Ancien Tirage de Validation
de
Ernst HAAS
Loading Jaguars, New York, 1952
Tirage réalisé en 2000 par un ancien imprimeur d'art
Modèle d'archives Imprimeur
impression en quadrichromie rehaussé d'un vernis brillant
Ce Tirage de Validation inédit a été retrouvé au fin fond d'un atelier de montage dans les archives d'une ancienne imprimerie d'Art, précieusement conservé à plat et à l'abri de la lumière. Bien qu'il soit ancien avec ses 24 ans d'âge, il est resté en bon état de conservation. Quelques marques et traces de salissures au dos dues aux manipulations de l'imprimeur. En revanche le recto est intact, en excellent état et d'une extraordinaire brillance.
Cet ancien tirage est issu d'une première impression limitée à quelques exemplaires en différentes tonalités, le client en sélectionnait un qu'il approuvait et validait comme BAT « bon a tirer ». Il était gardé par l'imprimeur et lui servait de modèle couleur pour le calage sur machine lors des retirages. Quand tout était conforme, le client signait le tirage qui devenait dès lors contractuel, l'approbation du client engageait l'imprimeur à obtenir un résultat identique pour toutes les impressions qu'il devait produire.
Format : 20,3 cm x 13,3 cm
Photographie réalisée en 1952 à New York, Ernst Haas cherche à remplir son cadre, en additionnant la lumière, les ombres et les couleurs. Dans cette image aucun ciel, seulement deux hommes qui s'affairent méticuleusement au chargement de deux Jaguars. Pour lui, une photo se suffit à parler d'elle même, elle consiste à ne pas intervenir et à isoler certains éléments du contexte afin d'orienter directement l’œil du spectateur vers le message qu'il souhaite faire passer, en offrant une image essentiellement graphique.
Dans la Big Apple, il prend des milliers de photographies, testant toutes les applications possibles de la photographie couleur, utilise très souvent sa technique du « filé », se déplaçant à la même vitesse que ce qu'il photographie, en réorganisant la réalité grâce à un subtil équilibre, sans jamais la déformer mais lui donnant une nouvelle représentation, effectue des jeux de reflets à la répétition graphique en passant par le mouvement, et les cadrages insolites, à travers laquelle il trouve sa philosophie du vrai photographe, créant un univers moderne dans le monde photographique.
Dans cette ville magique, comme il la surnomme, celle ou il a trouvé une seconde vie et une nouvelle source d'inspiration, une ville qui ne dort jamais, produisant des compositions hors des sentiers battus, il effectue des images de l’énergie new-yorkaise, des voitures avec leurs vitesses, dans lesquelles il n'hésite pas à capter dans le même temps la couleur, le graphisme, et le dynamiste, sa photographie est au centre de ses préoccupations, pour aller au delà de l'image statique, il l’insère à la fois le temps et l'espace sans les figer.
Il rassemble et compose en l’espace d’un instant, incorporant les éléments, la lumière et les couleurs, une image comme peinte, il a le pouvoir de se servir de l’appareil et de l'objectif comme d'un pinceau, il est un prestidigitateur chromatique ou la vie urbaine et le silence, s’installent, s’assemblent à merveille au sein de son cadre.
Son exploration de la couleur, son génie en matière de style, ses compositions et l’usage de la lumière naturelle témoignent de son esprit unique, une maturité parfaite qu'il recherche en permanence. Il fait de la couleur elle-même l’objet de son œuvre. Aucun photographe ne travaille avec autant de succès à exprimer la joie pure et physique de voir.
Américain de cœur, la priorité de Haas, est ce pays qui l'a adopté et se passionne pour l’univers urbain. Ses photographies couleurs de la ville tel que celles New York ou d’autres, comme Londres et Paris, sont toujours photogéniques et marque son style, avec son meilleur compagnon, un film Kodachrome dans son boitier, il s’efforce de poser un œil toujours affuté dans un endroit simple donnant des images éblouissantes, subtiles et magiques.
Il expérimente toutes les techniques, afin de donner une lecture
de sa ville d’adoption aux accents expressionnistes, tendant parfois vers
l’abstraction. Il brouille les pistes, à travers les verres,
cherche des jeux de miroir et la lumière ou tout s’impriment,
ou les limites entre l'extérieur et l'intérieur se
chevauchent.
Au départ, les éléments moteurs pour le
photographe se distinguent par le noir et blanc, la pluie, la nuit, les
reflets, le flou artistique qu’il installe progressivement dans son travail et
développe plus tard comme ici avec la couleur. Arpentant les trottoirs de New
York qu’il affectionne tant, c'est dans ces endroits qu'il trouve en permanence le sujet d'une bonne photographie.
Il est considéré comme l’un des photographes les plus importants de la seconde partie du XXème siècle, en étant le précurseur de la photographie couleur. Parmi tous les sujets qu’ils lui ont été donnés de photographier, il en est un qu’Ernst Haas affectionne tout particulièrement, la ville de New-York, pendant près de 40 ans il a photographié cette ville dont il rêvait alors qu’il n’était encore qu’un gamin en Autriche.
