Changements démographiques en Afrique subsaharienne. 

Traduit de l'anglais


Edit. de l' I.N.E.D. / P.U.F. - Travaux et documents, cahier n° 135, 1996, fort in-8° broché, 371 pages, bibliogr., couv. illustrée, très bon état.



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Afrique contemporaine[modifier | modifier le code]
Articles connexes : Organisation de l'unité africaine, Union Africaine, Ajustement structurel et Aide publique au développement.

Carte des États d'Afrique.
Les nouveaux États indépendants ont des tâches urgentes à accomplir291 ; ne voulant pas se lancer dans une recomposition aventureuse, ils décident de conserver les frontières coloniales292,notes 52 que l'OUA, nouvellement créée, décrète intangibles en 1963294. Ils font de même avec la langue du colonisateur, idiome commun à des citoyens aux parlers nombreux295. La situation diffère cependant en Afrique du Nord, où l'arabe reprend le pas sur la langue du colon ainsi qu'en Afrique de l'Est où le swahili l'emporte296.

Les frontières font fi des réalités ethniques et géographiques du continent297. L'unité nationale des nouveaux États ne peut donc pas se fonder sur une base ethno-culturelle ou une histoire commune, elle doit plutôt se baser sur des considérations politiques et économiques, constitutives d'un projet commun298. Beaucoup de ces pays prennent, de ce fait, le chemin du parti unique299, voire de la dictature, les héros de l'indépendance se transformant en despotes tels Sékou Touré, Léopold Sédar Senghor, Léon Mba, Fulbert Youlou, parfois à la suite de putschs comme Gnassingbé Eyadema et Mobutu Sese Seko par exemple ; il s’agit d'imposer à marche forcée une unité à des nations qui en sont dépourvues à l'origine300. L'idéologie sert ainsi de vecteur. Certains adoptent une voie « socialiste » ou « marxiste-léniniste », comme l'Algérie, la Tanzanie, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique… et les diverses républiques populaires, du Congo, du Bénin… Ailleurs, c'est la religion qui sert à souder l'unité nationale comme en République islamique de Mauritanie296,300.


marxiste-léniniste », comme l'Algérie, la Tanzanie, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique… et les diverses républiques populaires, du Congo, du Bénin… Ailleurs, c'est la religion qui sert à souder l'unité nationale comme en République islamique de Mauritanie296,300.


Ahmed Sékou Touré en 1982.
 

Léopold Sédar Senghor en 1987.
 

Léon M'ba en 1964.
 

Fulbert Youlou en 1963.
 

Gnassingbé Eyadema en 1983.
 

Mobutu Sese Seko en 1983.
 

Kwame Nkrumah en 1961.
 

Mathieu Kérékou en 2006.
Politiquement, l'idéologie panafricaine, qui inspirait les mouvements de libération en tant que principe unificateur de lutte contre les puissances coloniales, décline après les indépendances301 malgré la création de l'OUA en 1963. Par ailleurs, dès 1955, l'Afrique était représentée à la conférence de Bandung, fondatrice du mouvement des non-alignés et base de la naissance du concept de tiers-monde. L'« imaginaire identitairenotes 53 » africain se construit ainsi de manière composite, entre panafricanisme et volonté d'échapper à la logique des blocs de la guerre froide (non-alignement).

Les nouveaux États ne sont cependant pas débarrassés des structures économiques héritées de la colonisation et les liens avec les métropoles ne sont pas rompus. Beaucoup sont signataires d'accords politiques, économiques et militaires, parfois secrets, qui les lient aux anciennes métropoles302 et la majeure partie des anciennes colonies du Royaume-Uni rejoint le Commonwealth. Les anciennes métropoles entendent conserver ainsi une position privilégiée en échange d'assistance technique et d'aide au développement303. De fait, l'immédiat après indépendance est une période dite de « néocolonialisme », concept clé des relations nord-sud à cette époquenotes 54 : les Européens, mais aussi les États-Unis, l'Union soviétique, Cuba, la Chine…, protagonistes de la guerre froide, s'ingèrent largement dans la politique et dans l'économie du continentnotes 55,306.


Mine de diamant de Jwaneng au Botswana. « L'Afrique concentre environ 30 % des réserves minérales mondiales307 ».
Entre 1960 et 1980, le PIB des pays africains triple308 sans, pour autant, que les conditions de vie des Africains s’améliorent sensiblement. La gestion de l'économie, qu'elle s'appuie sur une idéologie libérale ou socialiste, ne permet pas de « décoloniser » le tissu productif des nouveaux États. L'agriculture de subsistance continue à cohabiter avec l'agriculture de rente destinée à l'exportation, et les matières premières sont massivement exportées, sans produire de valeur ajoutée locale. Les débouchés se trouvent dans les pays développés qui, dans le contexte des « trente glorieuses », ont besoin des ressources du continent pour nourrir leur croissance. Le continent s'endette massivement durant les années 1970 — à cette époque, les États africains sont considérés comme solvables grâce à la hausse des cours des matières premières et aux faibles taux d'intérêt309 —, auprès des banques qui recyclent ainsi leurs liquidités en eurodollars puis pétrodollars310. Les investissements sont pharaoniques311 et comprennent quelques éléphants blancs ; le montant de la dette atteint près du quart du PIB africain en 1980312.

