Artiste : Camille HILAIRE (1916-2004)
Nom de l’œuvre : "Jeune femme assise"
Technique et support : Lithographie sur papier Arches
Époque : XXème siècle
Précisions : Signée en bas à droite et numérotée 18/300 en bas à gauche.
Dimensions : 65,5 x 49 cm
Autres commentaires :
Lithographie en bon état. Légèrement insolée, mais pour une lithographie de cet âge qui a été encadrée cela est bien normal... Cependant, une fois encadrée (avec un passe-partout), cela ne se verra plus du tout... (voir les photos)
Camille
HILAIRE (1916-2004) :
Camille Hilaire né à Metz le 2
août 1916 et mort le 7 juin 2004 à Fourges est un peintre, lithographe,
vitrailliste, tapissier et mosaïste français.
Camille Hilaire naît en 1916 à
Metz pendant l'annexion allemande2Issu d'un milieu modeste, il devient d'abord
peintre en bâtiment, puis commence à dessiner et à peindre sur le motif. En
1934, il épouse Anne-Marie Reslinger avec qui il aura une fille, Jeannine.
À cette époque, il fréquente la
bibliothèque de la ville pour y copier Holbein ou Dürer. Son travail est
remarqué par Jean Giono et Nicolas Untersteller (futur directeur des Beaux-Arts
de Paris) qui l'accueille dans son atelier de peinture à Metz. Hilaire y
rencontre le gouverneur de la ville, le général de Sainte-Croix, qui intervient
afin qu'il puisse effectuer son service militaire à Paris.
Peu après, Camille Hilaire est
mobilisé et participe courageusement à la campagne de France, à l'issue de
laquelle il est fait prisonnier. Il s'évade et rejoint Paris au début de 1941.
En 1942, il épouse Simone Jance en secondes noces. Ne voulant pas être
incorporé de force par l'armée allemande en tant qu'Alsacien-Lorrain, il
choisit la clandestinité et s'inscrit sous un faux nom, Leblanc, aux Beaux-Arts
de Paris durant les années de l'Occupation, élève de Nicolas Untersteller et de
Maurice Brianchon tout en fréquentant l'académie d'André Lhote, avec qui il se
lie d'amitié. Jeune admirateur d'Albrecht Dürer, qui influencera son trait sûr
et incisif, et marqué par la luminosité des maîtres italiens, Camille Hilaire
commence à exposer aux différents Salons parisiens.
En 1947, Hilaire est nommé
professeur de dessin et de composition décorative à l'École nationale
supérieure d'art de Nancy, poste qu'il conservera jusqu'en 1958. Il concourt au
prix de Rome en 1950 et remporte le 2e second grand prix.
Poursuivant ses recherches
artistiques, il s’essaie à de nouvelles techniques, l'aquarelle, le vitrail, ou
encore la tapisserie. Il est nommé professeur à l'École nationale supérieure
des beaux-arts de Paris en 1958. Son métier (il réalise alors des maquettes
pour la Manufacture nationale de Sèvres) lui permet de voyager et d'exposer.
Hilaire a nourri son talent de ces voyages, tout au long du siècle, son œuvre
peint ou tissé en exprime la beauté et la diversité, de Venise à la Normandie,
qu'il affectionnait particulièrement, du Havre à Thionville.
Il meurt dans sa propriété
située à Fourges, dans l'Eure (Normandie) et est enterré au cimetière de l'Est
(Metz) en 2004.
De son union avec Simone
Jance-Hilaire, Camille Hilaire a quatre enfants : Christiane, Pascale, Claude,
peintre connu sous le nom de Hastaire, et Florence, artiste-peintre connue sous
le nom de Cantié-Kramer.
Alternant entre post-cubisme et
figuration, ses œuvres aux couleurs éclatantes, sont lumineuses. Camille
Hilaire représenta l'expression nuancée de la composition. Ainsi, partant de
structures efficaces, il détint le pouvoir par la couleur et obtint une admirable
et constante sensation de calme, d'ampleur, de grandeur en traduisant les
motifs et les éléments, ce qui ne l'empêcha jamais d'exprimer une brûlante
passion de création et de partage. Remarquables étaient ses nus aux courbes
parfaites, lovés avec charme et placés en un environnement où leur plénitude
sensuelle s'imposa en grâce provocante.
Quant aux paysages, Hilaire
savait en dicter la structure sans contrainte apparente, leur déposant ce vert
frais et piquant qui le caractérisa bien souvent. Ainsi, nature et éléments devenaient-ils
un prétexte où l'artiste pousse la couleur jusqu'à obtenir l'effet ressenti.
Quant aux tapisseries, tout son métier de graphiste et sa volonté de chercher
se confondaient en œuvres splendides qui sollicitent constamment le regard
grâce à leur réussite technique d'une pure harmonie et qui ont représenté
l'artiste tout aussi bien que ses lithographies, d’un aboutissement étonnant.
