A ce geste sans bruit 
de l'écoulement du monde, 
ayant forcé l'allure et le dehors, 
à cette verticale coulée d'une telle hauteur,

s'ouvrira un rejet 
CAPABLE DE SAISONS.

L'absence de trace n'invalide pas la série. C'est le mouvement même du monde dans son déploiement neuf. La création vivante et continue du même.
Ce monde de passages et d'accumulation sans trace, est un monde où tout est toujours simultané. Formant sans série sans trace tente modestement de rendre grâce et hommage à cette merveilleuse simultanéité de tout. Les éléments naturels, dont nous, au premier chef, sommes, tous les jours et à chaque seconde, parfaitement contemporains, un nombre infini de choses, de personnes, d'éléments, d'événements qui se produisent, de sentiments, et d'objets. Le sujet vivant est nécessairement individuel mais il n'est pas nécessairement conscient de cette simultanéité, clef d'une compréhension véritable du monde.

Mikaël Hautchamp

Né à Orléans en 1975. A passé ses vingt premières années en Bretagne. Vit désormais à Versailles. Deux livres parus à Cheyne : Pâle si la nuit (collection Grise, préface de Jean-Marie Barnaud, 2002) et Terre à monde (collection Verte, 2007).