Mais, alors que depuis les indépendances les recettes d'exportation croissaient, « entre 1979 et 1982 les prix des principales exportations africaines retombent, en termes réels, à leur plus bas niveau depuis 1950312. » Simultanément les taux d'intérêt augmentent de manière « vertigineuse313 »notes 56. Les recettes d'exportation baissent, les taux d'intérêt grimpent ; prise ainsi dans un effet de ciseaux, l'Afrique s’engage dans une spirale de crise312. Les possibilités d'investissement décroissent drastiquement, les déficits budgétaires se creusent et la dette devient un boulet financier. En 1990, elle représente 106,1 % du PNB en Afrique subsaharienne et de 52 % (Algérie) à 126 % (Égypte) en Afrique du Nord315. Il n'y a plus d'argent pour les projets et l'aide publique au développement sert avant tout à soulager les banques occidentales de leurs créances devenues douteuses316. Les bailleurs de fonds internationaux (le FMI et la Banque mondiale essentiellement) accordent des prêts en les conditionnant à la mise en œuvre de politiques d'ajustements structurels visant à réformer l'ensemble de l'économie des pays ou, au minimum, des secteurs entiers (énergie, éducation), ce qui en modifie profondément le fonctionnement. Inspiré par une pensée économique libérale, l'ajustement structurel consiste notamment à privatiser, le plus souvent au profit d'entreprises étrangères, des pans entiers de l'économie, à lever les barrières aux échanges commerciaux, à réduire le poids de l'État y compris les aides aux plus défavorisés317. En 1992, presque tous les pays du continent sont concernés par l'ajustement structurel318. Au regard des critères libéraux l'économie s'en trouvera assainie, mais il faudra plus de vingt ans pour cela et le bilan social en est « terrifiant »319 : chômage, mise à mal des systèmes de santé et d'éducationnotes 57, accroissement des inégalitésnotes 58,322… Politiquement, les pays sont soutenus même lorsque leurs fondements démocratiques ne sont pas en place323, confortant de facto des régimes autoritaires ou des démocraties imparfaites.

Au début des années 1990, à la suite de la chute du mur de Berlin, les aspirations démocratiques du continent s'amplifient324. C'est la période du discours de La Baule, des « conférences nationales » en Afrique francophone — qui instaurent, notamment, le multipartisme —, de la fin de l'apartheid, de l'indépendance de la Namibie et de l'Érythrée. La démocratie ne progresse cependant pas massivement dans un contexte de tensions ethniques et régionalistes325 et de conflits armés. Cela fait qu'encore aujourd'hui le continent présente un visage contrasté, « les jeunes démocraties cohabitant avec les tyrans sanguinaires »326.

D'un point de vue économique, profitant d'un retournement de cycle, la dette des pays d'Afrique subsaharienne baisse de moitié en quinze ans et redescend à un niveaut qu'encore aujourd'hui le continent présente un visage contrasté, « les jeunes démocraties cohabitant avec les tyrans sanguinaires »326.


D'un point de vue économique, profitant d'un retournement de cycle, la dette des pays d'Afrique subsaharienne baisse de moitié en quinze ans et redescend à un niveau plus soutenable, passant de 85 % en 2000 à 40 % du PIB à la fin des années 2010327,notes 59. La croissance économique du continent est soutenue depuis le début du xxie siècle, aux alentours de 5 % par an pour la production réelle330 et de 4 % pour le PIB331,332,333.

Conflits[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Diamants de conflits, État fragile et État en déliquescence.
Le continent reste fortement touché par des affrontements violents : « L’Afrique retient l’attention car elle apparaît […] comme le théâtre du plus grand nombre de conflits actuels334 » et « Les conflits violents durent plus longtemps et sont plus meurtriers en Afrique que dans les autres régions du monde335 ». « Entre 1989 et 2002, 10 à 15 conflits ont éclaté chaque année, entraînant des conséquences néfastes pour le développement socioéconomique et infrastructurel de l’Afrique. De 1994 à 2003, on a dénombré 9,2 millions de morts en raison des conflits armés, et à partir de 2003, 15,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays336. »

Selon l’Atlas stratégique, en 2008337, sur 35 conflits graves répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où 15 pays sur 53 sont concernés par une « crise d’intensité moyenne à haute ». La situation ne s'améliore pas au fil du temps ; en octobre 2015, sur seize opérations de maintien de la paix menées par l'ONU, neuf se situent en Afrique338,notes 60 et, en mai 2016, sur dix « situations sous enquêtes » à la Cour pénale internationale, neuf concernaient l'Afrique339. De même le conflit du Rwanda a été juridiquementnotes 61 qualifié de génocide340.

S'il est possible de caractériser globalement les conflits africains (ils sont locaux ou transfrontaliers mais pas inter-étatiques)notes 62, l'historiographie moderne échoue à trouver des explications partagées à ce sujetnotes 63,343, chaque situation étant, in fine, considérée comme particulière.

Il existe néanmoins des facteurs de contexte fréquemment évoqués : la faiblesse voire la défaillance des États (Burundi, République Centrafricaine…)344,343,342, phénomène souvent corrélé à un faible niveau de revenu et à une répartition inégalitaire des revenus sur des bases ethniques ou géographiques. Cela nourrit les antagonismes ethniques (Côte d'Ivoire, Rwanda, Touareg au Mali…)345,346 lesquels, parfois, traversent les frontières (Liberia et Sierra Leone, Rwanda, Burundi et Ouganda, Guinée-Bissau et rebellion casamançaise…)345. Ces inégalités économiques, pour l'aspect géographique, entraînent des luttes pour l'appropriation des zones où se situent les ressources naturelles, sources des richesses (Soudan du Sud, Somalie, République démocratique du Congo347,348…)

Ces facteurs se conjuguent de manière complexenotes 64, d'autant que dans un monde globalisé, les diasporas jouent un rôle, par le financementnotes 65, l'appui à l'organisation des rebellions et la propagation des idéaux dans les pays extérieurs au continent (Érythrée…)350,351 et que l'Afrique s'inscrit aussi dans une « mondialisation criminelle352 » des « foyers terroristes […] qui se concentrent dans un croissant s’étirant du Pakistan au Sahel353. » Cette mondialisation a aussi pesé de tout son poids dans les printemps arabes en Égypte et en Tunisie354,355, ainsi que, conjuguée à la problématique terroriste, dans le conflit libyen, à dimension internationale356,357.

