Ancien Tirage

de

Raymond DEPARDON

Glasgow, 1980


Tirage réalisé en 2002 par un ancien imprimeur d'art - Modèle d'archives Imprimeur

impression en quadrichromie rehaussé d'un vernis brillant

Ce Tirage inédit a été retrouvé au fin fond d'un atelier de montage dans des casiers d'archives d'une ancienne imprimerie d'Art, précieusement conservé à plat et à l'abri de la lumière dans une enveloppe. Bien qu'il soit ancien avec ses 22 ans d'âge, il est resté en bon état de conservation. Présence de traces de salissures et marques au verso dues aux manipulations de l'imprimeur. En revanche le recto est intact, en parfait état et d'une remarquable brillance.

 

Cet exemplaire était gardé par l'imprimeur afin de lui servir de références pour son calage et la mise en couleur sur machine lors des retirages.


A noter en haut à gauche une légère déchirure très peu visible et n'altérant aucunement le visuel resté dans son intégralité.

 Format : 27,3 cm x 18 cm


En 1980, Raymond Depardon suite à une commande sur la ville de Glasgow pour le Sunday Times, effectue un reportage qui ne sera jamais publié.

Avec cette photographie, il tente de donner un peu de couleur et de joie de vivre de cette ville baignée en permanence par la pénombre, deux enfants du quartier s'amusent, un garçon s'accrochant à la palissade aux multiples graffitis, et une fillette bricolant dans un coin, Depardon est présent ce jour là pour procurer un peu d'espoir au beau milieu de la grisaille.

Dans cette série il saisit autant la lumière d'Écosse que le monde ouvrier avec des ciels nuageux et les sols détrempés d'une ville désœuvrée, enregistrant les publicités placardées  sur les murs, des bus à deux étages, les usines et habitations en ruines. Il sait voir et attendre, une lumière, un homme à une fenêtre, un geste d’enfant, une silhouette perdue dans un univers dévasté, des murs de briques noires, une pluie huileuse qui souille les trottoirs.

Ce ne sont pas les quartiers du centre ville qu'il photographie mais ceux qui sont aux abords, les « Tenements », ces minuscules appartements insalubres entassés dans des immeubles délabrés. Il veut rende compte de la misère de ces quartiers et de leurs habitants, arpentant les rues, les terrains vagues, les pubs, tout ce qui semble abandonné mais vivant encore.

« Il faut être agressif avec soi-même et discret avec les gens qu'on photographie. » Raymond Depardon


Son talent repose sur l'intégrité, l'énergie et la force, un des traits les plus caractéristiques de son œuvre est la revendication de la subjectivité, avec une volonté de photographier des « temps morts », ce qui le détache de l'école du reportage humaniste à l'européenne de Henri Cartier-Bresson, son travail se rapproche plus de l'école américaine, des photographes tels que Walker Evans ou Robert Frank.

Sa photographie respire la curiosité, est pleine d’énergie et est le résultat de penser différemment, il la mène sur une multitude de fronts, démultipliant les sujets, les approches et les esthétiques.

Il hésite toujours longuement avant de prendre une photo, quelle soit soit en couleur ou en noir et blanc, réagit d’une manière impulsive à un choc visuel qui pour lui devient une bonne image, une sorte d’entre d’eux ou l’intime apparait au coin d’une rue ou dans un visage. Il construit  ses clichés en quelque chose de cinématographique, mêle la photo au documentaire, avec une vision très claire du réel, sans aucun filtre émotif, conservant une distance pour éviter le piège de la dramatisation. Ses vues sont généralement verticales pour mieux éviter le blanc dans les ouvrages.


Il a plus d'une flèche à son arc, photographe, réalisateur, journaliste, scénariste, il est l'un des plus grand documentariste français avec un style direct, transparent, dépouillé, ses films sont un engagement total, il cherche à changer la face du monde.

Il touche à tous les genres, en portant son regard humaniste sur le Tchad aussi bien que sur les asiles psychiatriques, aux urgences hospitalières, pénètre les palais de justice, explore ses origines du monde paysan avec les problèmes qu'il engendre.


« Plutôt que témoin, je me sens davantage passeur. Les témoins sont rarement optimistes pour l’avenir. Moi je veux passer le relais. Au fond, je suis un passager de mon époque. » Raymond Depardon

« J’ai visité des lieux très différents, où parfois l’histoire n’a rien de commun d’un pays à un autre. Cette distance que je me suis imposée, techniquement et formellement, m’a permis de passer au-dessus des spécificités régionalistes et d’essayer de dégager une unité, celle de notre histoire quotidienne commune. » Raymond Depardon





« Jamais ne s’arrête l’idée d’une photographie, d’une image à faire, la mémoire d’une lumière, la surprise d’un cadre, jamais de repos pour la quête d’un bonheur photographique. » Raymond Depardon

Raymond Depardon (1942) photographe français, né à Villefranche-sur-Saône, issu d'une famille d'agriculteurs. En 1954, à l’âge de 12 ans il s’intéresse à la photographie et s'approprie l'appareil de son frère, un 6x6 de marque Lumière, il prend ses premiers clichés et effectue lui même ses tirages.

En 1956, après l'obtention de son certificat d'étude, son père lui offre en cadeau un appareil d'occasion et il installe un petit laboratoire photographique dans la ferme de ses parents, tout en étant apprenti dans une boutique de photo-opticien à Villefranche-sur-Saône. En 1957, il s'inscrit à des cours par correspondance d'opérateur photographe. Un an plus tard en 1958, il rejoint Paris, s'y installe et devient l'assistant du reporter photographe, Louis Foucherand.

