Artiste : Léonard BORDES (1898-1969)
Nom de l’œuvre : "La ferme Normande"
Technique et support : Aquarelle et crayon sur Papier
Époque : XXème siècle
Précisions : Signée en bas à gauche
Dimensions : 49 X 38 cm
BORDES Léonard (1898-1969)
Leonard Bordes, un peintre entre révolte
et apaisement
Leonard
Bordes est un artiste peintre, graveur, lithographe et illustrateur français né
à Paris en 1898. Il fait partie de l’Ecole de Rouen, dont il est l’un des derniers
représentants.
Peintre et musicien
Leonard
Bordes appartient à une famille de musicien. Son oncle Charles Bordes, fut le
fondateur de la Schola Cantorum et Leonard se destinait tout d’abord à la
musique. Cependant, la peinture l’attirait tout autant et il décida de se
former dans ce domaine tout en continuant à pratiquer le violoncelle au niveau
professionnel.
Rouen
C’est à
Rouen, où s’est installée sa famille, que Leonard Bordes rentre à l’Ecole des
Beaux-Arts. La tradition lui attribue comme professeur Philippe Zacharie, mais
le vieux professeur avait pris sa retraite en 1910, lorsque Bordes avait à
peine 12 ans, et si le jeune homme a suivi ses cours, ce ne put être qu'à titre
privé.
Léonard Bordes
n’abandonne pas sa vocation de violoncelliste et intègre l’orchestre du Théâtre
des Arts de Rouen.
Il fait
partie de la classe mobilisable en 1916 pendant la guerre de 14-18 et participe
aux combats avec vaillance.
Peintre de la détresse humaine
Léonard Bordes revient des tranchées en portant sur le
monde et ses compatriotes un regard à la fois acéré et tendre. Attentif à la
misère humaine, il peint avec une grande profondeur les conditions de vie dans
les banlieues de Rouen. Sa révolte contre la souffrance se traduit dans le
choix des sujets et il donne une âpre beauté aux scènes de la vie
quotidienne et aux paysages des faubourgs.
Ce n’est pas de
sa part en vertu d’une tradition picturale anecdotique qu’il peint la misère,
mais l’expression d’une révolte et d’une véritable solidarité envers la détresse
humaine.
Paysagiste vigoureux
A
côté de ses scènes de genre au sobre expressionnisme, Léonard Bordes renouvelle
l’art du paysage tel que le pratiquaient les peintres de l’Ecole de Rouen. Il
donne une vigueur et une force nouvelles aux vues de la campagne normande.
Avec son ami
Gaston Sebire, Léonard Bordes aime à trouver de nouveaux champs d’inspiration
et part à la recherche de la lumière du Midi ou des reliefs montagneux. Il fait
entre autres un voyage en Espagne en 1937.
Un peintre présent
Très
actif dans sa ville d’adoption, Bordes est une figure qui anime et structure la
vie artistique. Il fonde avec plusieurs de ses confrères en 1938 la Société des
artistes indépendants normands et en assure la vice-présidence.
Installé
dans le quartier de Martainville, Leonard Bordes continue, après la deuxième
guerre mondiale, son œuvre de peintre révolté. Il ajoute à ses sujets les vues
de ruine après les bombardements, puis au fil des ans, les descriptions de
pollution, de sites industriels dévastant la campagne.
Il meurt
à Rouen à l’âge de soixante-dix ans.
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