Démographie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Démographie de l'Afrique.
Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Enfants sud-soudanais.

Bidonville à Nairobi, Kenya.
Croissance de la population et urbanisation[modifier | modifier le code]
L'Afrique est le continent dont la population en pourcentage a le plus augmenté depuis le début du xxe siècle et dont le taux d'accroissement naturel, avec 2,5 % en 2015 est le plus élevé358. Estimée à 133 millions d'habitants en 1900 soit 8,1 % de la population mondiale, la population de l'Afrique est passée en 1950 à 228 millions soit 9,1 % puis à 808 millions en 2000 soit 13,2 %, à 1,1 milliard en 2012 soit 16 % de la population mondiale359. Selon les estimations de l'ONU, la population de l'Afrique pourrait être de 2,5 milliards en 2050 soit 25 % de la population mondiale, et de 4,4 milliards en 2100 soit 39 % de la population mondiale360,358,361. Le Nigéria, la République démocratique du Congo et l'Éthiopie seront, en 2050, parmi les dix pays les plus peuplés de la planète362.

Cela n'est cependant qu'une forme de rattrapage puisqu'en 2050 la population du continent retrouvera la proportion, environ un cinquième du total mondial, qu'elle représentait au xvie siècle avant les traumatismes démographiques de la colonisation et de la traite négrière363.

La croissance de la population s'accompagne d'un exode rural massif et d'une croissance vertigineuse des villes : « Durant la seconde moitié du xxe siècle la population des villes d'Afrique subsaharienne a été multipliée par 11364. » Il s’agit, là encore, d'un phénomène de rattrapage, car l'Afrique est le continent le plus faiblement urbanisé de la planète364.

Conséquences[modifier | modifier le code]
Cette croissance démographie et cette urbanisation sont susceptibles d'avoir des effets constrastés selon que l'on adopte un point de vue malthusien et afro-pessimiste ou non365. Ainsi la Banque mondiale présente-t-elle en 2015 un rapport intitulé « La transition démographique africaine : dividende ou désastre366 ? » Le rapport expose qu'une partie de l'Asie a connu une situation similaire avant sa transition démographique et le décollage économique des tigres asiatiques367,368. On peut citer comme exemple positif le fait que la concentration des populations en ville crée des marchés solvables pour les agricultures locales369. Ou bien encore constater que l'accroissement démographique est un bienfait pour le développement du marché de la téléphonie mobilenotes 66, ce qui a été à la base de la « bancarisation » fulgurante du continent370 qui permet à l'Afrique d'être la « championne du monde du paiement par téléphone mobile371 ». La croissance de la population est donc aussi celle de la consommation domestique et du développement économique qui l'accompagne372 notamment grâce aux « classes moyennes »373 qui croissent plus vite (3,1 %) que la population dans son ensemble (2,6 %)374.

Dans ce contexte, la transition démographique du continent, entamée dans certains pays (Kenya, Sénégal, Botswana368…), si elle se confirme, est une chance potentielle375,376 grâce à la baisse du taux de dépendance qu'elle entraînerait avec une population active plus importante que celle des inactifs. Quelques pays (Ghana, Côte d’Ivoire, Malawi, Mozambique et Namibie) ont déjà été identifiés comme étant sur cette voie377.

Les positions malthusiennes, à rebours, invitent à considérer la croissance de la population comme un fardeau en parlant de « suicide démographique378 », avançant que la transition démographique est loin d'être globalement acquise et que les taux de dépendances sont pour l'heure extrêmement élevés379. De même, les investissements, notamment en éducation, qui devront accompagner la transition démographique pour la transformer en vraie chance, sont considérables379. La population, en tout état de cause plus nombreuse, devra s'entasser car même si la densité globale du continent est faible (36 hab/km2), certaines zones sont inhabitables ce qui fait que l'on constate, en certains endroits du Nigeria, pays le plus peuplé du continent, des densités de l'ordre de 190 hab/km2379 et que 62 % des urbains d'Afrique subsaharienne vivent dans des « quartiers précaires380 ». À l'inverse, l'Afrique du Nord est la région qui connaît la plus faible proportion de population urbaine vivant dans des bidonvilles (13 %)381. Pour ce qui concerne la structure de consommation, l'existence même de la classe moyenne africaine est niée par certains382.

Une caractéristique principale du continent383 est que son indiscutable croissance économique ne bénéficie que peu à ses populations. C'est le concept de « la niée par certains382.


Une caractéristique principale du continent383 est que son indiscutable croissance économique ne bénéficie que peu à ses populations. C'est le concept de « la croissance sans le développement », proposé par George Ayittey384.

Mouvements de population[modifier | modifier le code]
Les migrations volontaires de l'Afrique subsaharienne sont massivement internes, ce qui est sans équivalent sur les autres continents. Les trois-quarts, voire plusnotes 67, des migrations d'Afrique subsahariennes sont intra-continentales. Elles concernent de 20 à 70 millions de personnes selon les sourcesnotes 68. Les migrations volontaires extra-continentales sont donc fortement minoritaires et, a fortiori, ne représentent qu'un flux et un stock très minoritaire des immigrés dans les pays de l'OCDE : « 6 % des flux migratoires vers les pays de l’OCDE, et 5 % du stock de migrants385 ». En ce qui concerne l'Afrique du Nord, les migrants qui en sont issus représentent 7 % du stock total de migrants de la zone OCDE385.

