Battle dress, kaki, de confection française ou autrichienne de tailleur, du colonel Hermann PETETIN, commandant le 93e RAM au premier semestre 1945 (Artillerie divisionnaire de la 27e DIA), en bon état, trouvé tel quel, monté d'origine. Vers 1946-1951.


Le colonel Hermann PETETIN (1896-1987) a recréé en janvier 1945 et commandé le 93e régiment d'artillerie de montagne (Artillerie divisionnaire de la 27e division d'infanterie alpine) jusqu'en août 1945. Engagé volontaire le 1er septembre 1914 dans la cavalerie, il est promu aspirant en 1915 après l'école de Saumur. Passé dans l'artillerie en août 1918, il est volontaire pour l'armée du Levant en novembre 1919. Breveté de l'Ecole supérieure de Guerre en 1930, il commande le 1e groupe du 157e RA en 1936. Chef d'état-major de la 29e division d'infanterie (secteur fortifié des Alpes-Maritimes), il sert dans la Résistance de fin 1942 à avril 1944. Il commande en 1944-1945 le 93e régiment d'artillerie de Montagne (Artillerie divisionnaire de la 27e division alpine). Chef de la division des affaires militaires au comité exécutif de Vienne en mars 1946, il commande en 1950 les troupes françaises d'occupation à Vienne. Atteint par la limite d'âge en 1951, il prend sa retraite. Il était commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de cinq citations.

La photocopie d'un dossier de 38 pages, imprimé sur papier brouillon, qui m'a permis de rédiger moi-même la longue biographie détaillée ci-dessous, sera jointe au vêtement.


Le blouson. Sur les manches, insigne tissé de la 27e DIA sur fond rouge, bordure rouge, du modèle perçu en décembre 1945, l'usure laissant deviné le fond du tissage rouge. Losange "93" brodé en cannetille dorée, deux soutaches blanches un peu usées. 

Placard de rappels de décorations : officier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918, croix de guerre 1939-1945, médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille commémorative de la guerre 1939-1945 (créée le 21 mai 1946), médaille de l'Yser, croix du combattant volontaire, croix du combattant, médaille interalliée de la Victoire, médaille des engagés volontaires, médaille commémorative de Syrie-Cilicie (ruban passé, mais on devine aisément la trame des bandes horizontales).

Galons de colonel cousus sur passants bleus aux épaulettes. Le galon d'un seul tenant est partiellement décousu en partie basse des passants bleus. Un bouton kaki sous l'épaulette gauche pour fourragère ou aiguillette. 


La présence de la médaille commémorative 1939-1945 permet de dater ce battle dress après 1946 et il est tout à fait règlementaire qu'un colonel ancien chef de corps porte le losange de son ancien régiment. Le colonel PETETIN a par ailleurs dessiné l'insigne de son régiment. L'exemplaire agrafé ici a été retrouvé agrafé ainsi sur le veston, insigne homologué 424 en 1947, de fabrication DRAGO PARIS DEPOSE, marquage typique de l'époque. Il n'est pas surprenant qu'il ait pu porter ou agrafer ultérieurement l'insigne du régiment qu'il a recréé et commandé à l'hiver 1945. Sa bordure est outre-mer, et date donc bien d'avant 1951.


Ceinture intégrée cousue, avec patte et passant de fermeture. Boutons de l'artillerie en laiton. Poches à pli Watteau. Deux larges soufflets de confort de chaque côté du dos. Deux poches intérieures. Quelques trous et léchures de mites épars (BIEN REGARDER LES NOMBREUSES PHOTOS), doublure à l'entrée des manches légèrement décousue sur 5 cm d'un côté, 8 cm de l'autre, il ne s'agit que de traces d'un usage quotidien.


- Largeur des épaules : 44 cm

- Longueur des manches : 61 cm

- Longueur dans le dos, à partir du bas du col : 49 cm


Expédition en colissimo moins de 2 KG, avec possibilité d'assurance en recommandé (à choisir lors de la finalisation de l'achat).

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Hermann Antoine Robert PETETIN est né le 6 avril 1896 à CHAZELLES (Loire).


