éd Flammarion, 1945..236 pages Livre en très bon état. Pages jaunies
Il y aurait bien ma petite cousine. Quelle
petite cousine, Laurence ?
La fille qu'a laissée ma tante, une sœur avec laquelle papa était brouillé, qui
tenait un hôtel pas loin de Saint-Quentin.
A la mention « hôtel », Mme Brice s'était redressée. Mme Brice avait entre
soixante et soixante-dix ans. Ses cheveux blancs lissés en bandeaux, son nez
aquilin, ses lèvres renflées, la façon dont elle portait la tête, tout contribuait
à faire rayonner son indiscutable autorité. Je ne pense pas que cela puisse
convenir, ma pauvre Laurence.
Madame, la petite n'a jamais vécu à l'hôtel. Elle est pensionnaire dans un bon
couvent. En été, ma tante mettait un gérant et elles. allaient à la mer. Il
paraît que la petite est très bien élevée. Quel âge a-t-elle ?
Un an de moins que mademoiselle Elisabeth, douze ans.
Que diraient votre mère, votre père, votre mari si je leur demandais de prendre
cette petite fille chez vous, ici ?
Laurence répondit avec déférence.
Quand ma tante est morte, il y a sept mois, ses affaires n'allaient pas du
tout. Elle avait vendu l'hôtel au moment où elle est tombée malade, et l'argent
a servi à payer ses dettes. La gosse est à notre charge. Papa avait parlé de la
prendre ici. Maman n'a pas voulu. Vous savez comme elle est, maman. Si madame
Brice lui parlait, elle ne refuserait certainement pas de faire plaisir à
madame Brice. Madame Brice sait combien nous lui sommes dévoués.
- Comment est-elle cette petite? Vous avez sa photographie ?
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