Du fait de la conflictualité du continent, aux migrations volontaires, essentiellement économiques (travail, commerce), s’ajoutent les déplacements forcés ; les personnes déplacées internes (dans leur propre pays) et réfugiées (personnes déplacées ayant franchi une frontière internationale), sont 17 millions en 2014386.

Natalité et mortalité[modifier | modifier le code]
Article connexe : Objectifs du millénaire pour le développement.
La croissance démographique est évidemment liée au taux de fécondité lequel, en Afrique, est le plus élevé au monde avec 4,7 enfants par femme pour la période 2010-2015, contre une moyenne mondiale de 2,5387. Si la majeure partie des pays africains ont un taux de natalité élevé, ils font également face à une mortalité infantile très élevée. En 2013, deux pays africains avaient un taux de mortalité infantile supérieur à 100 ‰ et 34 un taux supérieur à 50 ‰388. Par ailleurs, les quatre pays ayant l'espérance de vie la plus faible dans le monde en 2012 étaient tous africains389.

Le sida est devenu la première cause de mortalité en Afrique à la fin du xxe siècle390. C'était encore le cas en 2007, où ONUSIDA estimait à 22 millions le nombre de personnes infectées en Afrique391. En 2013, sur 35 millions de personnes infectées, 24,7 millions vivaient en Afrique subsaharienne, dont 58 % de femmes392. Le VIH a fait 1,3 million de morts sur le continent en 2009, mais il en faisait 1,4 million en 2001. Entre 2005 et 2013, les cas de nouvelles contaminations ont cependant baissé de 33 % en Afrique subsaharienne392. La malnutrition (carence en vitamines ou calorique), la famine, le manque d'eau ou la mauvaise qualité de l'eau, les épidémies sont autant de causes importantes.

La mortalité infantile a chuté de 30 % en 20 ans et l'espérance de vie s'est accrue de 15,4 ans depuis 1950. Mais, en Afrique subsaharienne, 1 enfant sur 8 meurt avant ses 5 ans contre 1 pour 143 dans les pays développés393.

Les conditions sanitaires sont largement indépendantes de l'économie. Malgré un niveau de revenu cinq fois inférieur, l'Éthiopie, (573 $/hab394), grâce à sa politique en la matière, présente de meilleurs indicateurs sanitaires que le Nigeria (3 203 $/hab.394) : mortalité infantile 47 ‰ (78 ‰ au Nigeria), mortalité maternelle 350 ‰ (630 ‰ au Nigeria)395. De la même manière, l'aridité est correlée avec la malnutrition mais, pour des raisons politiques, elle sévit lourdement en République démocratique du Congo, pourtant un des pays les plus arrosés de la planète396.

Cultures, langues et religions[modifier | modifier le code]
Culture traditionnelle[modifier | modifier le code]
ArticlesCultures
, langues et religions[modifier | modifier le code]
Culture traditionnelle[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Art africain et Théâtre africain.
La culture africaine n'est pas un bloc monolithique, il existe plusieurs cultures africaines. La culture africaine subsaharienne traditionnelle est basée sur la transmission orale, souvent accompagnée de musique. Le griot, messager et chanteur de la communauté, chargé de conserver la mémoire et la tradition du peuple, fut longtemps la clé de voûte de la société africaine. Ses paroles étaient souvent accompagnées d'instruments, et il était chargé de gérer les conflits dans la communauté397.

Culture contemporaine[modifier | modifier le code]
Depuis l'époque dite « des indépendances » les intellectuels et artistes africains se sont engagés dans une large réflexion autour de l'identité et de la modernité. L'équation entre authenticité et modernité se résout différemment selon les directions choisies. Il y a eu bien sûr le mouvement de Négritude, fondé entre autres par Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, axé sur la négation de l'assimilationnisme colonial et l'union des cultures noires à travers le monde. Ce mouvement a trouvé son expression dans le Festival mondial des Arts nègres organisé par le président sénégalais Léopold Sédar Senghor en 1966398. Il fut suivi en 1969 par le Festival Panafricain d’Alger qui proposa une nouvelle vision de la culture africaine, tentant de dépasser les conceptions raciales ou ethnocentristes au profit d’une culture africaine unie sous le signe de la révolution ou du rejet du néocolonialisme.

Aujourd’hui, malgré les difficultés politiques ou économiques qui forcent certains d’entre eux à émigrer en Europe ou aux États-Unis, beaucoup d’artistes et de penseurs africains ont acquis une renommée internationale. On citera par exemple Fela Anikulapo Kuti, Dele Sosimi, Patience Dabany, Oliver N'Goma, Manu Dibango, Ray Lema, JB Mpiana, Koffi Olomidé, Lokua Kanza, Papa Wemba, Werra Son, Alpha Blondy, King Kester Emeneya, Youssou N’Dour, Cesária Évora, Cheb Khaled, Ali Farka Touré, Toumani Diabaté ou encore Tinariwen dans le domaine de la musique ; mais aussi quatre prix Nobel de littérature avec John Maxwell Coetzee, Nadine Gordimer, Naguib Mahfouz et Wole Soyinka ; pour les plasticiens Kudjoe Affutu, Eric Adjetey Anang et l'atelier Kane Kwei, Ataa Oko au Ghana, Frédéric Bruly Bouabré en Côte d'Ivoire ou Ousmane Sow au Sénégal ; pour le cinéma Ousmane Sembène, Youssef Chahine (grand prix du jury au festival de Berlin) ou Mohammed Lakhdar-Hamina (palme d’or à Cannes)…

Littérature[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Littérature africaine.
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En 2016, l'Afrique compte trois lauréats du prix Nobel de littérature399 :

Wole Soyinka, 1986, nigérian, d'expression anglaise ;
Naguib Mahfouz, 1988, égyptien, d'expression arabe ;
Nadine Gordimer, 1991, sudafricaine, d'expression anglaise.
Cinéma[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Cinéma africain.

