RAGUENET (François)
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[LA TOUR d'AUVERGNE-BOUILLON, Henri de, Vicomte de TURENNE].

Histoire du Vicomte de Turenne.

Paris, à la Librairie classique de Maire-Nyon, 1828.

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Un vol. au format pt in-12 (172 x 108 mm) de 2 ff. n.fol., 1 frontispice gravé n.fol. et 352 pp.

Reliure de l'époque de plein chagrin glacé aubergine, filet doré encadrant les plats, lesquels s'ornent d'un important décor fleuronné à froid, chiffre doré au centre d'un blason chevaleresque à froid, dos à nerfs orné de filets à froid, filet en pointillés dorés sur les nerfs, doubles caissons d'encadrement dorés, fleurons dorés, titre doré, jeu de petits filets obliques gras et maigres dorés à l'extrémité des coupes, tranches jaspées.

Exemplaire revêtu d'une délicate reliure du temps.

Chiffre doré surmonté d'un heaume de chevalier porté au centre du premier plat.

L'ouvrage s'ouvre sur un joli frontispice gravé.

Historien réputé, François Raguenet fut précepteur des neveux du cardinal de Bouillon. C'est d'ailleurs à sa demande qu'il rédigea la présente biographie de Turenne illustrée de médaillons dans le texte.

Premier gentilhomme de la chambre d'Henri IV, nommé maréchal de France en 1592, Turenne prit part à la Guerre de Trente ans au sein de l'armée hollandaise. Mais finira de choisir pour la France et participera à ce titre aux batailles de Fribourg, siège de Mayence (1644) et Nördlingen (1645) aux côtés de Condé.

Un temps passé aux Frondeurs en 1648, il revient rapidement à Mazarin et obtient le commandement des armées royales. À la bataille de Bléneau le 7 avril 1652, il bat l'armée espagnole commandée par Condé. En 1658, le vicomte de Turenne combat de nouveau victorieusement les Espagnols de Condé à la bataille des Dunes (Dunkerque).

Durant la guerre de Hollande, battu par les Impériaux de Montecuccoli, il est obligé de repasser le Rhin en 1673. Il prend sa revanche le 16 juin 1674, à la bataille de Sinsheim, où il empêche la jonction des deux armées ennemies. Un mois plus tard, il ordonne le ravage du Palatinat. Il vainc à nouveau les Impériaux en Alsace à la bataille d'Entzheim en octobre 1674, mais devant la disproportion des forces, il se replie sur Saverne et Haguenau.

Mais, contrairement à tous les usages militaires du temps, il n’hésite pas à attaquer en plein hiver, et fond alors sur Belfort le 27 décembre 1674, avant d'entrer dans Mulhouse le 29. Les impériaux sont basés à Turckheim, dans une vallée des Vosges Sa stratégie consiste à surprendre l'ennemi en attaquant par la montagne. Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l'Engelburget établit son camp à l'endroit encore dénommé aujourd'hui « camp Turenne ». Son armée longe alors la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le 5 janvier 1675, déboule dans la vallée et prend l'adversaire par surprise : il y a très peu de victimes et l'adversaire est mis en fuite. La bataille de Turckheim demeure à bien des égards un modèle du genre et contraint Les Impériaux à battre en retraite et à repasser le Rhin.

Louis XIV donne de nouveau à Turenne le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à un vieil adversaire, Montecuccoli. Pendant deux mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers. Lors de la Bataille de Salzbach, enfin Turenne est sur le point d’amener son adversaire sur les positions qu’il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu'il est tué par un boulet de canon. Montecucculi, se serait alors écrié : « Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'Homme ! ».

Louis XIV accordera à Turenne l'honneur posthume d'être enseveli à la basilique Saint-Denis, avec les rois de France. Il fut un modèle pour Napoléon, ô combien admiratif de son génie militaire.

Angles et coupes légèrement élimés. Quelques piqûres dans le corps d'ouvrage ; dont les premiers et derniers feuillets sont toutefois davantage pourvus. Du reste, bonne condition.