‎‎"Les châteaux-forts en France"

‎ENAUD (François)

Edit. des Deux Mondes, 1958, in-4° (32,5 x 24,5 cm), 240 pages, nombreuses illustrations en noir in texte, bibliogr., reliure pleine toile éditeur, plats illustrés, sous rhodoïd, très bon état.

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Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, né le 27 janvier 1814 à Paris et mort le 17 septembre 1879 à Lausanne, est un architecte français, connu auprès du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales. On lui doit aussi d'avoir posé les bases de l'architecture moderne, par ses écrits théoriques marqués par le rationalisme (Entretiens sur l'architecture, 1863), et d'avoir directement inspiré plusieurs acteurs majeurs du mouvement Art nouveau : Eugène Grasset, Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí, Hendrik Petrus Berlage, Henri Sauvage, etc.

Eugène Viollet-le-Duc est le fils d'Emmanuel-Louis-Nicolas Viollet-le-Duc (1781-1857)1, conservateur des résidences royales à l'intendance générale de la liste civile sous le règne de Louis-Philippe Ier dès 18322, hommes de lettres (Nouvel Art poétique, Paris, Martinet, 1809) et dont la femme, Élisabeth Eugénie Delécluze (1785-1832)3, fille de l'architectecte Jean-Baptiste Delécluze (1745-v. 1805), tenait un salon où était reçu, entre autres, Stendhal. Eugène avait un frère cadet Adolphe Viollet-le-Duc (1817-1878), qui fut artiste peintre.
Du fait de la fonction occupée par son père dans l'administration, toute la famille Viollet-le-Duc était logée au palais des Tuileries.

Le 3 mai 1834, il épouse Élisabeth Tempier avec qui il aura peu de temps après un fils, qu'ils nommeront également Eugène. La même année, il deviendra professeur suppléant de composition et d’ornement à la « petite école » de dessin (ancienne École royale gratuite de dessin, qui devînt plus tard l'École nationale supérieure des arts décoratifs)4.

Le 12 mars 1836, Eugène Viollet-le-Duc part faire un voyage d'étude de 18 mois en Italie. À son retour, il entre au Conseil des bâtiments civils comme auditeur, et est nommé sous-inspecteur des travaux de l’hôtel des Archives du royaume4.

Parallèlement, au début des années 1830, un mouvement de restauration du patrimoine médiéval apparut en France. Prosper Mérimée devenu inspecteur général des Monuments historiques, demanda à Viollet-le-Duc, l'architecte – il avait boudé les Beaux-Arts – de restaurer la basilique de Vézelay en 1840. Ce travail marqua le commencement d'une longue série de restaurations, dont les plus connues sont la cité de Carcassonne, la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843 avec Jean-Baptiste-Antoine Lassus. Viollet-le-Duc doit beaucoup à cet architecte et historien de l’architecture et des arts décoratifs du Moyen Âge dont l'église Saint-Jean-Baptiste de Belleville est l'œuvre la plus achevée. Viollet-le-Duc travaillera aussi sur les châteaux de Roquetaillade, de Coucy et de Pierrefonds.

Parallèlement à ses travaux, il occupera divers postes4 :

    Chef du Bureau des monuments historiques (en 1846) ;
    Membre de la Commission des arts et édifices religieux (en 1848) ;
    Membre de la Commission supérieure de perfectionnement des Manufactures nationales de Sèvres, Gobelins et Beauvais (en 1849) ;
    Inspecteur général des Édifices diocésains (1853) ;
    Architecte des Édifices diocésains (en 1857) ;
    Membre de la Commission des monuments historiques (en 1860) ;

En 1863, il devînt professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École des beaux-arts (la première chaire où figuraient explicitement les mots « histoire de l’art », discipline dont il fut un des fondateurs en France)4.

En 1874, il est chargé de la rénovation de la Cathédrale de Lausanne en Suisse. Ce sera pour lui son dernier chantier de restauration, puisqu'il mourut dans la ville en 18795, et y est inhumé au cimetière du Bois-de-Vaux (concession 101)6.
Postérité

Eugène Viollet-le-Duc influença le regard de la société sur l'histoire du patrimoine historique français. C'est ainsi que sera créé en 1884, la Société des Amis des Monuments Parisiens, puis en 1897, la Commission du Vieux Paris.

L'artiste franco-allemand Theodor Josef Hubert Hoffbauer fut influencé par son œuvre.
Œuvres

Quelques-unes de ses restaurations

    Édifices religieux :
        Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre
        Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay
        Cathédrale Notre-Dame de Paris, avec Jean-Baptiste-Antoine Lassus
        Basilique Saint-Denis
        Sainte-Chapelle (Paris), avec Félix Duban et Jean-Baptiste-Antoine Lassus
        Collégiale Notre-Dame de Poissy
        Collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois
        Basilique Saint-Nazaire de Carcassonne
        Cathédrale Saint-Michel de Carcassonne
        Basilique Saint-Sernin de Toulouse
        Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont
        Cathédrale Notre-Dame de Lausanne
        Ancienne cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix
        Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil
        Église Saint-Martin de Beaune-la-Rolande

    Hôtels de ville :
        Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne)
        Narbonne (Aude)
        Compiègne (Oise)

    Châteaux :
    Détail Chambre Rose par Viollet-le-Duc, château de Roquetaillade
        Cité de Carcassonne (Aude)
        Château de Roquetaillade (Gironde)
        Château de Pierrefonds (Oise)
        Château de Coucy (Aisne)
        Château d'Antoing (Hainaut, Belgique)
        Château de Pupetières (Isère, Rhône-Alpes)
        Château des Tours (Gironde)

Quelques-unes de ses réalisations

    Château du Tertre à Ambrières-les-Vallées (Mayenne)
    Château d'Abbadie (Hendaye)
    Remparts d'Avignon
    Église Saint-Gimer de Carcassonne
    Chapelle écossaise de Lausanne
    Château de Montdardier (Gard)
    Château Jacquesson à Châlons-en-Champagne, seule maison de ville de cet architecte.
    Autel dans la crypte Saint-Léonard de la basilique-cathédrale Saints-Stanislas-et-Venceslas de Cracovie

Quelques immeubles construits à Paris

    Immeuble, 28 rue de Liège, en 1846
    Immeuble, 15 rue de Douai, en 1860
    Immeuble construit pour lui-même, 68 rue de Condorcet, en 1862. Il a sculpté son oiseau, le duc.