En 1959, suite à l'association de Louis Foucherand avec Louis Dalmas qui fonde l'agence « Dalmas ». Dès 1960 Raymond Depardon intègre l'agence en tant qu'employé de laboratoire et pigiste, à force de persévérance, à dix-huit ans, Dalmas lui confie, avec 800 francs en poche, un reportage au Sahara afin de suivre l'expédition SOS-Sahara, mission militaire française partit dans le désert algérien pour y étudier la résistance du corps humain à la chaleur.

Il réalise des photos en noir et blanc de trois hommes égarés dans le désert et décroche sa première publication au sein du magazine « Paris-Match », dont l'une fait la couverture et les autres un cahier intérieur de quatre pages. Ce reportage le propulse au somment, il devient immédiatement reporter salarié au sein de l'agence Dalmas, il couvre les conflits, ceux de l'Algérie et du Viêt Nam, mais aussi les sujets d'actualité, les faits divers et traque les vedettes comme un paparazzi.

En 1964, il couvre ses premiers Jeux olympiques à Tokyo. En 1966, il crée l'agence « Gamma » avec quatre autres photographes dont Gilles Caron. En 1968, il est à nouveau présent pour les Jeux olympiques de Mexico.En 1969, il réalise son premier documentaire, intitulé « Ian Palach », un court métrage consacré un an après la répression du Printemps de Prague, à un jeune tchèque suicidé par le feu.

En 1972, à Munich, lors des Jeux Olympiques, des terroristes palestiniens du groupe « Septembre noir » , pénètrent dans le village olympique et prennent d’assaut le bâtiments des athlètes israéliens, la prise d'otage se solde par la mort de onze membres de la délégation sportive, Raymond Depardon fait alors l'une de ses plus célèbres images, celle d'un terroriste cagoulé sur le balcon.

En 1974, suite à la demande du jeune candidat à la présidence, Valéry Giscard d'Estaing, il tourne son premier long métrage sur sa campagne électorale, « 1974, une partie de campagne » qui ne sort en salles qu'en 2002. La même année, il réalise un second documentaire, « Les Révolutionnaires du Tchad » qui contribue trois ans plus tard en janvier 1977, à la libération de l'otage, Françoise Claustre détenue durant plus de 1 000 jours par les rebelles tchadiens.

En 1977, il réalise son deuxième long métrage, « Numéros zéro » sur le lancement du quotidien « Matin Paris ». En 1978, il quitte l'agence « Gamma », photographie la guerre civile au Liban et en Afghanistan, il publie un ouvrage, intitulé « Notes » et tourne un nouveau documentaire sur l 'hôpital psychiatrique de Venise, « San Clemente ». En 1979, il rejoint l'agence Magnum Photos.

En 1981, son long métrage, « Reporters », consacré au métier de reporters, qu'il filme caméra à l'épaule, sans aucun commentaire, obtient le César du meilleur documentaire et reste plus de sept mois à l'affiche au cinéma « Quartier Latin ». En 1984, il photographie à la chambre et en couleur les lieux de son enfance à Villefranche-sur-Saône. En 1986, « New York, NY » obtient le Cesar du meilleur court métrage.

En 1987, il épouse la productrice et réalisatrice, Claudine Nougaret, avec laquelle il tourne « Urgences » à l'Hotel-Dieu. En 1989, il tourne « La Captive du désert » avec la toute jeune actrice Sandrine Bonnaire, interprétant le rôle de l'archéologue Françoise Claustre retenue en otage au Tchad, le film obtient en 1990, six nominations au festival de Cannes.

En 1991, il reçoit le « Grand Prix national de la photographie », décerné par le ministère de la Culture. En 1995, il est récompensé à nouveau du César du meilleur documentaire, « Delits Flagrants », tourné dans les bureaux de la 8ᵉ section du Palais de justice de Paris. En 2000, la Maison européenne de la photographie, lui organise sa première grande exposition, intitulée, « Détours ».

En 2003, il obtient l'autorisation de tourner son documentaire au tribunal correctionnel de Paris, « Instants d'audiences », présenté au festival de Cannes en 2004. En 2006, il est directeur artistique des 37eme Rencontres Internationales de la photographie d'Arles.

En 2010, ouverture de l'exposition à la Bibliothèque nationale de France (BNF), «  La France de Raymond Depardon ». En mai 2012, après l'élection de François Hollande à la présidence, il réalise son portrait officiel pour le quinquennat.

En 2017, son documentaire « 12 jours », titre faisant allusion au délai introduit par la loi concernant l'internement psychiatrique sans consentement, est présenté au 70eme festival de Cannes.





Un merveilleux témoignage de l'impression d'art traditionnelle

 qui a malheureusement totalement disparu aujourd'hui.


Remarquable tirage, proche d'une photographie, très brillant, aux couleurs puissantes et d'une belle densité.

Son rendu contrasté, sa luminosité, ainsi que sa définition nette, sont absolument magnifiques.


 


Il s'agit d'un tirage que l'imprimeur avait archivé comme modèle de référence couleur pour ses retirages,
 et contrecollé sur un support afin de pouvoir le préserver au fil du temps.



« Il faut aimer la solitude pour être photographe. » Raymond Depardon



 

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