Pour ses premières séries de photographies en noir et blanc sur New York, c’est la complexité architecturale et les lignes abstraites des paysages qui l’inspire, ensuite plus tard c’est le mouvement et les couleurs vives de la ville qui lui procure l’envie de réaliser ses toutes premières séries de photographies couleur sur ce film Kodachrome.
« Le meilleur objectif grand-angulaire, c’est deux pas en arrière. » Ernst Haas
Sa
grande affaire est la couleur, assez solitairement car à l’aube de
la deuxième moitié du XXe siècle, la photographie en couleur pâtit
encore d’un ostracisme certain, il se consacre à des études sur
le mouvement en couleur et introduit cette couleur dans l’univers
de l’image documentaire. À ce jour, le travail d’Ernst Haas,
pourtant extrêmement diffusée de son vivant, reste partiellement
méconnue, souffrant sans doute d’une trop grande proximité avec
l’époque qui l’a vu naître. Mais aujourd’hui ses
photographies avant-gardistes sont reconnues et devenues de
véritables symboles.
Il exprime la volonté d'utiliser la photo comme une langue universelle et ses recherches sur la photographie couleur font de lui l'un des pionniers aux cotés de William Eggleston, Stephen Shore et Saul Leiter.
Son travail connait un immense succès et il devient dans les années 1960 et 70 un modèle pour la communauté des photographes amateurs, en étant considéré aujourd’hui comme le « père de la photographie couleur ».
Ernst Haas (1921-1986) Photographe autrichien, né a à Vienne ou il y suit des études de médecine puis de peinture, il entre à l’Institut des Arts Graphiques qu’il doit quitter à cause de ses origines juives. Au début des années 1940 il se tourne vers la photographie puis vers le photojournalisme après la guerre. En 1946, il travaille en Suisse pour le magazine « DU » avec Alfred Kubler, c’est là qu’il rencontre Werner Bischof qui devient son ami. En 1947 un reportage sur le retour des prisonniers de guerre le rend célèbre. Aussitôt publié dans les grands magazines internationaux, son travail de jeune débutant vaut à Ernst Haas d’être contacté par Robert Capa qui lui propose, en 1950, de rejoindre l’agence Magnum qu’il vient tout juste de fonder avec Cartier-Bresson, David Seymour et George Rodger, il en prend la présidence en 1959. Avec son ami suisse Werner Bischof, ils deviennent tout deux, à moins de trente ans, les deux premiers photographes cooptés par les fondateurs de Magnum.
En 1951 il part s’installer à New York et réalise ses premières photos en couleurs dans le désert du Mexique. C'est le début de ses recherches personnelles sur l'usage de la couleur en photographie. Il est le premier et seul photographe chez Magnum à travailler en couleur. Il entame une longue collaboration en indépendant avec le magazine LIFE dont il devient progressivement le photographe vedette, mais aussi collabore au sein des magazines Vogue, Esquire et Look. Ses premiers travaux avec la couleur bouleversent et sont révolutionnaires à l’époque qu’en 1953 le magazine LIFE y consacre 24 pages, dans 2 numéros consécutifs. L’article original avait pour titre « Images d’une ville magique » ( Images of a magic city).
Haas multiplie ensuite les reportages pour les plus grands magazines, publie des livres et travaille sur de nombreuses campagnes publicitaires. C’est avec ces photographies très colorées que son nom est le plus souvent associé. Certains critiques considèrent alors son travail comme « trop commercial ». Mais parallèlement à ces travaux commandités, il poursuit une œuvre personnelle avec des images plus ambigües, plus marginales, plus complexes, plus libres. Il est le premier photographe à avoir un « one man show » en couleur au MoMA de New York en 1962 avec Edward Steichen et John Szarkowski comme commissaires d’exposition. Bénéficiant d’une consécration internationale, Ernst Haas crée à New York son propre studio et multiplie les travaux de commande pour la presse internationale, le cinéma, le sport, la publicité et les villes comme Paris, Venise. Il reçoit plusieurs prix. À partir de 1964, il travaille pour le cinéma et la TV (The art of seeing). En 1971 paraît son ouvrage « The Creation » qui est vendu à plus de 350 000 exemplaires.
Américain par excellence, son ouvrage, « In America » est une symphonie à l’imaginaire des grands espaces et des mythes fondateurs de l’Amérique profonde.
Il
s'agit d'un tirage contrôlé et validé sur presse par le client que
l'imprimeur avait archivé comme modèle de référence couleur
et contrecollé sur un support afin de pouvoir le préserver au fil du temps.
qui a malheureusement totalement disparu aujourd'hui.
Remarquable tirage, proche d'une photographie, d'une belle brillance, aux couleurs très puissantes et denses.
Son rendu, contrasté, sa luminosité, ainsi que son piqué avec des détails nets, sont absolument magnifiques.
« Une image
est l’expression d’une impression. » Ernst Haas
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