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L'INDUSTRIE MINÈRE DE L'ANTIMOINE ET DU TUNGSTÈNE - Émergence, prospérité et disparition des exploitations de France métropolitaine aux XIXe et XXe siècles

 

Auteur : Pierre-Christian GUIOLLARD,

Éditeur : ATLANTICA - 2010

 

17 x 24 cm – 400 pages

275 photos, graphiques et schémas NB

Couverture souple - poids : 910 g

impression de qualité sur couché brillant.

 

Résumé :

Antimoine et tungstène, deux « petits métaux » d’alliage qui, chacun à des époques différentes, eurent une importance stratégique, liée à l’industrialisation et à l’armement. L’antimoine dont l’existence est connue depuis l’Antiquité, fut exploité en France depuis le XVIe siècle, mais c’est véritablement au cours des XIXe et XXe siècles qu’il fit l’objet d’une exploitation importante en de nombreux points du territoire français. Le tungstène est de découverte plus récente, même si ses principaux minerais, la wolframite et la scheelite, sont connus depuis longtemps des minéralogistes et des chimistes, ses applications industrielles datent seulement de la dernière décennie du XIXe siècle.

Une convergence entre la taille des gisements, les méthodes d’exploitation et de traitement, la structure des entreprises, et la consommation de ces deux métaux s’avère favorable à la prospérité des mines d’antimoine dans la période préindustrielle du XIXe puis, au XXe siècle, au développement des mines de la Lucette, de Rochetréjoux, des Montmins, de Salau et de la Favière.

La dispersion de petites sociétés minières, sur une multitude de gisements de taille modeste, est toutefois préjudiciable au développement et à la prospérité de districts pourtant riches comme ceux du Massif central, du Massif armoricain et des Pyrénées.

L’implication de l’État dans la recherche minière par l’intermédiaire du BRGM à partir des années 1960, puis par des mesures de soutien à la prospection privée, aboutit à la mise en évidence de nouveaux gisements de métaux non-ferreux dont plusieurs concernent le tungstène. En revanche, le prolongement de la recherche vers l’exploitation par l’État, à travers la société COFRAMINES, est moins favorable. L’insuffisance des capitaux engagés et la gestion administrative peu réactive, s’avèrent inadaptées au contexte versatile du marché de l’antimoine et du tungstène. Cette gestion étatique est aussi caractérisée par un manque d’ouverture vers des partenaires européens. La filière tungstène qui se veut absolument française ne survivra pas à cette erreur stratégique face à l’implacable concurrence chinoise.

Dans les années 1980 – 1990, les dernières tentatives réalisées dans le cadre de la stratégie « petite mine » connaissent quelques succès éphémères. Malgré des réserves de minerais de tungstène importantes reconnues sur le territoire français, cette nouvelle stratégie n’est pas suffisante pour relancer la dynamique minière. L’activité minière, dans son ensemble, se heurte aujourd’hui à de telles contraintes sociales, administratives et environnementales, que l’ouverture de nouvelles mines d’antimoine et de tungstène, demeure très improbable dans les conditions économiques et politiques actuelles.

L'auteur : Pierre-Christian GUIOLLARD, héritier de plusieurs générations de mineurs cévenols, est l’auteur de nombreuses publications consacrées au patrimoine industriel et à l’histoire minière, il est aussi chercheur associé au Centre de recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques (CRESAT) à l’université de Mulhouse-Colmar. En 2009, il soutient une thèse de doctorat en Épistémologie, histoire des Sciences et des Techniques, c’est le mémoire de cette thèse sur l’industrie minière de l’antimoine et du tungstène en France, qui est publié sous forme d’ouvrage.

Sommaire :

INTRODUCTION

I – Déficit d’études relatives à l’antimoine et au tungstène

II – Les métaux non-ferreux dans la littérature 

1 - Études et publications concernant l’Antiquité, le Moyen-âge et la Renaissance 

2 - Études et publications concernant la période contemporaine (XIXe et XXe siècles) 

3 - Études et publications spécifiques à l’exploitation minière de l’antimoine et du tungstène 

III – L’intérêt d’un rapprochement de l’antimoine et du tungstène au sein d’une même étude 

IV - Les sources d’information 

Première partie

FIN DU XVIIIe SIECLE À 1888, LA PÉRIODE PRÉINDUSTRIELLE DES MINES D’ANTIMOINE

Chapitre I - L’antimoine en France avant 1810

1 - L’antimoine, métal des pharmaciens et des imprimeurs 

2 - Un contexte législatif versatile peu propice à la stabilité et à l’organisation rationnell des entreprises minières

3 - Activité des mines métallifères françaises au XVIIIe siècle

4 - L’antimoine en France au XVIIIe siècle : le temps des Rotissoux

5 - Des techniques rudimentaires et un contexte économique favorables à l’extraction artisanale de l’antimoine

Chapitre II - 1810-1888, Persistance d’une activité préindustrielle de l’antimoine

1 – 1810-1847, archaïsme et prospérité des mines d’antimoine dans un environnement industriel en pleine mutation

