2020/07-DE-1

Duchesse Edmée de la Rochefoucauld

Lettre autographe originale signée à la main, datée 1963 et accompagnée de sa carte. La lettre a pour objet l'Union Nationale des Femmes, organisation féministe qu'elle dirigea à partir de 1927.
Dimensions: 22,3x17,5 cm.
État: voir photographies ; la lettre a été pliée en 4 et comporte donc la pliure horizontale et verticale ; imperfections (voir photographie).
Support: papier.

Remise en mains propres gratuite possible à Paris sur rendez-vous.
L'œuvre est vendue accompagnée d'une facture avec un descriptif détaillé.


Original autograph hand-signed letter, hand-dated 1963, and its personal card.
Sizes: 22,3x17,5 cm.
Condition: see photographs; the letter has been folded in 4 and therefore displays the horizontal and vertical fold; defects (see photograph).
Medium: paper.

Edmée de La Rochefoucauld, née Edmée Frisch de Fels (28 avril 1895 à Paris – 20 septembre 1991 à Paris), est une femme de lettres française, duchesse de La Rochefoucauld par son mariage avec le duc Jean de La Rochefoucauld.
Enfance[modifier | modifier le code]
Fille cadette du comte Edmond de Fels (diplomate, directeur de la Revue de Paris) et de la comtesse, née Jeanne Lebaudy, Edmée Frisch de Fels est née à Paris XVIIe au 3 rue de Monchanin, et passe son enfance dans le splendide hôtel de Rigny, résidence de ses parents au no 135, rue du Faubourg-Saint-Honoré (aujourd'hui résidence de l'ambassadeur du Canada).
Cadette de trois frères et sœurs, elle a une enfance dorée dans un milieu très cultivé, passionné d'art (son père fut un spécialiste de l'architecture du xviiie siècle) et extrêmement fortuné par l'héritage maternel des sucres Lebaudy.
Elle passa une partie de son enfance dans le château de Voisins, à côté de Rambouillet où son père, très sportif et grand chasseur, possédait une vaste propriété avec un golf privé.
Le 26 décembre 1917, Edmée de Fels épouse le comte Jean de La Rochefoucauld (1887-1970), qui deviendra le treizième duc de La Rochefoucauld à la disparition de son père en 1926, et dont elle a quatre enfants : Isabelle (1919-2011), François (1920-2011), Philippe (1922-1993) et Solange (1933-2016).
Solange de La Rochefoucauld deviendra à son tour femme de lettres, connue sous son nom d'épouse : Solange Fasquelle.
Mathématiques et peinture d'art[modifier | modifier le code]
S'intéressant aux mathématiques, Edmée de La Rochefoucauld publie en 1926 Fonction de x et Nombre. Elle s'adonne également à la peinture, prenant les leçons du peintre symboliste Lucien Lévy-Dhurmer, qui lui enseigne les techniques du pointillisme et du chromatisme. Le portrait qu'elle peint de Paul Valéry obtient une mention au concours de la mairie de Paris et orne la couverture d'un des livres qu'elle lui a consacrés, Images de Valéry.
Elle est l'auteur, entre autres, d'un portrait de l'abbé Mugnier1.
Féminisme[modifier | modifier le code]
Edmée de La Rochefoucauld dirige, à partir de 1927, l'Union nationale pour le vote des femmes, où milite notamment Marguerite Teillard-Chambon.
Ardente féministe, elle s'occupera à faire progresser leur cause et à obtenir leurs droits civiques jusqu'à l'obtention du vote des femmes, accordé par le Général de Gaulle en 1945.
Elle organisa quantité de conférences et de congrès dans ce but, se heurtant à l'extrême misogynie des hommes politiques, dirigea une revue L'Union nationale des femmes, et publia La Femme et ses droits.
Littérature, philosophie et poésie[modifier | modifier le code]
Mais elle s'illustre surtout dans la littérature, notamment la poésie. Abel Bonnard qui l'encourage à publier ses poésies. Ses premiers recueils, suivis d'essais littéraires, paraissent chez l'éditeur Kra sous le pseudonyme de Gilbert Mauge. L'influence de Paul Valéry est manifeste dans une œuvre hantée par la mort et la fuite du temps, notamment dans des recueils comme : La Vie humaine (1928).
Elle fut pendant des années la présidente du jury du prix Femina.
Avec son frère André elle posséda la société éditrice de la Revue de Paris, revue littéraire.
À la demande de Pierre de Boisdeffre, elle publie des études littéraires mettant à profit sa familiarité avec les écrivains de son temps : En lisant les cahiers de Paul Valéry (3 vol., 1964), un essai sur Léon-Paul Fargue, une biographie d'Anna de Noailles.
Elle s'intéresse également à la philosophie morale avec des textes comme : Le Voyage dans l'esprit (1931), Les Moralistes de l'intelligence (1945), Pluralités de l'être (1957), Spectateurs (1972), De l'ennui (1976), L'Acquiescement (1978).
Elle connut et fréquenta des gens aussi divers que le peintre Georges Mathieu, l'ethnologue Marcel Griaule ou l'écrivain André Malraux et s'intéressait aussi à la culture canaque.
Trois volumes de mémoires paraissent en 1982, 1984 et 1989, sous le titre général de Flashes. Les anecdotes et les portraits y sont finalement peu abondants, alors que la duchesse de La Rochefoucauld a, pendant des décennies, reçu le Tout-Paris des lettres et de la pensée dans les salons de son hôtel particulier 8 place des États-Unis, réputé être l'antichambre de l'Académie française.
Disparition[modifier | modifier le code]
Edmée de La Rochefoucauld est morte le 20 septembre 1991 à Paris et a été inhumée dans le caveau des La Rochefoucauld, à Montmirail (Marne), dans la crypte située sous la chapelle du couvent.