      Engagé volontaire le 3 septembre 1914 pour la durée de la guerre au 14e régiment de Dragons, il est promu brigadier le 5 décembre. Elève-aspirant de l'école d'application de la cavalerie le 8 avril 1915, dont il sort 3e, il est aspirant à titre temporaire le 20 juin 1915, affecté au 23e Dragons (groupe léger). Sous-lieutenant le 25 avril 1916, il est muté au 4e Cuirassiers à pied. Promu lieutenant le 25 avril 1918, il suit un cours à l'école d'artillerie de Fontainebleau à partir du 1er mai, puis est affecté au 23e régiment d'artillerie à Fontainebleau le 14 août. Il est classé à la 9e batterie le 4 septembre 1918, à la 6e batterie le 28 janvier 1919, puis à la 4e batterie (état-major du groupe) le 1er septembre 1919.


      Au cours de la Grande Guerre, il a pris part aux affaires suivantes.

1914 : Yser, bataille autour d'Ypres, Alsace.

1915 : Artois, attaque du 25/09 sur Souchy et côte 119.

1916 : Région de Montdidier, l'Echelle Saint-Aurin, Bataille de la Somme du 18/08 au 06/11 (Biaches, La Maisonnette, Barleux)

1917 : Plateau de Quennevières, Tracy-le-Val. Retraite allemande de mars. Attaque du 5 mai au moulin de Laffaux. Coucy-le-Château. Attaque allemande du 23 octobre à Pinon.

1918 : 23 mars, retraite du canal Crozat, combat d'Ugny-le-Gay. Avril Plessis-de-Roye. Août retraite de Noyon. Alsace.


      Volontaire, il embarque à Toulon pour l'armée du Levant le 13 novembre 1919. Il sert à l'état-major de l'artillerie du Levant. En permission en France le 16 septembre 1920, il rentre à Beyrouth le 7 novembre 1920, mais sa santé et précaire et ses chefs jugent qu'il devrait regagner la troupe. Il rembarque pour la France le 6 juillet 1921 et est affecté au 243e régiment d'artillerie de campagne le 9 novembre 1921 où il est adjoint au chef d'escadron commandant le 3e groupe. Il est désigné pour un cours de perfectionnement à Fontainebleau du 14 janvier 1922 au 1er juillet 1922. Après une permission de 15 jours, il rentre au 243e RAC. Il est muté au 28e régiment d'artillerie divisionnaire le 10 avril 1923 et son dossier mentionne une préparation à l'école de guerre dès 1925. En 1925, son colonel estime qu'il devrait être proposé en tête à l'avancement, si le 28e RAD, très demandé, n'était pas si riche en lieutenants de valeur. Il suit un cours de liaison et de transmission à Versailles du 5 janvier au 31 mars 1925. 


       Affecté au 302e régiment d'artillerie de campagne portée le 25 mars 1926, il est promu capitaine le 25 septembre 1926. Il passe les écrits de l'Ecole supérieure de guerre (ESG) à Rouen en décembre 1927. Il part aux écoles à feu de 1e catégorie à Tourny le 1er mars 1928, mais rentre le lendemain en raison de son admission à l'Ecole supérieure de guerre. Il suit alors différents stages : à l'école d'application d'artillerie auto et projecteurs fin mars 1928, à l'école de liaison et transmission de Versailles début avril 1928, au 520e régiment de chars d'assaut fin avril, à chaque fois pour deux semaines, puis pour un mois à la 2e division aérienne en mai et pour deux mois au 39e régiment d'infanterie. Fin août, stage de deux semaines au 7e Chasseurs. 

      Affecté à l'état-major particulier de l'artillerie, détaché à l'ESG le 1er novembre 1928, il est classé à l'issue de sa première année de scolarité dans le second tiers de sa promotion. Il est affecté après sa scolarité comme stagiaire à l'état-major de la 7e région militaire en septembre 1930. Il accomplit un stage de 10 semaines au 2e bureau de l'Etat-major de l'Armée à partir du 3 novembre 1930. Il rejoint ensuite l'EM de la 7e région dont il dirige le 2e bureau à partir de 1933. 


      Il est affecté au 305e régiment d'artillerie (RA) le 22 janvier 1936. Chef d'escadron le 25 juin 1936, il arrive le 29 juin au 157e RA où il devient commandant du 1e groupe à Menton. Son commandement cesse le 29 juin 1938. Il est alors affecté à l'état-major de la 29e division d'infanterie et du secteur fortifié des Alpes-Maritimes dont il dirige le 1e bureau (mobilisation). 


