** Recherche commune, château, région, particulier possédant un bâtiment ancien pour installer un musée de l'histoire de France et de la presse.
Recherche des journaux de la Révolution peu courants: Le Rêveur, Le Caporal, Les Vérités bonnes à Dire, Le Courrier Nocturne, Le Nouveau Nostradamus, L'Apocalypse Monacale, Le Solitaire, Le Nonciateur, La Voix du Peuple, L'Ecouteur aux Portes, Le Grans Inquisiteur, La Sentinelle du Peuple, Les Fastes de la Liberté, Le Patriote Incorruptible, Le Rôdeur Français, Les Trois Bossus, Le Père des Pauvres, La Sentinelle de la Noblesse, Le Tribun du Peuple, L'Alambic, L'Avocat du Peuple, Le Caton Français, L'Incorruptible, La Cocarde Nationale, Le Cri de l'Infortune, Le Journal de Petradura, Le Messager Patriote, Le Prêcheur Populaire, La Vérité pour le Peuple, Le Véritable Ami de la Reine, L'Ane de Balaam, Les Annales de l'Education du Sexe, Le Diable Boiteux, Le Distillateur Citoyen, Le Réveil Matin, L'Apocalypse, Le Bouclier Patriotique, Le Défenseur du Peuple, Le Gazetier Citoyen, La Glaneuse Citoyenne, Le Philanthrope, L'Anti-Fanatique, Le Singe...
Vends rare édition de Paris de 1794 en 10 volumes pleine basane avec dos
orné et 10 frontispices de l'Histoire Philosophique des deux Indes. Ensemble en TB état. Ouvrage interdit en France jusqu’à
la Révolution. Comme l’Encyclopédie, cette publication remet en cause la
monarchie esclavagiste et l’Eglise sa complice.
L’ouvrage fut interdit et ses exemplaires condamnés au feu en 1780.
L’Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des
Européens dans les deux Indes, plus communément connue sous le nom d’Histoire des deux Indes, est une
encyclopédie sur le commerce européen en Orient, publiée sans nom d’auteur en
Hollande au cours de l’année 1770 et attribuée à Guillaume Thomas
Raynal. Elle connut un succès considérable et de nombreuses éditions. La 3e édition, parue en 1780, fut condamnée en France et
interdite de parution. Les ouvrages furent détruits.
Une
œuvre des Lumières
L’idée de Raynal était de faire l’histoire des
entreprises européennes dans l’Inde orientale et dans le Nouveau Monde, en
montrant l’influence des grandes découvertes géographiques sur la civilisation.
Après avoir parlé des Portugais et de leurs colonies en Orient, l’auteur
faisait l’histoire des établissements fondés par l’Angleterre et la France,
puis par l’Espagne et la Hollande, dans la même contrée. Il passait
ensuite aux conquêtes des Européens dans le Nouveau Monde (Amérique) en
faisant ressortir les atrocités de la traite des esclaves sur les côtes de
Guinée et en présentant le tableau des colonies anglaises et françaises
d’Amérique du Nord. À ce tableau, Raynal faisait succéder une série d’essais
sur la religion, la politique, la guerre, le commerce, la philosophie morale,
les belles-lettres, etc.1
L’Histoire des deux
Indes répondait aux besoins de connaissances du public du Siècle des
Lumières et soulevait les questions qui préoccupaient le 18e siècle, à la veille de la
Révolution française.
Bien que l'ouvrage ait
été publié anonymement, certains auteurs sont connus, ne fût-ce que de nom2.
·
Selon l’écrivain et journaliste Grimm, c'est au Philosophe Diderot que
sont dues les meilleures pages de l'ouvrage3. Il en est en tous
cas un des auteurs principaux puisqu'on estime qu'il aurait écrit le tiers de
l'ouvrage, en particulier les parties philosophiques.
·
Le dix-neuvième livre, qui résume les doctrines et en tire les conclusions,
est de l’écrivain Deleyre.
·
Pour ce qui regarde le commerce, Raynal inséra des mémoires du fermier
général Paulze, des comtes d’Aranda et de Souza.
·
Pour les idées philosophiques, il eut recours à Diderot, d’Holbach, à Naigeon et à Pechméja1.
·
Il y eut encore l’abbé Martin, le médecin Dubreuil, Valadier, Saint-Lambert, Lagrange.
Fier de son ouvrage,
Raynal avait tendance à oublier qu’il n’en était que fort partiellement
l’auteur.
Un jour, Bailly, rendant visite à Diderot, lui
demanda : « Que faites-vous là ? — Je fais du Raynal » lui
répondit Diderot.
L’Histoire des deux
Indes eut un immense succès. En France, elle compta trente éditions
différentes entre 1770 et 1787 et plus de cinquante contrefaçons à l’étranger.
On en donna des abrégés : on publia un Esprit de Raynal et
un Raynal de la jeunesse. Bonaparte va se proclamer le
« zélé disciple de Raynal » et emporter l’Histoire des deux Indes avec
lui dans sa mission en Egypte : « Il attaque tous les gouvernements
et toutes les religions ! » Turgot a sévèrement jugé l’ouvrage
L’Histoire des deux Indes est
cependant considérée à l’heure actuelle comme l’encyclopédie du monde colonial
et la bible de l’anticolonialisme à l’âge des Lumières. On la cite parmi les ouvrages qu’a pu
lire Toussaint Louverture.
En 1780, Raynal donna
une troisième édition de son Histoire philosophique des deux
Indes qui se distinguait par des traits plus hardis et des tirades plus
violentes que les deux précédentes et où il mit son nom avec son portrait au
bas cette inscription : « Au défenseur de l’humanité, de la vérité,
de la liberté » !
Louis XVI déféra
l’ouvrage au Parlement qui le censura, ainsi que
l’Église. Par suite de l’arrêt prononcé, il fut brûlé en place publique par la
main du bourreau le 29 mai 1781. Décrété de prise de corps, l’auteur se vit
forcé de quitter la France pour la Prusse,
où il passa plus grande partie de son exil. Il obtint la permission de rentrer
en France, en 1787, à la condition de ne pas venir à Paris.
Ce n’est que pendant
la Révolution française que la publication put être imprimée et diffusée en France.
Ici, nous avons l’édition
de 1794. Cet ouvrage, de même que l’Encyclopédie, propagea les idées nouvelles,
critiqua le système monarchique et esclavagiste dont l’Eglise était complice.