**  Achète journal Le Siècle année 1874 ou le premier semestre.

Recherche commune, château, médiathèque, musée, bâtiment ancien de particulier pour installer un musée de l’histoire de la presse française en Midi-Pyrénées.

Échange possible contre:

Histoire de monsieur Lajaunisse (1839), Monsieur Mélasse (1839), Histoire de monsieur Jobard (1840), Deux vieilles Filles vaccinées à marier (1840), Histoire de monsieur Vertpré et de sa mégère aussi (1840), Monsieur Barnabé Gogo (1841), Un Génie incompris 1841), Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse (1842), Histoire du Prince Colibri et de la fée Caperdulaboula (1842), en édition originale ou en réédition.


*** Recherche à prix abordable un exemplaire du journal de Proudhon Le Représentant du Peuple ou Le Peuple.


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Vends ou échange la tête de série du journal d'opposition à Napoléon III: La Lanterne, Nos 1 à 16 en deux volumes. Ce journal radical, souvent censuré, critique violemment le second Empire. Les numéros 1 à 11 paraissent à Paris puis du No 12 au numéro 16, le périodique est imprimé à Bruxelles et envoyé discrètement à Paris. On trouve dans la reliure les numéros 11 et 12 qui ont été saisis par le pouvoir.

"La France contient trente millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement... Le corps législatif et le Sénat étant pour moi comme s'ils n'étaient pas, il me reste à peine, vous le voyez, ce qu'on peut appeler les épluchures de la politique... Dimanche 7 juin 1868 La personne de la compagnie qui voudra bien m'apprendre pourquoi La Lanterne a été saisie dans les kiosques mercredi soir aura droit  à un abonnement de trois mois à L'Etendart. Représentez-vous la tête d'un homme à qui on annonce tout à coup qu'il sera fusillé dans une demi-heure. Naturellement la victime demande quel est son crime...."
"La Lanterne No 12 du 15 août 1868 - La nouvelle loi sur la presse offre cette particularité qu'elle rend assez difficile la suppression du journal, mais qu'elle n'interdit en aucune façon la suppression du journaliste. C'est pourquoi l'autorité, habile à manier un dard, s'est bien gardée de m'appeler librement devant la police correctionnelle où j'aurais eu comme tous mes confrères en Sainte-Pélagie, à répondre d'un délit de presse qui n'eût pas arrêté la publication de la Lanterne. Elle a commencé par lancer sur mes traces un mandat d'arrestation dont elle a remis l'exécution aux plus agiles limiers. En effet, une fois entre quatre murs, j'avais en droit la faculté de faire paraître mon journal, mais en fait, le jour où j'aurais voulu envoyer ma copie à l'imprimerie, le directeur de la prison m'aurait fait observer que les règlements de la maison défendaient aux détenus de transmettre au dehors aucun papier écrit sans sa  permission qu'il m'eût naturellement refusée...
Les journaux belges, qui se sont associés avec tant d'énergie aux journaux français pour la défense de ma cause résument en une phrase la situation qui m'est faite.
" M. Henri Rochefort est poursuivi pour tous les délits qu'un journaliste peut commettre: Offense à la personne de l'Empereur; offenses à la personne de l'impératrice; outrage à magistrats; excitation à la haine des citoyens les uns contre les autres; excitation au mépris du gouvernement...
Y a-t-il rien de surprenant à ce que, entendant M. l'avocat impérial s'écrier que je m'attaquais aux gens d'en haut, j'aie pu confondre un grand monarque et le légionnaire étranger qu'un magistrat français venait avec une éloquence heureusement fort rare de placer sur un piédestal. J'ai raconté, en outre, que Napoléon III avait proposé au Corps législatif, qui l'a repoussé, un projet de loi rétablissant la peine de mort en matière politique... J'ai ajouté que le souverain actuel avait été gracié deux fois par les d'Orléans. En ce qui concerne le crime hiéroglyphique intitulé: Excitation au mépris du gouvernement, nos seigneurs et maîtres me paraissent bien susceptibles. Si faciles à émouvoir quand ce sont leurs actes que nous discutons, ils restent cependant bien calmes quand ce sont nos personnes qu'on insulte....
L'assignation que j'avais reçue m'apprenait aussi que mon excitation à la haine et au mépris du gouvernement reposait principalement sur cette phrase: " Vous croyez fonder l'Empire et vous continuez simplement le Deux Décembre." J'avais toujours entendu jusqu'ici nos ministres intituler le Coup d'Etat:" L'Acte glorieux du Deux Décembre." Quel délit pouvais-je avoir commis en déclarant que vous continuez un acte glorieux? S'il est glorieux comme vous le prétendez, pourquoi ne voulez-vous pas que j'en parle? S'il n'est pas glorieux, pourquoi l'avez-vous commis?
Le moment que nous traversons pourrait s'appeler, du reste, le carnaval de l'arbitraire. Jamais pouvoir n'a jeté plus audacieusement son plumet par-dessus les palais de justice. Au moment où cette Lanterne paraîtra, j'ignorerai probablement encore à quelles gémonies judiciaires j'aurai été traîné... Dans la discussion sur la presse, on a jugé nécessaire au salut de l'Etat d'exhumer une loi de 1819. Et si elle n'avait pas suffi, il se serait trouvé un jurisconsulte dévoué qui m'aurait appliqué une ordonnance signée Lycurgue ou Périclès..."

Le directeur du Figaro, journal dans lequel Rochefort écrivait un peu trop violemment, crée La Lanterne pour Rochefort qui mettait en péril le Figaro par ses articles à la limite de la censure.

À travers ce journal, Henri Rochefort s’attaque aux faiblesses du Second Empire. Le régime n’accepte pas ces critiques et engage de nombreuses poursuites. Après une interdiction à la vente publique, Rochefort est attaqué en justice et sévèrement condamné à des amendes et à une peine de prison. Il doit se réfugier à Bruxelles pour échapper à la police.

Victor Henri de Rochefort-Luçay, né à Paris le , mort à Aix-les-Bains le , mieux connu sous le nom d'Henri Rochefort, est un journaliste, auteur de théâtre et homme politique français. Grand polémiste dans les pages de ses journaux (La Lanterne, La Marseillaise, L'Intransigeant), il défend des options politiques radicales voire extrémistes (anticlérical, nationaliste, favorable à la Commune, boulangiste, socialiste et antidreyfusard) qui lui vaudront le surnom de « l'homme aux vingt duels et trente procès », et des condamnations, notamment au bagne de Nouméa dont, fait unique, il parvint à s'échapper en 1874.