Vidéo-club à Dakar (2007).
Vu la faible quantité de la production, il est souvent considéré comme un ensemble, même s'il existe bien évidemment une multitude de « cinémas africains ». Pendant longtemps il s'est agi d'un cinéma de l'extérieur puisque les conditions économiques étant rarement réunies pour qu'une vraie industrie puisse exister, beaucoup de réalisateurs étaient des expatriés, en France, en Belgique ou ailleurs. Ces dernières années, avec la démocratisation de la vidéo (et donc des tournages plus légers et économiques), on assiste dans un certain nombre de pays à l'émergence de cinéastes de l'intérieur.

C'est notamment le cas au Nigeria. Le cinéma nigérian est considéré comme le troisième mondial par la quantité de films produits selon The Sunday Telegraph400. Les films produits par l'industrie cinématographique nationale (connue sous le nom de Nollywood) sont tournés en quinze jours et coûtent en moyenne 11 000 euros. En l'absence d'un réseau de salles de cinéma, les films sont ensuite distribués directement en vidéo.

Parallèlement à cette production ciblant les spectateurs de leurs pays, certains réalisateurs africains sont plus connus (et reconnus) à l'international. On citera notamment le Mauritanien Abderrahmane Sissako, les Maliens Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko, le Burkinabé Idrissa Ouedraogo et le Sénégalais Ousmane Sembène.

Tout en rendant hommage à Sembène décédé au cours de l'année, la vingtième édition du FESPACO, qui s'est tenu en février-mars 2007 à Ouagadougou, témoigne401 cependant de la montée d'une nouvelle génération de cinéastes, à laquelle se rattachent notamment les trois lauréats du festival, le Nigérian Newton Aduaka pour Ezra, le Camerounais Jean-Pierre Bekolo avec Les Saignantes et le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur de Daratt. Les protagonistes des films récents sont souvent des adolescents ou de jeunes adultes, ce qui correspond à la moyenne d'âge du continent africain. La guerre, la violence et leurs conséquences font partie des thèmes fréquemment abordés, de même que l'immigration et la diaspora.

écents sont souvent des adolescents ou de jeunes adultes, ce qui correspond à la moyenne d'âge du continent africain. La guerre, la violence et leurs conséquences font partie des thèmes fréquemment abordés, de même que l'immigration et la diaspora.

Langues[modifier | modifier le code]

Carte simplifiée des familles linguistiques en Afrique.

Une représentation simplifiée des langues autochtones en Afrique402. Leur multiplicité a déterminé la majorité des états a adopter comme langues officielles celles de leurs anciennes puissances coloniales.
Articles détaillés : Langues en Afrique, Langues africaines, Afrique francophone et Expansion bantoue.
Les linguistes recensent environ 2 000 langues vivantes sur le continent africain (soit environ le tiers des langues du monde), regroupées en quatre grandes familles, exclusion faite des langues de souche non africaine.

La famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), composée de 353 langues vivantes dont 299 parlées en Afrique, totalisant 340 millions de locuteurs, n’est pas exclusivement africaine. Elle s’étend également sur la péninsule Arabique et ne couvre que la partie nord de l’Afrique de l'Ouest. Elle inclut notamment le berbère, la langue originelle des habitants de l'Afrique du nord, ainsi que l’arabe qui est la première langue d'Afrique en nombre de locuteurs.

La famille nilo-saharienne (197 langues vivantes et 35 millions de locuteurs) couvre une partie du Sahara, le haut bassin du Nil et certains hauts plateaux de l’Afrique orientale. Elle est composée de douze groupes de langues dont seulement deux sont localisés en Afrique de l'Ouest : le songhaï (Mali, Niger, Burkina, Bénin) et le Kanuri (Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad autour du lac du même nom).

La famille khoisan (22 langues vivantes et 360 000 locuteurs) est la plus petite famille linguistique africaine. Elle est centrée sur la Namibie et rayonne sur l’Angola, le Botswana et l’Afrique du Sud. Dans le passé, les langues khoisan étaient parlées dans la majeure partie de l’Afrique australe et orientale. Elles ont été progressivement évincées de maints endroits par les langues bantou puis européennes.

La famille Niger Congo compte près de 1 500 langues vivantes, ce qui fait d’elle la plus grande famille linguistique du monde (22 % des langues de la planète et 71 % des langues africaines). Elle couvre la plus grande partie du territoire ouest-africain et concerne l’immense majorité de la population de la région. Elle compte en son sein un groupe, le bantou, qui couvre à lui seul la quasi-totalité de l’Afrique sub-équatoriale à l’exception de l’aire khoisan. On retrouve dans cette famille la langue swahili (parfois appelée kiswahili).

Beaucoup de spécialistes estiment que le foyer originel des Bantou se situe au sud de la Bénoué, à la frontière du Cameroun et du Nigeria. Il y a de cela 4 000 ans, les Bantou entament une longue migration vers l’Afrique centrale, sans doute poussés par l’aridification du climat et le développement de l’agriculture et de l’élevage qu’ils rejettent. Cette colonisation prend près de trois millénaires. Les Bantou n’atteignent le Sud du continent qu’aux xvie et xviie siècles av. J.-C., fuyant les Massaï venus de la haute vallée du Nil. Les nombreuses similitudes entre les langues bantoues ainsi que leur remarquable extension géographique en font une zone linguistique spécifique très souvent distinguée du reste de la famille nigéro-congolaise.

Il existe d'autres familles linguistiques présentes sur le continent :

les Langues austronésiennes avec, notamment, le malgache ;
les Langues indo-européennes avec, notamment, le français, le portugais, l'anglais et l'afrikaans.

