La famille, d'ancienne bourgeoisie, est originaire du Cambrésis. Elle est issue de Jean-Baptiste Réal (né en 1755), maire de Solesmes (Nord).
Né dans un milieu artistique, il est le fils du sculpteur Désiré Real del Sarte et de la peintre Magdeleine Real del Sarte (elle-même fille du musicien François Delsarte et cousine de Georges Bizet). Maxime Real del Sarte a également pour cousine la peintre portraitiste Thérèse Geraldy.
Carrière artistique et politique
Il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1908. Le matin même du concours, il s'engage politiquement, du côté des antidreyfusards : pénétrant au palais de justice de Paris, il se présente à l’audience solennelle de rentrée de la cour de cassation et, apostrophant les magistrats, les accuse de « forfaiture » à propos du dernier pourvoi de l'affaire Dreyfus. C’est après cet incident qu’il prend contact avec les représentants de l’Action française.
Le chef des Camelots du roi est dès lors de tous les combats du mouvement nationaliste et monarchiste, parmi lesquels la célèbre affaire Thalamas, du nom de cet historien qui essaya de professer à la Sorbonne un cours sur Jeanne d'Arc jugé insultant par l'Action française. Elle vaut à Maxime Real del Sarte un séjour de dix mois à la prison de la Santé.
En 1910, Maxime Real del Sarte, jeune royaliste, est exclu de l’avancement militaire, ce qui entraîne des incidents suscités par l’Action française, mais désapprouvés par le duc d’Orléans, dans un entretien accordé au journal Le Gaulois le 20 mars.
Maxime Real del Sarte, catholique fervent et militant de l'extrême droite, est un admirateur de Jeanne d’Arc à laquelle il consacre de nombreux travaux. « Sa personne », écrit le baron de Tupigny, « fut dominée par la sainte dont il dira plus tard : "Je fus toujours son serviteur." Il s’est battu pour elle toute sa vie. »
Première Guerre mondiale
Alors aspirant au 106e régiment d'infanterie, Real del Sarte est blessé aux Éparges, sur le front de Verdun le 29 janvier 1916, et doit être amputé de l’avant-bras gauche4.
« Excellent sous-officier qui a toujours fait son devoir avec la plus belle vaillance, et qui a donné, en toutes circonstances, l’exemple de la plus grande bravoure. Très grièvement blessé le 29 janvier 1916 en prenant la place d’un guetteur. Amputé de la main gauche. »
— Journal officiel de la République française du 9 mars 1916
Il n’en reprend pas moins son métier de sculpteur et l’œuvre qu’il a conçue en mars 1914, Le Premier Toit, reçoit le grand prix national des Beaux-Arts en 1921. Anne André Glandy l'a décrit : « Un homme et une femme agenouillés l’un en face de l’autre : dans un geste de protection l’homme relève la femme et la maintient tandis qu’avec tendresse elle cherche à s’appuyer sur lui. C’est le principe de la clef de voûte, la base de toute architecture5. » Charles Maurras écrira un poème sur cette œuvre.
Dès lors, la notoriété de l’artiste alla grandissant, tant parmi ses amis que dans le monde officiel dont il reçut de nombreuses commandes. « De la main qui lui restait », note René Brécy, « il a modelé cent ouvrages très variés, davantage peut-être conçus dans une méditation à la fois enflammée et subtile. Ne pouvant manier le ciseau, il a dirigé avec une étonnante maîtrise celui des praticiens, choisis entre tous, auxquels il lui fallait confier l’exécution de ses maquettes. »
L'activité de son atelier de sculpteur ne change rien à son militantisme, ni à ses idées et ses amitiés : Philippe d’Orléans d’abord, qu’il connaissait depuis 1913, le duc de Guise et enfin le comte de Paris ; il fonde une association qu’il nomme Les Compagnons de Jeanne d'Arc, sous l’égide de laquelle il travaille à obtenir la levée de la condamnation prononcée par le Vatican à l'encontre de l’Action française, en 1926 (la levée est obtenue en juillet 1939). Son œuvre comporte plusieurs représentations de Jeanne d'Arc, dont une statue funéraire des années 1930, à Bar-le-Duc, assez proche du monument de Jeanne d'Arc à Rouen, à ceci près que des fleurs y remplacent les flammes.
Il participe à l'émeute antiparlementaire du 6 février 1934, à l'occasion de laquelle il est blessé.
Seconde Guerre mondiale
La statue du général Mangin, qu'il sculpte grâce à une souscription lancée par le maréchal Foch et érigée sur la place Denys-Cochin, est détruite par les Allemands qui occupent Paris en octobre 1940, sur ordre d'Adolf Hitler. Seule a subsisté la tête, conservée aujourd'hui à la Caverne du Dragon6.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, réfugié à Saint-Jean-de-Luz, il parvient à empêcher des excès de l’occupant et favorise le passage de fugitifs vers la zone libre ou l’Espagne. Apprenant que des otages devaient être fusillés à Bordeaux, il prit le train pour Vichy, intervint auprès du maréchal Pétain et parvint ainsi à empêcher ce drame.
En 1952, il intervient, avec Henry Bordeaux, auprès du président de la République Vincent Auriol pour obtenir la grâce médicale de Charles Maurras, condamné à la réclusion à perpétuité pour intelligence avec l'ennemi, par la cour de Justice de Lyon en 1945.
En mauvaise santé, il se retire dans sa maison dans les Pyrénées, près de Saint-Jean-de-Luz7, et meurt le 15 février 1954 dans le 17e arrondissement de Paris8. Il repose au cimetière ancien de Saint-Jean-de-Luz9.
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur
Médaille militaire Médaille militaire (1916)
Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze10
Postérité
Anne de Roux-Glandy lui a consacré un livre-souvenir, publié en 1954 par les Éditions d’Histoire et d’Art. En 1956 paraissait un album de photographies de ses œuvres11, préfacé par le baron Meurgey de Tupigny, un proche sur le plan idéologique, qui note : « L’amour de la patrie, la poursuite de son idéal, son culte pour Jeanne d’Arc se confondent, se pénètrent et s’enroulent autour de ce pivot que fut pour lui l’idée monarchiste. »
En mars 2004, le bulletin Lecture et tradition consacra un numéro au cinquantième anniversaire de sa mort.
L'Action française étudiante, le mouvement de jeunesse de l'Action française, a donné son nom à ses universités d'été, appelées camps Maxime Real del Sarte.