Masque Guélédé Yoruba. Pièce ancienne de plus de 40 ans. Livré sur socle.
Le spectacle des masques sculptés ou guèlèdè se chante en langue Yoruba et retrace l’histoire et les mythes des peuples Yoruba-Nago. Il inclut un travail préalable d’artisanat : sculpture des masques et confection des costumes. Le masque guèlèdè est un masque sacré, sculpté dans le bois et porté sur le sommet de la tête. Les hommes qui portent ces masques sont vêtus de riches vêtements féminins et de grelots aux pieds et tiennent deux queues de cheval dans leurs mains. Les cérémonies ont lieu la nuit sur une place publique avec une maison à proximité où les danseurs s’habillent. Ce sont d’abord les chanteurs qui sortent, accompagnés du tambour, puis les danseurs, accompagnés d’un orchestre. Ces derniers portent un masque qui est la véritable expression d’une force vitale, où le geste et l’activité créatrice sont mis à l’oeuvre. Cette expressivité s’accompagne de la rondeur des contours et de la délicatesse du modèle. Ils ont tous des masques aux formes différentes et aux noms spécifiques. Chaque paire évolue seule imitant la démarche de certains animaux ou le vol de divers oiseaux. Le spectacle utilise l’ironie et la dérision, notamment les masques satiriques, pour dénoncer les comportements déviants. La vitalité extraordinaire des masques Yorubas et leur dynamisme culturel ont permis la transplantation et la survivance de croyances africaines dans le nouveau monde : les descendants de ces masques se retrouvent au Brésil et à Cuba. Il faut signaler que le genre oral guèlèdè est classé patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco afin d’éviter la perte de ces savoir-faire traditionnels et pour le revitaliser.
ORIGINE:
L’origine du guèlèdè se situerait lors du passage mythique de la
société matriarcale à la société patriarcale et aurait pour fonction
d’apaiser la colère des mères et d’honorer Iya Nla, la mère primordiale,
ainsi que l’esprit des ancêtres. On y utilise souvent des figures
d’animaux tel que le serpent, symbole de pouvoir, ou l’oiseau, messager
des mères. L’originalité des chants de guèlèdè est liée à la spécificité
du contexte rituel dans lequel ils sont exécutés. C’est la seule
société de masques dirigée par les femmes de la culture Nago-Yoruba. Les
hommes accompagnent en tant que porteurs de masques et musiciens.
L’origine du masque guèlèdè remonterait à la fin du 18ème siècle et
proviendrait de l’aire de l’ancien royaume de Kétou. La société guèlèdè
rend hommage aux pouvoirs spirituels des femmes âgées. Ces pouvoirs sont
utilisés au bénéfice de la société dans le but de restaurer l’harmonie
sociale. Les masques utilisés font référence à une grande variété de
caractères et d’activités féminins et masculins. Ils apparaissent
habituellement par paires dans des costumes chatoyants. Ces pratiques
reflètent la croyance selon laquelle la prospérité d’une communauté est
liée à sa fertilité. Les rites et les danses se déroulent depuis plus
d’un siècle après les récoltes, lors d’événements importants et à la
suite de sécheresses ou d’épidémies. La société guèlèdè pratique un
culte de la fécondité-fertilité dans lequel on note parfois
l’utilisation d’un masque de ventre qui assure à ses membres la
prospérité et la santé au moyen de danses rituelles, effectuées selon la
volonté des ancêtres.