Originaire de Loire-Atlantique, Jean Bouchaud est le petit-fils de Léon Bouchaud, peintre nantais proche de Camille Corot et d’Henri Harpignies. Il suit une formation à l’Académie Julian avant d’y enseigner à son tour. Il compte parmi les artistes que l’historien Louis Hautecoeur appelle “les peintres de l’Afrique française”. 

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Jean Bouchaud parcourt le Maghreb, l’Afrique subsaharienne puis l’Indochine. Lauréat à Alger du prix Abd-el-Tif en 1921, il devient pensionnaire de la villa éponyme. Il expose par ailleurs régulièrement aux salons parisiens et reçoit plusieurs commandes officielles de projets décoratifs d’envergure qui assiéront sa réputation. La galerie Georges Petit lui consacre une exposition en 1929.

La peinture de Jean Bouchaud témoigne d’une géographie politique disparue, celle de l’Empire colonial français des années 1920-40. Durant plus de dix ans, tel un ethnologue, il livre l’essence des cultures lointaines qu’il observe avec attention. Il documente la vie quotidienne de nombreuses ethnies qu’il saisit sur le vif avec un grand sens de la composition. Les physionomies des populations qu’il représente sont très expressives. 

Le présent dessin date de ses jeunes années, puisqu'il est daté de 1915. Il signe encore "Bouchaud le jeune" en référence à son grand-père.

Il a pris comme cadre la rue la plus connue de Nantes, pour son caractère très original et typique. L'ajout du cheval est là pour démontrer la qualité de son trait et la finesse de son art.

Les annotations sont de sa main, directement sur la feuille. Le dessin est entourée d'une Marie-Louise et bien encadrée.

Une occasion rare d'acquérir une œuvre de cet artiste, de plus en plus côté et qui a fait l'objet d'une belle exposition au Musée des années 30 en 2021-2022.