Une monnaie de nécessité est un moyen de paiement émis par un organisme public ou privé et qui, temporairement, complète la monnaie officielle (pièces et billets) émise par l'État quand celle-ci vient à manquer. Ce type de monnaie fiduciaire prend place généralement durant des périodes économiquement troublées : guerre, révolution, crise financière, etc., ou de transition géopolitique (colonisation, annexion, indépendance, etc.).

On parle également de « famine monétaire »1 pour qualifier les périodes de troubles durant lesquelles la monnaie divisionnaire vient à manquer.

C'est aussi une expression générique pour qualifier des outils de paiement prenant des formes et utilisant des matériaux variées 


La France (1914-1927)

Bon de 50 francs émis dans la région de Rethel par un syndicat d'émission (1917).

La période de 1914 à 1927 en France (et dans les colonies, surtout en Algérie) constitue l'âge d'or de la monnaie de nécessité.

La Première Guerre mondiale ayant complètement désorganisé l'économie et le système du franc germinal basé sur une correspondance de la valeur de la monnaie à des réserves en métal (or et argent), les pièces en or, en argent et en bronze se trouvèrent avoir une valeur faciale inférieure à leur masse métallique et furent systématiquement thésaurisées par les particuliers. La Monnaie ayant augmenté la quantité frappée, on retrouve donc des pièces de 50 centimes, 1 et 2 francs en argent aux millésimes 1914-1920 dans un état quasi neuf (SUP/UNC), n'ayant pratiquement pas circulé. Le réflexe de thésaurisation induit par la guerre gagna aussi les petites monnaies en centimes malgré des émissions de 5, 10 et 25 centimes en cupro-nickel pour plus de 10 millions de francs à partir de 1917.

Les monnaies de nécessité et les monnaies-carton


Les monnaies de nécessité sont méconnues, car boudées des collectionneurs, bien qu'il en existe des milliers de types, de toutes formes et de tous métaux, offrant aux collectionneurs un large choix de thématiques de collection. Cela s’explique également par leur faible diffusion et leur faible qualité : fabriquées pour répondre à un besoin ponctuel, local, elles s’usent rapidement ; les monnaies en carton noircissent ou se déchirent. Le souvenir de la période difficile qui leur est attaché n’a pas facilité non plus leur conservation, les Archives départementales n’en possédant souvent aucun ou de rares exemplaires.Le , le ministère des finances toléra la frappe de petites monnaies pour pallier le manque de numéraire de cette époque, et satisfaire les besoins.  Peu après, le gouvernement autorisa les Chambres de Commerce, les villes, les communes, les associations de commerçants et même certains particuliers comme les bars, commerces, etc. à émettre des jetons-monnaie. Finalement, ces monnaies ont fini par faire partie intégrante de la vie quotidienne des Français et par être reconnues comme de véritables pièces de monnaie. D'ailleurs, la loi du  protégea ces monnaies contre le faux-monnayage. 

La production de monnaies de nécessité va exploser pendant la Première Guerre mondiale en Europe et dans les territoires coloniaux. La principale raison est que les stocks de cuivre et de nickel servant à la fabrication des monnaies divisionnaires, vont désormais aux usines d'armement, d'où l'apparition de bons en papier ou de pièces en métaux pauvres non stratégiques (fer, aluminium) à cours forcé. Après ce conflit mondial, les États vont mettre un certain temps à réorganiser leurs finances et leurs politiques monétaires, les monnaies de nécessité perdurent alors,

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