"Si l'acteur Alain Mavon ne s'était pas suicidé dans cette chambre d'hôtel sordide, aurais-je trouvé le courage de dissiper la brume de nos remords en conjurant, par ce livre, le démon de l'oubli ? Si Hugues La Prades, mon ami et mon complice depuis plus d'un quart de siècle, ne m'avait pas incité à reprendre malgré moi toute l'enquête, n'aurais-je pas plutôt laissé reposer ce passé trop douloureux ? Naïvement, je croyais chercher les motifs du suicide d'un innocent, coupable présumé d'une terrible imposture : pourquoi Mavon aurait-il affirmé avoir été déporté ? Pourquoi semblait-il se complaire dans son mensonge ?

Cet innocent, nous l'avons tué sans peine par la campagne de calomnies que nous avons savamment organisée Ugo et moi, preuves à l'appui. Quelles preuves !