De l’été 1999 à fin 2 2, plus de 76 étrangers en situation irrégulière transitent par le Centre d’accueil et d’urgence humanitaire de la Croix-Rouge française à Sangatte. Cette porte, sur le sable de la Manche, figure une sorte de camp ouvert où se gère quotidiennement une situation d’exception : le passage répété de chercheurs d’asile pour qui la France ne représente qu’une étape migratoire. Ce travail interroge donc la vie quotidienne d’hommes reçus dans un camp humanitaire et tente de comprendre les agencements relationnels et matériels qu’ils mobilisent afi n de réaliser leur projet d’exil. A partir d’une ethnographie du phénomène de Sangatte, l’auteur dissèque l’ensemble des éléments en réseaux qui ont constitué le lieu. Le schéma interprétatif utilisé permet de poser un ensemble de questions globales sur les conséquences des politiques migratoires, notamment sur la formation de réseaux illégaux de circulation des hommes. Sangatte a fonctionné et continue de fonctionner comme un catalyseur d’opinions, interrogeant l’inscription de la forme-camp, telle que nous la voyons se dessiner à l’heure actuelle, aux frontières de l’Europe