HUGO (Victor).

L'Ane.

Paris, Calmann Lévy / Ancienne Maison Michel Lévy, 1880.

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Un vol. au format in-8 (238 x 152 mm) de, 2 ff. n.fol., ii - 171 pp., 1 f. n.fol. et 1 f. bl.

Reliure de l'époque de demi-basane glacée mil, dos à nerfs orné de filets gras en noir, filet en pointillés dorés sur les nerfs, filets dorés, pièces de titre de maroquin vieux-rouge et marine, titre doré, supra libros doré en queue.

Edition originale (mention fictive d'édition portée en page de titre).

''L'ouvrage fait intervenir Kant directement et constitue un dialogue entre un âne, symbole de stupidité, d’ignorance et d’entêtement, et un philosophe pur et dur, Émmanuel Kant.

Ce paradoxe semble un emprunt à la Bible, où l’on trouve l’ânesse de Balaam, douée soudain de parole, laquelle convertit son maître. Hugo ne va pas aussi lien, puisqu’on ne sait si son Kant, auquel il donne la parole, va adopter définitivement le point de vue de son baudet sensé qui exprime sa propre pensée. En substance, l’âne s’attaque à deux types d’usurpateurs que le poète des Châtiments et des Contemplations honnissait : les cuistres, c’est-à-dire les pédagogues de la vieille école, mais aussi les philosophes à système, et d’un autre côté les prêtres, les théologiens qui masquent Dieu. Il leur oppose sa vérité à lui, qui consiste à observer – cet âne est plus rousseauiste que voltairien et Voltaire est d’ailleurs peu flatté dans sa bouche – et à suivre la Nature, l’exubérance du printemps. Le pire, c’est de laisser les hommes exalter le pouvoir des hommes, se mettre en avant comme tout-puissants, comme ayant réponse et explication à tout.

Le fin mot – et la publication du livre à cette époque du XIXe siècle –, c’est que le poète vieillissant entendait réagir contre deux dérives : le cléricalisme renaissant et l’athéisme positiviste.'' (Frank Wilhelm in Les Amis de la Maison Hugo).

Vicaire IV, Manuel de l'amateur de livres du XIXème, 367 - Carteret I, Le Trésor du bibliophile romantique et moderne, p. 427 - Clouzot, Guide du bibliophile, p. 93.

Petit défaut affectant la coiffe de tête. Quelques frottements affectant la reliure. Quelques feuillets oxydés. Inégales mais claires rousseurs dans le texte.