"Voyages en zigzag. Excursions d'un pensionnat en vancances.

Avec une préface par Léon Chauvin"

TÖPFFER (Rodolphe)

Edit. Eugène Ardant, sans date (vers 1900), in-4° (35 x 26,5 cms), 308 pages, portrait de l'auteur en frontispice, dessin de Verdeil, nombreuses illlustrations,  cartonnage éditeur,  reliure signée Engel, 1er plat illustré en polychromie et signé, tranches dorées.

écriture sur la 1e page de garde "Ecole communale des garçons, cours supérieur, volume offert..." signé par le Directeur (1903), 1er plat lég. frotté, sans plus, illustration en bon état, 2e plat un peu passé sur le bas, avec 4 petites tâches noires, sans gravité, sinon bon état,...rare dans cet état et cette édition...!

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envois de tous les livres soignés, voyez mes évaluations...!


Rodolphe Töpffer (ou Toepffer), suisse né à Genève le 31 janvier 1799 et mort dans cette même ville le 8 juin 1846, est un pédagogue, écrivain, politicien et auteur de bande dessinée suisse, considéré comme le créateur et le premier théoricien de cet art.
Rodolphe Töpffer, statue à Genève

Rodolphe Töpffer naît dans la maison familiale dite de la « bourse française » près de la cathédrale Saint-Pierre à Genève. Il est le fils du peintre et caricaturiste réputé1 Wolfgang Adam Toepffer, qui lui communique le goût de la satire et de l'observation, il voyage en France : à Annecy après la restauration2

En 1816, Adam Toepffer suit en Angleterre un riche admirateur de ses œuvres et confie la responsabilité de la famille à Rodolphe. C'est à ce moment que celui-ci découvre son affection oculaire. Il se rend alors à Paris plusieurs mois à partir d'octobre 1819 pour y suivre un nouveau traitement et où il continue ses études littéraires et y fréquente les milieux artistiques3. Il rend aussi souvent visite à la famille Dubochet dont son cousin Jacques-Julien sera son éditeur parisien4. En août 1820, de retour à Genève, ne pouvant suivre la même carrière artistique que son père, il décide alors de se consacrer à la littérature. Il devient sous-maître de latin, de grec et de littérature ancienne dans la pension du pasteur Heyer.

Il se marie le 6 novembre 1823 avec une amie de sa sœur Ninette, Anne-Françoise Moulinié (1801-1857), de laquelle il a quatre enfants : Adèle-Françoise (1827-1910), dernière descendante directe, elle lègue à la ville de Genève l'ensemble des manuscrits de son père, François (1830-1870), Jean-Charles (1832-1905) et Françoise-Esther (1839-1909).

La forte dot de sa femme, surnommée Kity, lui permet d'ouvrir à Genève, dans la maison de la place Maurice sur la promenade Saint-Antoine, un pensionnat de jeunes garçons en majorité étrangers3, auquel il se consacre jusqu'à sa mort en 1846. « Nos pensionnats ne sont pas des lycées ; on y vit en famille. J'ai composé pour le divertissement de mes élèves une douzaine de comédies. J'ai écrit pour le même objet la relation illustrée et annuelle de chacune des excursions que j'ai faites avec eux dans nos cantons, aux Alpes et sur le revers italien des Alpes. C'est aussi à leur grand plaisir que, durant les soirées d'hiver, j'ai composé et dessiné sous leurs yeux ces histoires folles, mêlées d'un grain de sérieux, qui étaient destinées à un succès que j'étais bien loin de prévoir. » écrit-il à Sainte-Beuve3.

Durant les années 30 et 40, il écrit différents ouvrages et acquiert une certaine réputation dans le milieu intellectuel genevois ; il partage son temps entre ses élèves et les cénacles littéraires de la ville. À partir de 1832, il donne des cours de Rhétorique et de Belles Lettres à l'Académie de Genève. Éloigné de l'effervescence littéraire parisienne, Töpffer n'a de reconnaissance que tardive5.

En 1834, Töpffer devient membre conservateur du parlement du canton de Genève et en 1842 il est polémiste et écrit dans un journal ultra-conservateur où il s'oppose aux volontés de réformes libérales de James Fazy.

À partir de 1843, sa santé se dégrade de plus en plus et il est contraint de renoncer à l'enseignement en mars 1845. Il s'installe à Cronay dans la maison familiale de sa femme reçue en héritage. Ses médecins l'envoient en cure aux bains de Lavey et ensuite à Vichy après la découverte d'une grave maladie hépatique, peut être une hypertrophie de la rate. Il décède à Genève dans sa maison de la cour Saint-Pierre en 1846.

Jean Engel (1800-1892) est un relieur français né à Ebingen dans le Wurtemberg. Vers 1830 il travaille à Paris, épouse une sœur Schaech ou Schaeck, d'une famille déjà connue dans le monde de la reliure parisienne. Engel est très vite réputé comme un des principaux initiateurs de la reliure industrielle en France tant par les méthodes de fabrication que par les perfectionnements apportés aux machines et même ses inventions.

Son entreprise est chargée de la reliure des Voyages extraordinaires de Jules Verne parus chez Hetzel. En 1870 elle compte 200 ouvriers, à sa mort 450. Elle participe à de nombreuses expositions où la qualité de ses travaux est remarquée. Son principal concurrent français est alors Alfred Mame. Malgré un terrible incendie en 1901 les fils Engel maintiennent le cap de la qualité et construisent une usine-modèle. L'entreprise continue d'être à la tête de la profession et demeure jusqu'à la fin le symbole de la reliure industrielle haut de gamme.

De 1947 à 1970, l'entreprise Engel à Malakoff, dont le savoir-faire était plus que centenaire, fut le principal relieur du Club français du livre. Lors de la fermeture, vers 1971, Engel employait 250 salariés.


A l'Institut national d'histoire de l'art, dans la collection Jacques Doucet (fonds Pierre Laveran, se trouve un dossier photographique sur l'atelier Engel. Ci contre un exemplaire des reliures Engel, vers 1880.


Source

Louise-Mirabelle Biheng-Martinon, Voyage au pays des relieurs, L'Harmattan, Paris.