Julien GREEN - Léviathan


Paris, Plon, (11 mars) 1929




1 vol. (135 x 215 mm) de 344 p., [2] et 2 f. Broché, chemise-étui.


Édition originale.

Un des premiers 33 exemplaires sur chine (n° 3), à toutes marges.

Il existe également 20 exemplaires sur Arches, tirés spécialement pour la Société des XX de (30 juillet) 1929.


Jointe : carte postale représentant un tableau de Courbet, « Madame Andler ou La Mère Grégoire », avec cette note autographe : « Ce tableau dont j’avais vu une photographie en 1926 m’a donné l’idée de Madame Londe dans Léviathan. J. G. Sept. 1948 ».


Exemplaire enrichi d'un intéressant témoignage sur la manière dont Julien Green conçoit puis 'dessine' ses personnages, lui dont la vocation première fut la peinture. Dans ses Souvenirs de 1925, une ligne à propos d'une visite au Louvre en compagnie de François Mauriac insiste sur cette autre passion : « Je ne suis pas certain que Mauriac aimât beaucoup la peinture. Il l'aimait quand il y pensait. Il l'aimait en homme de lettres » ; et d'ajouter « Moi, j'y pensais sans cesse ».


Alors qu'il peignait sans complaisance le portrait de Madame Andler, gérante de la brasserie de la rue Hautefeuille à Paris, Courbet ne saurait jamais que quarante ans plus tard un jeune romancier en préciserait les contours et que le portrait de sa Madame Longe-Andler lui apporterait le succès : « Elle était vêtue de taffetas noir, le buste serré dans un corsage qui emprisonnait le cou jusqu'au menton, mais laissait libres, sous des volants de guipure, des poignets ronds et potelés. Une améthyste à la main droite, une broche sur le haut de la poitrine laissaient percer un souci d'élégance, mais il y avait dans l'étoffe autour de la taille quatre ou cinq vilaines reprises qui avouaient des temps difficiles et une gêne mal dissimulée ».


Green reçut le prix de l'Académie française pour ce livre dont Gide lui proposa, à « brûle-pourpoint » qu'il soit porté à l'écran et lui fit écrire un script, car « chez vous il y a une chute en avant que le cinéma rendrait à merveille ». Il y aura en effet un film en 1962. Léviathan reste l'un des grands livres de l'écrivain dont la carrière commençait. Le 16 novembre 1972, et tandis qu'il prononçait ses premiers mots sous la Coupole, il sera encore question de Mauriac : « Messieurs, François Mauriac me disait un jour, voilà cinq ou six ans : 'Je vous vois à l'Académie.' À quoi. Je répondis, incrédule : 'Je ne savais pas que vous aviez des visions.' » Ce trait d'humour ne fut pas, à ce qu'il en dit, du goût de son interlocuteur ...


De la bibliothèque Vincent Morel (ex-libris).




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