Afrique francophone.
Le français joue actuellement un rôle important en Afrique, servant de langue véhiculaire ou de langue maternelle (au Gabon, Côte d'Ivoire, République du Congo, République démocratique du Congo, Cameroun et Bénin notamment) dans un grand nombre de pays, et son utilisation s'intensifie.

Entre 1992 et 2002, le nombre d'apprenants du et en français en Afrique subsaharienne et océan Indien a augmenté de 60,37 %, passant de 22,337 millions à 34,563 millions de personnes. On peut observer une tendance similaire au Maghreb. Cependant, les chiffres fournis par l'Organisation internationale de la francophonie pour le Maghreb ont été réunis avec ceux du Moyen-Orient, le décompte exact pour les pays du Maghreb n'est donc pas possible mais on observe une augmentation de 10,47 millions à 18 millions d'apprenants pour cet ensemble, quand bien même le français n'est pas langue officielle (cas de l'Algérie par exemple). D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe403.

L'Académie africaine des langues a été créée en 2001 afin de gérer ce patrimoine linguistique404.

Religions[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Religion en Afrique et Religions traditionnelles africaines.

Carte des principales religions en Afrique (christianisme en violet, islam en vert et hindouisme en orange).

Basilique Notre-Dame de la Paix à Yamoussoukro, en Côte-d'Ivoire. Construite entre 1986 et 1989, c'est le plus grand édifice chrétien du monde. Son coût a été estimé à 6 % du budget annuel du pays.
Le christianisme fut présent dès le ier siècle en Afrique romaine et en Égypte405 et s'y développa rapidement. Au iiie siècle, l'Église d'Alexandrie était un des piliers du christianisme oriental406 où naquit le monachisme chrétien407 et son Didascalée une des plus grandes écoles théologiques. La communauté chrétienne d'Afrique romaine était numériquement la plus importante du christianisme latin408. En est issu Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée devait avoir une influence déterminante sur l'Occident chrétien au Moyen Âge et à l'époque moderne409.

Déchirées par des conflits théologiques, ces communautés ne subsistèrent pas longtemps lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord410. Un christianisme orthodoxe sous la forme monophysite existe en Éthiopie, Érythrée et Égypte depuis l'Antiquité tardive. L'Éthiopie se considère comme la seconde plus ancienne nation chrétienne au monde, après l'Arménie, faisant remonter cette tradition à l'an 330.

L'Afrique est très marquée par l'arrivée de l'islam qui s'installe en Afrique du Nord à partir du viie siècle411,notes 69, et qui se diffuse ensuite vers l'intérieur de Afrique de l'Ouest et la côte d'Afrique de l'Est.

Le commerce caravanier et l'expansion islamique permettent de nouer de nouvelles relations entre l'Afrique du nord et le reste du continent. L'islamisation se fait de trois manières : volontaire (les croyants le deviennent par conviction, pacifiquement), contrainte (les populations se convertissent pour ne plus être prises en esclavage et pour échapper à la double-imposition) ou forcée (lors des conquêtes militaires, elles n'avaient parfois d'autre choix que la conversion ou la mort). L'islam sunnite se répand surtout au Maghreb, l'islam chiite dans certaines oasis sahariennes et en Égypte, d'où il sera supplanté ultérieurement.

Les prêtres et « sorciers » des nombreux cultes animistes sont parfois les premiers à se convertir, afin de sauvegarder leurs positions sociales et leurs savoirs traditionnels ; ils forment de puissantes confréries comme les Mourides et les Tidjanes en Afrique occidentale. De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités syncrétiques et initiatiques typiquement africaines, que les intégristes de chaque religion et les missionnaires combattront. Ces processus s'accélèrent à partir du xviiie siècle avec la compétition entre les esclavagistes musulmans (Traite orientale) et les colonialistes et esclavagistes chrétiens (Traite raditionnels ; ils forment de puissantes confréries comme les Mourides et les Tidjanes en Afrique occidentale. De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités syncrétiques et initiatiques typiquement africaines, que les intégristes de chaque religion et les missionnaires combattront. Ces processus s'accélèrent à partir du xviiie siècle avec la compétition entre les esclavagistes musulmans (Traite orientale) et les colonialistes et esclavagistes chrétiens (Traite occidentale)[réf. nécessaire].

Au xve siècle, la papauté concéda au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique en lui attribuant l'activité de mission sur ce continent par le principe du padroado412. Les portugais évangélisèrent quelques rois, ce qui facilita les traites négrières notamment dans l'empire Kongo où le fils du Manikongo devint le premier évêque noir413mais la christianisation toucha surtout les esclaves déportés aux Amériques et non les Africains414. Les efforts des missions chrétiennes qui intervinrent au xixe siècle lors du partage de l'Afrique ne rencontrèrent pas un grand succès415 ; au début du xxe siècle seuls 9% des africains étaient chrétiens416.

Les religions tribales africaines qui dominaient historiquement les régions d'Afrique de l'Est, d'Afrique centrale, d'Afrique australe et la région côtière d'Afrique de l'Ouest restaient très pratiquées.

C'est au xxe siècle qu'un nouvel essor du christianisme apparut en Afrique, surtout dans la partie sub saharienne où foisonnent de multiples confessions. Il est dû en partie au prosélytisme des protestants évangéliques, mais aussi à l'émergence de prophètes créant de nouvelles Églises. Ces Églises d'institution africaine, évaluées à près de 6000 en 1968417. étaient estimées à plus de 11500 en 2004, dont la plupart sont totalement inconnues en Occident418. Au début du xxie siècle l'Afrique est le continent où le nombre de chrétiens augmente le plus vite419

L'animisme a moins de pratiquants aujourd'hui qu'avant l'arrivée des Européens, mais il reste important dans certains pays, notamment le Bénin et le Togo. Il y a beaucoup d'Africains qui incorporent quelques éléments d'animisme dans leur foi chrétienne ou musulmane.