Ses Œuvres :
Église Sainte-Anne de Nancy.
L'un des murs intérieurs de la
cantine du collège Georges de la Tour situé place du Roi-George à Metz, est
orné d'une fresque bucolique, impressionnante par sa taille et sa beauté,
peinte par Camille Hilaire. Elle a été sauvegardée lors de la modernisation
récente du bâtiment. Il a également conçu les vitraux des églises Sainte-Anne
de Nancy (posés en 1964), Saint-Pien-Saint-Ag.
Une dizaine de monographies lui
a été consacrée, ainsi que des reportages et des films. Il laisse une œuvre de
grande ampleur, marquée du sceau de la séduction, dans ce qu'elle suppose de
plus exigeant. Hilaire a fortement marqué la peinture française de la moitié du
XXème siècle.
Le comité Camille Hilaire créé
par son fils Claude Hastaire est aujourd'hui composé de quatre membres
fondateurs (Pascale Hilaire, Florence Hilaire, Christophe Berteaux et Alexandre
Gaubert). Ce comité est à ce jour la seule autorité habilitée à expertiser et
délivrer les certificats d’authenticité des œuvres de l’artiste. Il est garant
de l’intégrité et de la protection des archives.
Critiques :
« Hilaire, peintre complet et
réfléchi, pénètre profondément les masses d'une rayonnante lumière, recomposant
l'arc-en-ciel dans son intensité. Il poursuit ainsi l'effort cézannien, pour
retrouver l'architecture de la matière qu'il nous suggère par une atmosphère
chaude, rayonnante de joie. »
— Raymond Charmet
« Il exprime une certaine gaieté
qui lui est naturelle par l'emploi des couleurs pures et le choix des sujets :
plages, musiciens, personnages dans les coulisses, rivières, ports, femmes
devant leurs miroirs. Élève d'André Lhote, il a le souci de la construction et
peint toutes ses toiles selon un tracé fourni par le "nombre d'or".
Il respecte l'anatomie des personnages et la structure des objets qu'il
représente, mais il traduit librement les effets de lumière et de couleur. Il
donne aux ombres un caractère géométrique et entoure les formes d'un halo de
contour précis... Tout en montrant toujours un grand souci de remplir
d'éléments géométriques toutes les parties du tableau, il jette sur la plupart
un voile léger obtenu par l'adoucissement des contrastes colorés. »
— Revue Connaissance des arts
« Également à l'aise lorsqu'il
peint un verger, des jardins tropicaux ou une fille aguichante, Camille Hilaire
est un superbe jouisseur de la palette. Je ne saurais trouver univers pictural
plus éloigné du mien que celui de cet infatigable chantre du plaisir de vivre.
D'une sensualité effrénée mais saine, ses filles à voilettes, et qui seraient
tout à fait nues sans les discrets ajouts suggestifs de mini-sous-vêtements
dont la noirceur exalte l'éclat des chairs opulentes qu'ils retiennent, sont de
belles plantes épanouies et ne demandant qu'à s'ouvrir davantage en vue
d'enivrements partagés. Rien de vicieux en tout cela. Et, ce que de loin
j'estime être le plus important, la qualité de la peinture est permanente. Une
touche très franche, des stylisations dont la fréquente hardiesse ne nuit pas à
la vie, des rapports souvent audacieux, sans jamais être vulgaires, même au
comble d'une périlleuse intensité colorée. »
— Michel Ciry
« La sûreté de la distribution
de la couleur dans une toile d'Hilaire donne l'impression d'être soutenue par
un dessin qu'on ne voit pas mais qui n'en est pas moins très ferme et qu'il y
a, sous-jacente, une sorte de volonté géométrisante ; chez cet artiste, la
souplesse, la fluidité, l'élan de la couleur reposent sur un tracé linéaire
dont il est certainement tout à fait conscient. Quelquefois même, cet invisible
tracé s'impose impitoyablement : le tronc des arbres a la simplicité robuste et
l'élan contenu des piliers de marbre d'un temple, les branches sont les rayons
parallèles d'un orage de noirceur et, surtout, derrière bla suavité du corps de
la femme, la cheminée de marbre sombre ou le miroir solidement encadré
introduisent une géométrie qui semble un impérieux rappel à l'ordre et à
l'austérité. »
— Marc Blancpain
« Cet artiste "qui attaque
la réalité avec la puissance d'un bulldozer", dit Félicien Marceau, est un
constructeur qui scande ses compositions avec autorité : un rythme interne et
discret conduit avec souplesse les lignes de force de cette symphonie de
couleurs aux contrastes énergiques, équilibrés par une fougue savamment
freinée. »
— Gérald Schurr
LA/2875/2401/800