Gravure exécutée en 1818
dimensions toute la feuille 22x12 cm
Document authentique et original du XIXe siècle
Philibert Fressinet,
né à Marcigny (Saône-et-Loire) le 21 juillet 1767, mort le 2
août 1821 à Paris, est un général français de la révolution
et de l’Empire. Il embrassa de bonne
heure l'état militaire. Adjudant-général en 1797 dans les campagnes
d'Allemagne, de Suisse et d'Italie en 1799. Sa conduite à
la bataille de Taufers lui valut le grade de général de brigade le
25 mars 1799. Après avoir secondé Championnet en Piémont,
et donné de nouvelles preuves de courage et d'habileté dans toutes les
rencontrés et surtout à Gênes, au passage du Mincio et sur les
bords du Tagliamento. Sans affectation après
la paix d'Amiens, il est désigné pour l’expédition de Saint-Domingue en
décembre 1801, commandée par le général de division Charles Victoire
Emmanuel Leclerc, beau-frère du Premier Consul Napoléon Bonaparte.
Fressinet est affectée à la division du général de division Jean-François
Joseph Debelle en février-mars 1802, puis à celle du général de
division Jean Boudet en août. Ce fut lui qui eut la commission de
conclure avec les généraux haïtiens Henri Christophe et Toussaint
Louverture la négociation qui amena leur soumission. Autorisé par Leclerc à
rentrer en France le 1er septembre, il prend le temps de mettre en
vente ses biens le 23 octobre avant de partir, en l’occurrence une
impressionnante cave à alcool. Néanmoins, ayant trop
tardé à s'embarquer, il est maintenu en activité dans l’île par le
général Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau qui vient de succéder à
Leclerc en novembre à la tête de l'expédition. Il est alors chargé du
commandement de la ville de Saint-Marc, qu’il sauve peu après en battant le
général haïtien Jean-Jacques Dessalines, vers le 20 novembre. Le 21
novembre, Rochambeau lui témoigne sa très grande satisfaction, le cite à
l’ordre de l’armée le 22 novembre et vante également les mérites de Fressinet
au ministre de la Marine en décembre. Rochambeau lui confie
alors le commandement de Port-au-Prince, devenue capitale de la colonie le 18
avril 1803. Le jeune héros y épouse Marie-Adélaïde Bellanger des Boullets
le 30 mai 1803, seconde fille d’un riche colon qui lui assure une
importante rente en France. Il devient ainsi le beau-frère du chef de
brigade Pierre Panisse, qui avait épousé l'aînée des sœurs Bellanger des
Boullets. Son fils prendra le nom de Fressinet de Bellanger. Fressinet est
ensuite envoyé commander la ville portuaire de Jérémie, qu’il met en coupe
réglée. La place étant encerclée par des insurgés de plus en plus
entreprenants, bon nombre de civils cherche à fuir, mais Fressinet n’accorde de
passeport que contre pot-de-vin. En juillet 1803, alors que la ville est
sur le point de tomber, il vend à des prix prohibitifs ses passeports, mais au
moment de l’évacuation le 3 août, il abandonne non seulement les civils, mais
également une partie de ses hommes, réservant même l’un de ses navires de transport
au fruit de ses rapines ! Il est toutefois
capturé par les Anglais en sortant de la rade. Conduit prisonnier à la
Jamaïque, il se lance à corps perdu dans un mémoire justificatif, prévoyant à
juste titre les critiques à l'égard de sa conduite. En effet, dès sa captivité
en Angleterre, il est tenu à l’écart ou méprisé par les autres officiers
français. L'adjudant-commandant Louis Mathieu Dembowski, apprenant
l’arrivée d’un nouveau contingent de prisonniers français dans sa prison, note
parmi ceux-ci le général de brigade François Nizard Charles Joseph d'Hénin « qui
a fort bien fait la guerre à Saint-Domingue, et le général Fressinet dont on
parle différemment ». Autorisé par ses geôliers à passer quelques mois de
permission en France, l’empereur Napoléon Ier le délie de son
serment de retourner se constituer prisonnier en février 1805. Par contre,
il est immédiatement entendu par une cour martiale pour son abandon de Jérémie
en 1805. La cour ne décide rien, et Fressinet reste libre, mais sans
affectation de 1805à 1807. Le 28 avril 1807, il est alors exilé
à 40 lieues de Paris « pour des propos faits dans un lieu public mais
qu’il nie avec beaucoup de constance ». . |