Les conditions de cohabitation entre islam et christianisme sont très disparates suivant les pays. Dans les pays du Maghreb, l'islam, très majoritaire, est religion officielle420. La Tunisie420 et plupart des pays d'Afrique de l'Ouest ont une constitution laïque qui garantit la liberté de religion421.

On compte aussi une minorité juive présente essentiellement dans la partie nord du continent. La présence des séfarades dits « Mekomim » ou « Tochavim » remonte à l'ère phénicienne. Les séfarades dits « Megorashim », contraints à l'exil à la suite du décret de l’Alhambra, arrivent quant à eux après 1492. Les falashas, dont la présence remonte à l'ère du roi Salomon et de la reine de Saba, sont présents en Éthiopie. En Afrique du Sud, on compte plus de 70 000 juifs, pour la plupart des ashkénazes d'origine européenne. Certains peuples, comme les Lemba et les Abayudaya (en), se revendiquent aussi du judaïsme.

Il n'existe qu'un seul pays africain où l'hindouisme est la religion majoritaire : il s'agit de Maurice.

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Religions par pays
 
Sports[modifier | modifier le code]
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Beaucoup de sportifs de niveau international sont d'origine africaine : des footballeurs tels que Rabah Madjer premier africain vainqueur de la coupe d'Europe avec Porto en 1987, George Weah (Ballon d'or France Football 1995), Samuel Eto'o triple vainqueur de la Ligue des champions, Salif Keita (premier Ballon d'or africain), Sana Cassamà, Noureddine Naybet, Roger Milla, El-Hadji Diouf, Didier Drogba, Emmanuel Adebayor, Michael Essien, Claude Makélélé, Abedi Pelé, Shabani Nonda, Lomana LuaLua ont tous évolué ou évoluent dans l'élite du football international. Noureddine Morceli, Kenenisa Bekele, Hicham El Guerrouj, Haile Gebreselassie et Said Aouita ont quant à eux brillé en athlétisme. Le football et l'athlétisme sont les sports les plus répandus. Les pays qui sont d'anciennes colonies britanniques pratiquent également le cricket ; quant au rugby, il est surtout pratiqué en Afrique du Sud. La Coupe du monde de football de 2010 s'est tenue en Afrique du Sud, devenant ainsi le premier pays africain à organiser cette manifestation mondiale.

Lomana LuaLua ont tous évolué ou évoluent dans l'élite du football international. Noureddine Morceli, Kenenisa Bekele, Hicham El Guerrouj, Haile Gebreselassie et Said Aouita ont quant à eux brillé en athlétisme. Le football et l'athlétisme sont les sports les plus répandus. Les pays qui sont d'anciennes colonies britanniques pratiquent également le cricket ; quant au rugby, il est surtout pratiqué en Afrique du Sud. La Coupe du monde de football de 2010 s'est tenue en Afrique du Sud, devenant ainsi le premier pays africain à organiser cette manifestation mondiale.


Économie[modifier | modifier le code]

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Bandeau apposé par Barada-nikto (lui écrire) • 20 mai 2016

Article détaillé : Économie de l'Afrique.

Contexte macro-économique[modifier | modifier le code]


Croissance du PIB, investissements étrangers directs et aide publique au développement en Afrique, au 21e siècle.

La caractéristique la plus générale du continent est que son économie d'exportation repose sur les industries extractivesnotes 70424,425 : « la moitié environ des pays d’Afrique subsaharienne sont exportateurs nets de produits de base et, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, les exportations de produits des industries extractives ont vu leur importance augmenter depuis les années 90, ce qui a fait de cette région l’une des parties du monde les plus fortement tributaires des produits de base, plus ou moins à égalité avec la région Moyen-Orient et Afrique du Nord426. » Cela entraîne une forte dépendance aux cours internationaux des matière premières427. À titre d'exemple, 80 % des exportations de l'Algérie sont constituées de produits pétroliers428.


S'il est riche en pétrole et le plus riche de la planète en matière de minerais avec 30 % des réserves minérales mondiales307, il l'est aussi en terres agricoles disponibles, ce qui crée une nouvelle « ruée sur l'Afrique » notamment de la part de pays du Golfe et d'émergents comme l'Inde et la Chine429,430, qui achètent des terres sur le continent. Environ 5 % de la surface du continent appartient ou est louée pour une longue durée à des pays étrangers431.


Profitant d'un supercycle haussier des matières premières432, la croissance du PIB de l'Afrique, notamment subsaharienne, est continue et soutenue, supérieure à la moyenne mondiale, depuis le début du xxie siècle : « L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en 2009 ; la productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie 2000433 ». Les disparités entre pays sont cependant importantes434,435 et l'inégalité sociale très forte436. La croissance a marqué le pas en 2015 du fait de la baisse du cours des matières premières, principales sources de revenus pour le continent, comme cela avait été le cas en 2009 du fait de la crise mondiale. La forte demande des classes moyennes émergentes devrait malgré tout entretenir la croissance et les perspectives de long terme sont bonnes437.


Cependant, le continent est « en retard » (34 des 47 pays les moins avancés se situent en Afrique438) et présente de faibles performances ; en 2014, le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat est de 3 513 $439 pour l'Afrique subsharienne, alors que la moyenne mondiale se situe à 14 956 $439.