2 - 1848-1875, une phase de transition dépressive pour les mines de métaux non-ferreux

3 - 1870 - 1888, d’une dépression à l’autre

Deuxième partie

1888 – 1914, LES MINES D’ANTIMOINE CONFIRMENT LEUR IMPORTANCE INDUSTRIELLE

Chapitre I - 1888-1898, les mines d’antimoine entrent dans l’ère industrielle

1 - Des progrès considérables dans la métallurgie de l’antimoine 

2 - 1889-1898 : prospérité des mines corses, développement des mines d’Auvergne et découverte du gisement du Genest (Mayenne)

2 - 1 - Les mines du Cap Corse : prospérité et suprématie nationale

2 - 2 - Les mines du Massif central : le renouveau

2 - 3 - 1898, mise en exploitation de la mine du Genest (Mayenne) : un événement majeur 

3 - Un secteur minier des non-ferreux en expansion, état des lieux à l’aube du XXe siècle

3 - 1 - Des avancées sociales importantes pour les ouvriers qui effrayent les investisseurs

3 - 2 - 1899, une activité minière française en expansion

3 - 3 - Avec le XXe siècle, l’activité minière et métallurgique de l’antimoine tire un trait sur son passé artisanal

Chapitre II - 1899-1913, la « Belle époque » de l’antimoine français 

1 - Une activité minière soumise aux lois d’un marché international dans un contexte national dirigiste

1 - 1 - De nouvelles dispositions fiscales peu favorables aux sociétés minières

1 - 2  - Le commerce de l’antimoine

1 - 3 - Le contexte international

1 - 4 - Production, exportation, importation et consommation témoignent de la bonne santé de l’activité minière et industrielle de l’antimoine français

2 - Suprématie mondiale des mines d’antimoine françaises entre 1899 et 1913 

2 - 1 - Une évolution fondamentale de la répartition régionale  

2 - 2 - Des gisements neufs à l’activité continue 

A - La mine de la Lucette au Genest (Mayenne) 

B - Le District de Rochetréjoux (Vendée)

2 - 3 - Des gisements anciens à l’activité continue  

A - Les mines du Cap Corse 

B - Le District de Brioude-Massiac (Haute-Loire et Cantal)

2 - 4  - Des petits gisements à l’activité sporadique

A - Bordure Cévenole

B - Limousin et Bourbonnais 

C - Auvergne

D -  Massif Armoricain 

E - Massif Vosgien 

3 - Enseignements de la « Belle époque » de l’antimoine français 

Troisième partie

1914 - 1945, PASSAGE DE RELAIS ENTRE LES MINES D’ANTIMOINE ET LES MINES DE TUNGSTÈNE

Chapitre I - Un nouveau métal stratégique : le tungstène 

1 – Des débuts hésitants dans l’histoire 

1 - 1 - Une curiosité de la nature, dans un premier temps inutile 

1 - 2 - Le tungstène au début du XXe siècle : nouveau venu ou fait nouveau ? 

1 - 3 - Le tungstène un métal stratégique étroitement lié à l’industrie sidérurgique

2 – Qui cherche l’étain, trouve le tungstène 

2 - 1 - Deux gisements historiques en Limousin

2 - 2 - Montbelleux, un gisement de tungstène redécouvert par hasard

Chapitre II - 1914 -1918, un contexte favorable entravé

1 - Changement des règles internationales et nationales du marché des minerais et métaux 

2 - Incidences de la guerre sur les mines d’antimoine françaises 

2 - 1 - La mobilisation générale : un coup d’arrêt brutal

2 - 2 - Prise en main par l’État et relance de l’activité minière et industrielle 

2 - 3 - Traitement des minerais de substitution (minerais oxydés, sulfoantimoniures de plomb) 

2 - 4 - Une multiplication du nombre des producteurs pour une production inférieure à celle d’Avant-guerre

3 – Incidences de la guerre sur les mines de tungstène

3 - 1 - Un marché international très réactif 

3 - 2 - Situation française : cinq mines, cinq histoires 

3 - 3 - Les raisons d’un démarrage manqué 

Chapitre III - L’Entre-deux guerres, quelques années de sursis pour les mines d’antimoine 

1 - Retour à un régime économique libéral

2 - Le « harcèlement » législatif            

3 - La mine d’antimoine française n’est plus que l’ombre d’elle-même 

3 - 1 - 1919-1924, à chaque société sa stratégie face à la crise

3 - 3 - Manœuvres et stratégies de rapprochements sur fond de délinquance financière italo-auvergnate

3 - 3 - 1924-1928, quatre années de sursis pour les mines auvergnates

3 - 4 - 1924-1934, la Société nouvelle des mines de la Lucette s’imposemais le gisement ne suit pas

 Chapitre IV - 1935 -1949, Des mines d’antimoine improductives aux mines de tungstène en sous-production  

