PELLICO (Silvio).

Mes prisons
ou
Mémoires de Silvio Pellico.

Tours, Ad. Mame et Cie, 1845.

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Un vol. in-12 (174 x 107 mm) de 1 f. n.fol., 1 frontispice gravé, vii - 312 pp.

Reliure de l'époque de demi-chagrin glacé marine, dos lisse orné d'un filet d'encadrement doré, larges fleurons romantiques dorés, titre doré, toutes tranches mouchetées.

Exemplaire sous reliure décorative du temps.

Il s'ouvre sur un frontispice gravé, renferme en outre deux autres planches gravées montées sous serpente ainsi qu'une vignette en page de titre.

Avec le grand bouleversement de 1814, l’Italie avait espéré un moment que l’Europe consentirait à lui donner l’indépendance. Mais cet espoir fut bientôt déçu et le royaume de Lombardie-Vénétie fut instauré. À la tête des patriotes qui tentèrent de résister aux Autrichiens se trouvèrent deux hommes très puissants : le comte Porro, que Silvio connaissait bien et aimait comme un père et le comte Frédéric Confalonieri. Silvio Pellico, membre des carbonari, prit sa part de la lutte et pour fédérer les esprits, il conçut et proposa le plan d’un journal, Il Conciliatore (Le Conciliateur), qui fut fondé, en 1818, dans la maison du comte Porro.

C’est alors qu’éclata la révolution napolitaine, bientôt suivie par l’insurrection du Piémont. Une même idée de résistance semblait se propager dans toute l’Italie mais le mouvement, mal préparé et mal conduit, finit par avorter. La réplique des Autrichiens fut terrible : tous les hommes éminents que comptait la Lombardie furent arrêtés. Silvio Pellico fut, quant à lui, arrêté pour conspiration, le 13 octobre 1820, et emprisonné à Milan, puis à Venise.

Condamné à mort puis gracié par l’empereur, il fut envoyé en mars 1822 dans la terrible prison du Spielberg en Moravie où il passa dix ans. Il fit connaitre ses conditions de vie lors de son emprisonnement par la rédaction d'un livre qui connut plus tard un immense succès : Mes prisons – Mémoires de Silvio Pellico.

Cette œuvre, extrêmement romantique, larmoyante et édifiante fut promue par les autorités religieuses et servit les fins des autorités politiques, engageant tous les tièdes à ne pas s'occuper de politique. Elle donna cependant des détails intéressants sur la condition carcérale dans le premier tiers du XIXème siècle, sur les effets psychologiques de l'arbitraire princier érigé en système : les autorités utilisèrent le secret comme source d'anxiété et de paranoïa chez le prisonnier qui se torturait lui-même.

Coiffe supérieure arasée. Légers frottements affectant les mors. Claires rousseurs affectant quelques feuillets. Du reste, belle condition.