      Destiné dès son arrivée à succéder au chef d'état-major de la division, il en fait fonction à partir du 25 janvier 1939, sans être titulaire du poste, et entre en campagne à ce poste (bataille de la Somme en juin 1940). Mis à disposition du général commandant la 15e région pour le département des Alpes-Maritimes, il est chef d'état-major au département le 24 juillet 1940.


      En mission hors cadres, il est à disposition du vice-président du Conseil pour le Centre d'informations gouvernementales, dirigé par le général de division Roux. Il arrive au centre le 4 février 1942. Il y dirige la section chargée des questions de matériel technique et est promu lieutenant-colonel le 25 mars 1942. Le 1er septembre, le CIG devient le Bureau de documentation, il est alors affecté au Service de la petite chancellerie. Démobillisé le 1er décembre 1942 (invasion de la zone libre par les Allemands), il est en permission pour trois mois puis mis en congés d'armistice le 1er mars 1943. 


      Il a servi dans la Résistance (Forces françaises combattantes) comme chef de secteur (réseaux EOLE et KLEBER), AGENT P.1 du 1er décembre 1942 au 10 décembre 1943, au réseau S.R. KLEBER MERCURE des FFC, puis comme agent occasionnel des FFC du 25 décembre 1943 au 30 avril 1944 (même réseau). Il est arrêté le 23 octobre 1943 par la Gestapo, incarcéré à Montluc et libéré le 25 décembre 1943. Ses titres n'ont été homologués qu'en 1950 et il n'a fait l'objet, à cette date, d'aucune récompense.


      Le 9 septembre 1944, il est rappelé à l'activité pour prendre le commandement de la subdivision du Haut-Rhin. Le lendemain, il est affecté au commandement provisoire de la subdivision des Ardennes.


      Promu colonel à titre temporaire le 25 décembre 1944, il est mis à disposition du général commandant l'artillerie de la 1e Armée pour commander un régiment (décision du 18 janvier 1945), le 93e RAM qui forme l'artillerie divisionnaire 27. En mars et avril 1945, le régiment est sur le front des Alpes et participe aux combats d'artillerie les plus hauts du monde (col du midi, téléférique du mont Frety en Italie le 9 avril 1945). Artisan de l'opération, le colonel Petetin rend visite à ses hommes en mars, ordonne la reprise des tirs le 9 avril, en laissant toute latitude au capitaine Lapra, commandant la 7e batterie, pour la direction des tirs. Il remet en septembre 1945 la croix de guerre au fanion de cette batterie sur le glacier du col du midi. C'est par ailleurs lui qui a dessiné l'insigne du régiment : "une aigle essorante s’appuyant sur deux canons croisés en sautoir chargés d’une grenade, le tout d’or. En pointe, soutenant la grenade, un écu de gueules bordé de candide et chargé en son cœur du chiffre « 93 » d’azur."


      En août 1945, il est affecté au comité exécutif de Vienne comme chef de division Guerre, puis chef de la division des Affaires militaires (mars 1946) qui regroupe les anciennes division Guerre, Marine et Air. Il y entretient d'excellentes relations avec ses collègues alliés et se fait remarquer par sa participation à l'étude de l'organisation de la future armée autrichienne. Le 1er avril 1950, en cumulant avec ses fonctions de chef de division des AM, il prend le commandement des Troupes françaises d'occupation à Vienne et est chargé de ce fait du contrôle des arrondissements. Il est atteint par sa limite d'âge le 6 avril 1951, à 55 ans. Ses chefs, dont le général Béthouart, estimaient depuis 1947 qu'il était apte à passer général de brigade. Admis dans les cadres des officiers de réserve, il est rayé des cadres le 6 avril 1958. Il meurt à Draguignan le 6 mai 1987.


Citations :

Il a reçu un témoignage de satisfaction du ministre de la Guerre le 7 janvier 1935 pour sa mission au cours du stage de 3 mois dans l'armée Polonaise en 1934, une lettre de félicitations du ministre du 8 juillet 1935 pour les résultats remarquables obtenus dans l'enseignement aux élèves des écoles de perfectionnement des officiers de réserve et une mention au bulletin officiel de 1936, toujours pour ces mêmes enseignements. 


Son dossier fait mention des décorations suivantes :

Hermann PETETIN a été blessé à la jambe droite par balle et éclat de grenade le 20 septembre 1917 et a subi une contusion à la jambe gauche suite à une chute de cheval.