1 - Deux guerres mondiales, deux situations minières différentes 

2 - 1939, la situation des mines d’antimoine est au point mort 

2 - 1 - 36 concessions d’antimoine à l’abandon

2 - 2 - Un potentiel minier auvergnat non négligeable

2 - 3 - La Compagnie française des mines de Dèze (CFMD),premier producteur d’antimoine français pendant la guerre 

3 – Les mines de tungstène, une production réalisée « bon gré - mal gré » 

3 - 1 - La mine de Puy-les-Vignes, un projet industriel mené par deux hommes d’expérience

3 - 2 - La mine de Montbelleux, autre propriété d’Edgar Brandt

3 - 3 - La mine des Montmins : de Victor Lassalle à Jean Cantacuzène

3 - 4 - Leucamp (Cantal), une mine « presque » sans histoire 

3 - 5 - Teissières-les-Boulies, ou le retour de Victor Lassalle dans les mines de tungstène

Quatrième partie

1945 – 1992, LES DEUX APOGÉES DES MINES DE TUNGSTÈNE MARGINALISATION DES MINES D’ANTIMOINE

 Chapitre I - 1945 – 1962, Les mines de tungstène : activité n’est pas prospérité

1 - Un marché du tungstène complexe et instable 

1 - 1 - Des usages du tungstène en évolution 

1 - 2 - Une production mondiale dominée par la Chine 

1 - 3 - Des variations de cours brutales et imprévisibles

1 - 4 - Un marché national contrôlé par l’État


2 - Des sociétés minières privées soumises aux directives d’État  

2 - 1 - La mine de Puy-les-Vignes (Haute-Vienne) 

2 - 2 - La mine de Montbelleux (Ille-et-Vilaine) 

2 - 3 - La mine de Leucamp

2 - 4 - La mine des Montmins (Allier)

2 - 5 - La mine de Murols (Aveyron) 

2 - 6 - La mine de Teissières-les-Boulies (Cantal)  

2 - 7 - La mine de Montredon-Labessonié (Tarn) 

3 - Un premier âge d’or du tungstène qui n’en fut pas un  

3 - 1 - Disparités   

3 - 2 - Les sociétés minières face aux périodes de crise

Chapitre II - 1945 – 1980, Les derniers feux de l’antimoine auvergnat :la Compagnie française des mines de Dèze (CFMD)            

1 - Une première reprise efficace de 1945 à 1953  

1 - 1 - Une remise en état de l’exploitation et des aménagements ambitieux  

1 - 2 - 1947, un premier permis d’exploitation 

1 - 3 - 1950, un deuxième permis d’exploitation qui se termine mal 

2 - 1955-1956, deuxième reprise 

2 - 1 - 1956, un troisième permis obtenu dans la tourmente

2 - 2 - 1957, un deuxième dépôt de bilan

3 - Novembre 1957 - août 1958, une reprise « pour des caramels »  

4 - 1961 - 1967, des confiseries à la technologie de pointe : la mine d’Ouche devient propriété du « groupe Matra »

5 - 1971 - 1972, tentative de reprise par le groupe Hochschild  

6 - 1977 - 1980, l’ultime tentative 

7 - Épilogue d’une histoire de l’antimoine auvergnat 

7 - 1 - un bilan contradictoire

7 - 2 - Des facteurs d’échec concordants   

Chapitre III - 1962 – 1992, Une autre conception de l’activité minière - Dernières ressources minières métropolitaines exploitables ?   

           1 - Une structure fondamentale : le BRGM   

1 - 1 - Les origines    

1 - 2 - Vers une évolution et une diversification des activités du BRGM

1 - 3 - Un recentrage sur les ressources minérales : 1975-1993, l’Inventaire  

1 - 4 – Les apports du BRGM à l’industrie minière de l’antimoine et du tungstène   

2 – Des aides et des dispositions législatives et fiscales encourageantes pour le développement des recherches et des exploitations minières    

2 - 1 - Adaptation du droit minier 

2 - 2 - 1973 et 1980, le Plan cuivre et le Plan métaux   

3 – Un nombre d’opérateurs miniers non-ferreux de plus en plus restreint, pour une activité minière en perte de vitesse 

3 - 1 - Activité croissante des établissements du secteur public   

3 - 2 - Un acteur majeur du secteur public minier : COFRAMINES  

4 - Deux stratégies pour six opérateurs, dans le tungstène et l’antimoine  

A - LA STRATÉGIE DE LA « PETITE MINE » 

4 - 1 - cinq « petits mineurs » français 

4 - 2 - La « petite mine », un concept séduisant mais pas forcément une panacée 

B - DIVERSIFICATION DES ENTREPRISES MINIÈRES ET FILIÈRE TUNGSTÈNE         

4 - 3 - la Société minière d’Anglade, diversification des activités et concept de filière  

4 - 4 - Diversification : ne pas mettre toutes ses mines dans le même panier    

4 - 5 - Mise en place d’une filière tungstène française, la stratégie COFRAMINES

      4 - 6 - Un dernier bilan sur 21 ans en guise de conclusion 

 

CONCLUSION GÉNÉRALE

SOURCES et BIBLIOGRAPHIE