Partant, de nombreuses études existent sur les causes de ce phénomène, que d'aucuns appellent la « malédiction des tropiques »440. On a ainsi mis en avant les facteurs démographiques (fécondité…), politiques (faiblesse des États de droit…), historiques (influence de la colonisation…), infrastructurels (production d'énergie insuffisante…)433, ou invoqué la malédiction des frontières (États trop petits, enclavés…) ou bien encore, constatant le poids des industries extractives, le syndrome hollandais (ou « malédiction des matières premières »)441,442,443 et le phénomène d'État rentier qui l'accompagne (captation des revenus de la rente par une oligarchie au détriment de la population)444.


Il existe néanmoins quelques « miracles » économiques permettant d'éviter une généralisation abusive. Le Botswana, riche en diamant, mais sans accès à la mer, a réalisé aux xxe et xxie siècles une performance économique exceptionnelle, à l'encontre du syndrome hollandais et du handicap lié à l'enclavement, tout en ayant une gouvernance et une transparence sans égales à comparer du reste du continent445,446. On déplore cependant une prévalence du SIDA très élevée avec un taux de 25,2 % pour la tranche d'âge 15-49 ans447,448.


Maurice, partant d'une situation où le sucre représentait 20 % du PIB et plus de 60 % des recettes d’exportations, a misé sur l'industrialisation dans le secteur textile, puis sur les services dont le tourisme. Sa croissance a été de 5 % par an pendant 30 ans et son revenu par habitant qui était de 400 $ au moment de l’indépendance s'établit aujourd'hui à 6 700 $ (estimé à 18 900 $ PPA en 2014449)450. Son système éducatif est performant et son rang dans le classement Doing Business (climat des affaires) de la Banque Mondiale (28e) est meilleur que celui de la France (31e)446,451.


Le Rwanda est un autre miraculé452. Après le génocide de 1994 qui le laisse en ruinesnotes 71, le pays, fermement repris en mainnotes 72 depuis par Paul Kagame, a su se développer fortement malgré une densité de population extrêmement élevée de 420 hab./km2, plus de dix fois supérieure à la moyenne du continent. Atteignant la transition démographique et misant sur l'éducation de sa population, outre les aides internationales, il est devenu un modèle de redistribution et de croissance inclusivenotes 73 en Afrique, attestant que le retard économique n'est pas une fatalité456.


Cependant, le retard est bien réel, l'usage même du terme « miracle » indiquant qu'il ne s'agit que de contre-exemples457 dans une Afrique qui reste le « continent de la pauvreté ». Même si la pauvreté recule, la proportion de pauvres vivant en Afrique est malgré tout en croissance, montrant que ce recul est moins rapide qu'ailleurs sur la planète458. Parmi les objectifs du millénaire, les indicateurs concernant l'insécurité alimentaire et la pauvreté sont ceux qui progressent le moins459.


Histoire économique[modifier | modifier le code]


IDE en Afrique, part dans l'investissement mondial.


Aide publique au développement en Afrique, en dollars constants.

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Dette[modifier | modifier le code]

Articles connexes : Dette du tiers monde, Initiative pays pauvres très endettés et Ajustement structurel.


Dette publique par pays en 2011, en % du PIB.

Les années 1980-1990 sont marquées par la crise de la dette460 ; le relèvement des taux d'intérêt et la baisse des revenus d'exportation plongent le continent dans une crise financière qui amèneront la mise en place des programmes d'ajustement structurels461. Dans le même temps l’aide publique à l'Afrique diminue notablement, réorientée vers l'Europe de l'est ; c'est l'époque de « Adieu Bangui, bonjour Varsovie »460. L'organisation politique et économique des États est drastiquement revue notamment par le démantèlement des appareils étatiques jugés coûteux et inefficaces et celui des entreprise para-étatiques à la compétitivité critiquable461. Cette purge libérale a créé la « génération ajustée » ou « génération déflatée »462,notes 74 ; mais, conjugée au retournement des cycles internationaux en matière de taux d'intérêt, à une reprise des aides publiques vers l'Afrique et à une reprise des investissements directs étrangers depuis l'an 2000464,465,466 (avec notamment une forte implication chinoise467), cela a conduit à une baisse de la charge de la dette dans les finances des États468. Aujourd'hui l'Afrique est globalement moins endettée que les pays occidentaux développés469, même si sa dette reste sous surveillance : « La viabilité de la dette est une préoccupation croissante470 ».


Ressources naturelles[modifier | modifier le code]

L'exploitation des matières premières est de loin la première exportation de l'Afrique mais la part de l'Afrique dans les exportations mondiales a chuté de 4,5 % en 1990 à 1,1 % en 2008 et celle des investissements étrangers directs de 5,8 % en 1990 à 1 % en 2008, selon un communiqué de la FAO471.


Les exportations de l'Afrique sont constituées à 80 % de pétrole, de minerais et de produits agricoles472.


Les ressources naturelles (pétrole, gaz naturel, charbon, uranium, cobalt, pierres précieuses, or, zinc…) sont exploitées majoritairement par des grandes multinationales. Ces dernières sont souvent accusées de contribuer à la paupérisation des populations. Depuis quelques années, on assiste à l'exploitation des ressources naturelles par de nouveaux intervenants, notamment les pays asiatiques dont la Chine et l'Indenotes 75 ou les États pétroliers en manque de place ; des terres agricoles sont achetées et les surfaces concernées sont très importantes pour un continent qui subit la malnutrition et des famines régulières. Certains parlent de recolonisation de l'Afrique à ce sujet475.


Services[modifier | modifier le code]

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Tourisme[modifier | modifier le code]

Article connexe : Liste du patrimoine mondial en Afrique.

Le tourisme en Afrique ne cesse de croître. Les visiteurs internationaux du continent étaient 37 millions en 2003, ils sont 65,3 millions en 2014476 ; le chiffre d'affaires correspondant est de 43,9 milliards de $ en 2013. Les premières destinations touristiques du continent sont, dans cet ordre, le Maroc, l'Égypte, l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Zimbabwe477.