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OUGHOURLIAN, Joseph. Une Monnaie - un Etat : Histoire de la Monnaie Libanaise

Toulouse : Editions Erès, 1982. In-8°. 259 pages 

Edition originale

Broché (couverture illustrée). Très bon état. Format 15,7 x 24 cm

" En dépit des "monnaies phéniciennes autonomes" ornant la couverture, c'est bien en plein XXe siècle que nous sommes propulsés dès les premières lignes de ce passionnant ouvrage, puisque l'histoire qui nous y est comptée commence avec l'arrivée des Franco-Britanniques à Beyrouth en octobre 1918. 

Dans les territoires du Levant abandonnés bon gré mal gré par la Grande-Bretagne à son alliée, la monnaie ottomane est d'abord supplantée par la livre égyptienne, à l'époque simple avatar de la livre sterling, après quoi l'établissement officiel du "mandat" français entraîne l'institution, en 1920, d'une "livre syrienne" rattachée au franc français et en partageant les vicissitudes jusqu'à la stabilisation Poincarré. Ayant cours dans les deux Etats, Liban et Syrie, elle est émise par une "Banque de Syrie", à l'origine filiale française de la Banque Impériale Ottomane. L'union monétaire (et douanière) lybano-syrienne est maintenue jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, quelques aménagements purement techniques intervenant en 1924 et en 1937-1939. Les événements de 1941, qui rattachent à nouveau l'ensemble Liban-Syrie à la zone sterling, et l'obtention de l'indépendance politique en novembre 1943 se traduisent sur le plan monétaire par le protocole franco-anglo-libano-syrien de 1944 : la livre libanaise et sa soeur siamoise syrienne réintègrent nominalement la zone franc, mais restent librement convertibles en sterling à un taux garanti contre les dévaluations du franc. Dès 1946, la France se déclare hors d'état de continuer à assurer cette garantie de change, et les négociations ouvertes en 1947 aboutissent à l'accord franco-libanais du 24 janvier 1948, véritable acte de naissance de la livre libanaise indépendante, tous liens de droit étant désormais rompus aussi bien vis-à-vis de l'ancienne puissance mandataire que de la voisine syrienne, laquelle signera avec la France un accord séparé. Sur le plan intérieur, la situation nouvelle a été explicitée par la loi monétaire de 1949 et surtout par le « Code de la monnaie et du crédit » de 1963, instituant une banque centrale libanaise à l'expiration du privilège d'émission de la Banque de Syrie et du Liban en 1964. C'est à cette dernière date que J.O. clot son exposé. 

Quelques années plus tard (septembre 1970) commençaient à s'enchaîner les événements qui, de guerre civile en invasions étrangères, ont plongé le Liban dans une situation où l'Etat s'est par moments réduit à la monnaie et au système bancaire, preuve que, dans ce domaine au moins, les fondations étaient solides. 

Premier sous-gouverneur de la Banque du Liban, J.O. apporte sur certains points (Négociations franco-libano-syriennes de 1947-1949) un témoignage de première main. Il règle quelques comptes avec les « experts » du F.M.I, et, élevant sa réflexion, nous livre sur la monnaie en général des opinions que les numismates pourront utilement méditer. L'abondance des chiffres ne nuit jamais à la clarté de l'exposé, dont la forme est irréprochable. [ Hennequin Gilles. Joseph Oughourlian, Une monnaie, un Etat : histoire de la monnaie libanaise.. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 25, année 1983 pp. 257-258 ] 


MOTS-CLES : LIBAN, LEBANON, PROCHE-ORIENT, HISTOIRE DU XXe SIECLE, MONNAIE, NUMISMATIQUE, FINANCE