Ébaucher une synthèse dont le sens serait l’identification d’une
« tradition européenne » : tel est le pari difficile relevé par cet
essai bref mais dense, tout à la fois militant et savant, qui évite deux
écueils : l’acceptation confuse et acritique de tous les contenus
historiques qui, au fil des siècles, ont rempli l’espace européen ; un
spiritualisme vague, pseudo-synthèse en forme de religiosité de
substitution destinée à jouer un rôle anti-occidental et antiblanc.
Remontant jusqu’aux premières apparitions du peuple originel
indo-européen comme communauté essentiellement virile et patriarcale,
l’auteur évoque successivement les Indo-Européens de la Perse et de
l’Inde, la migration dorienne et la Grèce, Rome, le christianisme des
origines et son substrat non européen, le Moyen Âge et le sens profond
de la chrétienté en tant que moment privilégié d’une très longue
histoire.
Chez les « Occidentaux de l’Orient », dans la religion
grecque, à travers la fonction pontificale de César et la restauration
augustéenne, dans la nouvelle floraison médiévale de la conception de
l’ordre visible comme reflet de l’ordre invisible et dans la mystique
rhénane, l’auteur décèle les expressions bien reconnaissables de la
vocation apollinienne de la race blanche, les Indo-Européens pouvant
être légitimement regardés comme le peuple de la lumière, de l’ordre et
de la mesure. À l’heure où l’identité européenne est attaquée de toutes
parts et jusque dans ses fondements biologiques, la traduction de cet
essai qui s’efforce d’en définir dans un style limpide les grands traits
et les contenus essentiels s’avère particulièrement importante et
salutaire.