et faire au Roi des représentations en vue du bien de la province. Quatre sont établies, dont les deux premières commencent aussitôt à fonctionner : Berry, Haute-Guyenne, Dauphiné et Bourbonnais.

Necker cherche enfin à introduire de la transparence dans le fonctionnement de l’État. Il publie dans cet esprit en janvier 1781 son Compte-rendu au Roi, dans lequel il détaille le fonctionnement des finances royales, les principes de son administration et la situation financière du pays.
Les mesures sociales

Necker a une conception active du rôle de l’État dans le domaine économique et social, qui le rattache directement à Colbert. Il ne croit pas que le laissez-faire économique puisse spontanément créer le bien des citoyens. Pour conforter l’équilibre de la société, l’État doit exercer pleinement sa fonction d’assistance : « C’est au gouvernement, interprète et dépositaire de l’harmonie sociale, c’est à lui de faire pour cette classe déshéritée tout ce que l’ordre et la justice permettent. »

Lors de la réforme du Service hospitalier, en 1778, demandée par le roi à Jacques Necker, il nomme Jean Colombier inspecteur général des Hôpitaux, dépôts de mendicité et prisons, en 178012. Il met donc en place une commission des hôpitaux de Paris et une commission de réforme des prisons. Celles-ci jettent les bases de réformes ambitieuses de ces institutions, qui reçoivent un début de mise en œuvre : destruction des prisons du For-l'Évêque et du Petit Châtelet à Paris ; construction rue du Roi-de-Sicile d’une nouvelle prison réservée aux prisonniers pour dettes ; création fin 1778 du nouvel hospice des paroisses Saint-Sulpice et du Gros-Caillou, grâce à la générosité de sa femme.

En 1779, Necker abolit la mainmorte dans les domaines du Roi et les domaines engagés. Un édit de 1780 autorise les hôpitaux à vendre leurs biens immobiliers et les invite à placer leurs fonds en rentes sur le Roi ou les États.
Les mesures financières

C'est dans ce domaine qu'il sera critiqué, pour son recours aux rentes viagères comme moyen d'emprunt, alors que des progrès importants dans l'espérance de vie et son estimation ont lieu à partir du milieu du XVIIIe siècle, grâce aux Table de mortalité successivement publiées par Antoine Deparcieux (1746), Théodore Tronchin (1748), Pehr Wilhelm Wargentin (1749), Thomas Simpson (1752), Johann Peter Süssmilch (1761), ou encore Daniel Bernoulli (1763), selon qui vacciner contre la variole augmente de 3 ans l'espérance de vie globale.

La nomination de Necker au ministère avait été précipitée par la nécessité de financer la guerre d’Amérique, dont les préparatifs avaient débuté en juin 1776. Guerre coûteuse, à la fois maritime et terrestre, sur des théâtres d’opérations lointains, elle absorbait dès 1777 150 millions de secours extraordinaires, et l’on estime qu’elle a coûté au total à la France près d’un milliard de livres, mais Necker a assuré au roi que celle-ci pouvait être financée par l'emprunt sans augmenter les impôts…

En matière financière, la politique de Necker tient en peu de principes. Il estime que l’État peut emprunter autant qu’il désire dès lors que le budget ordinaire est équilibré. Comme il est hors de question d’augmenter les impôts, par pragmatisme et par principe13, il faut en améliorer le rendement, notamment en réformant l’administration financière, et réduire les dépenses.

Pour y parvenir, les mesures prises sont des plus classiques : réduction des dépenses de la Maison du Roi14, révision des pensions pour pourchasser les cumuls et les abus15, vérifications des déclarations de revenus et révision des abonnements des pays d’états, qui produisent un revenu supplémentaire de 1,6 million de livres.

Pour financer l’effort de guerre, Necker emprunte des sommes considérables, environ 530 millions de livres, à des taux élevés car le crédit de l’État est alors au plus bas : il faut donc recourir à des formules coûteuses telles que l’emprunt à lots ou l’emprunt viager. En 1780, Necker obtient le renvoi du ministre de la Marine, Antécrits s'inscrivent dans le courant contre-révolutionnaire tel qu'incarné par exemple par les Réflexions sur la Révolution de France de Burke, en ce qu'elles critiquent le principe d'égalité et l'abstraction utopique de l'ordre révolutionnaire.

Il meurt le 9 avril 1804 à la suite d'un arrêt cardio-respiratoire en fin de journée.
Œuvres

Les écrits de Necker ont été réunis dans les Œuvres complètes de M. Necker publiées par M. le Baron de Staël, son petit-fils…, Paris, Treuttel et Wurtz, 1820-1821, 15 vol., in-8°.
Édition originale.

    Réponse au mémoire de M. l’abbé Morellet sur la Compagnie des Indes, 1769.
    Éloge de Jean-Baptiste Colbert, 1773.
    Sur la Législation et le commerce des grains, 1775.
    Mémoire au roi sur l’établissement des administrations provinciales, 1778 20.
    Lettre au roi, 1777.
    Compte rendu au roi, 1781.
    De l’Administration des finances de la France, 1784, 3 vol. in-8°.
    Correspondance de M. Necker avec M. de Calonne. (29 janvier-28 février 1787), 1787.
    De l’importance des opinions religieuses, 1788.
    De la Morale naturelle, suivie du Bonheur des sots, 1788.
    Supplément nécessaire à l’importance des opinions religieuses, 1788.
    Sur le compte rendu au roi en 1781 : nouveaux éclaircissements, 1788.
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