RARES ouvrages de l'Éditeur PERROTIN
 
"CHANSONS DE BERANGER" 
Pierre-Jean de Béranger né le 19 août 1780 à Paris, de Jean-François Béranger de Mersix et de Marie-Jeanne Champy et mort dans cette même ville le 16 juillet1857 est un chansonnier français.

Pâlot et chétif, il nest envoyé que tardivement à l'école où il ne se sent pas à l'aise. Ses vrais instituteurs et éducateurs sont les grands-parents Champy. On le conduit parfois chez sa mère qui, aimant le théâtre, les bals, les parties de campagne, lemmène avec elle.

Début 1789, après avoir couru les routes, Béranger de Mersix se fixe de nouveau à Paris et fait entrer son fils comme pensionnaire chez l'abbé Chantereau. Le père de Pierre-Jean était un agent d'affaires, ardent royaliste, qui se compromit pendant la Révolution française et qui fut obligé de se cacher. Il rencontre alors Charles-Simon Favart, fondateur de l'opéra-comique. Malgré ses 79 ans, celui-ci porte encore avec orgueil le titre de « chansonnier de l'armée » que lui avait donné le maréchal de Saxe. Plus tard, Béranger verra dans cette attirance la marque de sa vocation.

Las de payer le prix de la pension, son père décide de l'envoyer chez sa tante qui tient une auberge à Péronne. Létat de garçon d'auberge ne lui convient pas et il passe chez un notaire devenu juge de paix. Savant, disciple fervent de Rousseau et passionnément éducateur, M. de Ballue de Bellenglise recrute les gamins de Péronne quil endoctrine dans une école primaire gratuite l'Institut patriotique. Il travaille à faire de cette jeunesse des citoyens utiles à la patrie. Après la rhétorique « rousseauiste » et révolutionnaire, les recrues entonnent des chants républicains. Jamais Pierre-Jean na senti aussi profondément la puissance de la chanson. Il y puisa quelques instructions, mais sans s'initier aux langues anciennes. Pour compléter son éducation, il entre à 14 ans comme apprenti chez l'imprimeur Laisney où il parvient à s'initier à la poésie. La nostalgie de son séjour à Péronne inspirera à Béranger Souvenirs d'enfance.

De retour à Paris en 1795, Pierre-Jean, pour être commis chez son père, qui faisait alors de la banque, fait immédiatement l'apprentissage de prêteur sur gages. Son père se repose sur lui pour faire prospérer ses affaires alors qu'il prépare le retour du roi, mais la maison fait faillite. Avec les débris de sa fortune, il achète un cabinet de lecture. Pierre-Jean trouve une mansarde au sixième étage. Il passe des heures au cabinet de lecture et, revenant à sa vocation antérieure, aligne des rimes, glorifie de son mieux l'amour, les femmes, le vin, tente la satire Il se livre à la poésie, s'essayant successivement dans l'épopée, l'idylle, le dithyrambe, la comédie, et ne s'attache qu'assez tard au genre qui devait l'immortaliser. Le soir, il remonte dans sa mansarde : le Grenier.

Après avoir lu Léonard et Gessner, il tâche de composer des idylles et en réussit une, « Glycère », qui parait dans « Les Saisons du Parnasse ». Après, c'est le grand poème qui l'attire et il esquisse un « Clovis », puis c'est la comédie satirique. Son goût nest pas encore très sûr et les modèles lui manquent. Dans les appartements du docteur Mellet à Montmartre, une académie de chanson se fonde où Pierre-Jean, suivant la veine du XVIIIe siècle, développe ses dons et essaie sa muse. Son ami Wilhem (1782-) adapte ses airs (comme « les Adieux de Marie Stuart ») sur ses romances dolentes.

Courant Paris à la recherche dun « protecteur », il s'adresse en 1804 à Lucien Bonaparte. Il joint à sa lettre quelque cinq cents vers, dont Le Déluge. Bonaparte lui donne procuration pour toucher son traitement de membre de l'Institut. En 1809, sur les recommandations d'Arnault, il est attaché comme expéditionnaire aux bureaux de l'Université. Tout en s'acquittant de sa besogne de copiste, il fait de joyeuses et piquantes chansons. Au début des années 1810, il est déjà célèbre à Péronne. On l'appelle pour présider des banquets et égayer le dessert par ses chansons. Il retrouve une veine gaillarde, libre des fadeurs de la mode, ainsi la chanson « les Gueux », inspirée dun refrain bohème du XVIIe siècle.

Fin 1805, l'ancien Caveau ressuscite. La Clé du Caveau est publiée chaque année. Ce recueil de chansons et d'airs permet à Béranger (entré au Caveau moderne fin 1813), Désaugiers et leurs amis de faire connaître leurs chansons au peuple, mais des copies circulent déjà, et Béranger est connu pour Le SénateurLe Petit Homme gris, et surtout Le Roi d'Yvetot. En novembre 1815, Béranger hasarde la publication de quelques airs : Les Chansons morales et autres. Le succès lui donne de l'assurance et il prend position dans le libéralisme.

Après le retour du roi Louis XVIII en 1815, Béranger va exploiter les thèmes du respect de la liberté, de la haine de lAncien Régime, de la suprématie cléricale, du souvenir des gloires passées et de l'espoir dune revanche. Alors que la presse nest point libre, il renouvelle la chanson dont il fait une arme politique, un instrument de propagande : il attaque la Restauration et célèbre les gloires de la République et de l'Empire. C'est le temps de La Cocarde blanche et du Marquis de Carabas. Béranger apporte la poésie dont ont besoin ceux qui ont déserté la cause royale. Le cercle de ses amitiés s'élargit et on le voit dans de nombreux salons. Il accepte de collaborer à la Minerve avec Étienne de JouyCharles-Guillaume Étienne et Benjamin Constant.

En 1820, le Vieux Drapeau est clandestinement répandu dans les casernes. Béranger devient vraiment la voix du peuple ou « l'homme-nation » comme le dira Lamartine. Son œuvre de poète pamphlétaire est déjà considérable : il a attaqué les magistrats dans Le Juge de Charenton, les députés dans Le Ventru, les prêtres et les jésuitespartout. Ses chansons paraissent en deux volumes le 25 octobre 1821.

en quatre volumes
 
Tome 1 & 2
 Œuvres anciennes
contenant 53 gravures sur acier chacun
de
Charlet, A. De Lemud, Johannot, Grenier, Jacque
Pauquet, Penguilly, De Rudder, Raffet, Sandoz
1868
 
Tome 3
Dernières chansons
de
1834 à 1851
avec une préface de l'auteur
illustrées de 14 dessins de A. De Lemud
gravés sur acier
par
Balin, Brunet, Colin, Darodes, Doherty, Goutières, Massart, Moret, Lalaisse, Margeot et Pélée
1866
Tome 4
Musique des chansons
Airs notés anciens et modernes
pr
Frédéric BERAT
augmentée de la musique des chansons posthumes
d'Airs composés par
Béranger, Halévy, Gounod et Laurent de Rillé
avec les tables de matières des 450 airs du recueil
 
Couverture avec dos cuir demi-veau
Titre doré sur dos à 4 nerfs
Toutes les gravures hors-texte sont protégées par du papier serpente
avec quelques fac-simile de lettres manuscrites de Béranger

Paris PERROTIN Librairie-Éditeur
41 rue Fontaine-Molière
M DCCC LXV