Julien GRACQ - Lettrines

Paris, José Corti, 1967

1 vol. (120 x 180 mm) de 217 p. et 3 f. Broché. 

Édition originale.

Un des 200 exemplaires sur alfa mousse (n° 138).

Lettrines marque une rupture importante dans l'œuvre de Julien Gracq (ce sont des textes brefs qui ne sont ni des fictions, ni des textes critiques - comme dans Préférences) qui rassemble ici des extraits de cahiers de notes prisent entre 1954 et 1974. Recueil de proses brèves, datées, qui semblent s'enchaîner librement, sans plan préétablit, ce livre déconcerta de nombreux lecteurs. C'est pourtant une des plus belle réussite de Gracq qui rejoint ici la meilleure tradition des moralistes français. Ce fragment à propos de « L’Insurgé » de Jules Vallès en est un exemple : « Une espèce de nausée atroce monte à suivre la chienlit ubuesque et pathétique des dernières pages, où le malheureux délégué de la Commune, son écharpe qu'il n'ose plus montrer serrée sous le bras dans un journal, sorte d'irresponsable de quartier, de Charlot pétroleur sautillant entre les éclats d'obus. (...) Dans son exil de courageux irresponsable, il a du quelques fois se réveiller la nuit et entendre encore ces voix tout de même un peu sérieuses de gens qui vont se faire trouer la peau dans quelques minutes, et qui lui criaient si furieusement de la barricade : « Où sont les ordres? Quel est le plan? » ». 

Parfait état. 

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