Pendant toute sa carrière, il prendra des notes et des croquis, pas seulement des constructions sur lesquelles il travaillait, mais aussi des constructions romanes, gothiques et Renaissance qui devaient être bientôt démolies. Son étude de la période médiévale et de la Renaissance ne s'est pas limitée à l'architecture : il s'intéressa aussi au mobilier, aux vêtements, aux instruments de musique, à l'armement…
La cité de Carcassonne restaurée par Viollet-le-Duc et le pont Vieux traversant l'Aude

Il est aussi historien et surtout théoricien de l'architecture. À ce titre, il tentera de s'imposer à la chaire d'histoire de l'architecture de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (expérience vaine, en raison d'une cabale menée par Julien Guadet – qui prendra sa place – et par Jean-Louis Pascal). Il sera ensuite, en réaction contre l'enseignement de la rue Bonaparte, à l'origine de la création de l'École spéciale d'architecture, boulevard Raspail.

Ses idées, marquées par une lecture rationaliste de l'architecture médiévale et exprimées dans les Entretiens sur l'architecture qu'il publie en 1863, inspirèrent nombre de ses contemporains, ainsi que certains des représentants majeurs du futur mouvement Art nouveau au tournant du XXe siècle (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí, Hendrik Petrus Berlage, etc.) et trouvèrent même un nouvel essor au travers de réalisations récentes. L'architecte Frank Lloyd Wright a reconnu l'importance des écrits de Viollet-le-Duc dans sa propre formation.

Homme aux amitiés remarquées, son nom, parfois associé aux excès du romantisme – Faire du Viollet-le-Duc – avait, jusqu’à la fin du XXe siècle, des connotations péjoratives que les colloques et expositions présentés lors du centenaire de sa mort en 1979 ont contribué à atténuer.

Il a travaillé sur plusieurs chantiers, dont le Mont-Saint-Michel, le château de Pierrefonds, avec les Ateliers Monduit. Il est intervenu à la Grand-Place de Bruxelles. Un cul-de-lampe historié de l'aile gauche de l'Hôtel de Ville de Bruxelles rappelant l'assassinat d'Everard t'Serclaes (le bas du cul-de-lampe montre le diable emportant l'âme du seigneur de Gaesbeek). La mise en place de ce cul-de-lampe fut faite à la suggestion de Viollet-le-Duc.

Au-delà de l'architecture, c'est aussi un dessinateur remarquable, auteur de nombreux dessins et aquarelles au cours de ses voyages, notamment dans les Pyrénées et les Alpes, où il recherche dans le chaos des montagnes une structure cachée.
Doctrine
Statue d'Eugène Viollet-le-Duc représenté en apôtre, flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Œuvre d'Eugène Viollet-le-Duc, la statue de la vierge qui couronne l'église Notre-Dame de la Marlière à Tourcoing.

Son point de vue sur la restauration est remarquable et s'oppose à la simple conservation :

    « Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné. »

— Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 8, « Restauration »

En application de ces principes, Viollet-le-Duc modifia ainsi par interprétation plusieurs monuments, ce qui explique que son œuvre soit controversée, mais ceci permit souvent de les sauver de la ruine.

La Basilique Saint-Sernin de Toulouse a été « dé-restaurée » en 1995-96, c'est-à-dire qu'on est revenu à l'état précédant les restaurations de Viollet-le-Duc.
Publications

    Mémoire sur la défense de Paris. Septembre 1870 - janvier 1871, Paris, A. Morel, 1871.
    Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, 10 vol., Paris, Bance et Morel, 1854 à 1868.
    Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carolingienne à la Renaissance, 6 vol., Paris, 1858-1870 (en ligne sur gallica et archive.org) ;
    Entretiens sur l'architecture, 2 vol., Paris, 1858-1872.
    Description du château de Coucy, Paris, 1875.
    Description du château de Pierrefonds, Paris, 1857.
    La Cité de Carcassonne, Paris, 1888.
    Histoire d’une maison, Paris : Hetzel, 1873.
    Histoire d'un hôtel de ville et d'une cathédrale, Paris : Hetzel, 1874.
    Histoire d’une forteresse, Paris : Hetzel, 1874.
    Histoire de l'habitation humaine, depuis les temps préhistoriques jusqu'à nos jours, Paris : Hetzel, 1875.
    Comment on devient un dessinateur, Paris : Hetzel, 1878 ; devient Histoire d'un dessinateur, comment on apprend à dessiner, 1879, réimprimé en 19787).
    De la décoration appliquée aux édifices, Paris, s.d.
    Le Massif du Mont Blanc ; étude sur sa constitution géodésique et géologique, sur ses transformations, et sur l'état ancien et moderne de ses glaciers, Paris, Baudry, 1876.

Des parties de sa correspondance ont été éditées :

    Lettres d'Italie, 1836-1837, adressées à sa famille, éd. Françoise Viollet-le-Duc, Paris, Lagret, 1971.
    La Correspondance Mérimée - Viollet-le-Duc, éd. Françoise Bercé, Paris, CTHS, 2001.