Excerpt from Mémoires, Souvenirs Et Anecdotes par M. Le Comte de Ségur, Da l'Academie Française, Vol. 1: Correspondance Et Pensées du Prince de Ligne; Avec Avant Propos Et Notes (Classic Reprint)



Autrefois, sous Louis XV et sous Louis XVI, un jeune homme entrant dans le monde v faisait ce que l'on appe lait un début. Il cultivait les arts d'agrément; le père in diquait etsuivait la direction de ce travail car c'en était un; mais la mère la mère seule pouvait porter son fils à ce dernier degré de politesse, de grâce et d'amabilité qui finissait son éducation. Outre sa tendresse naturelle son amour-propre se trouvait tellement de la partie que l'on peutjuger du soin, dela recherche qu'elle mettait à donner a ses enfants à leur entrée dans le monde tout le charme qu'elle pouvait développer en eux ou leur communiquer. De là venaient cette politesse si rare, ce goût exquis, cette mesure dans les discours, dans les plaisanteries, cette grâce de maintien en un mot cet ensemble qui classait ce qu'on appelait la bonne compagnie, et qui distingua tou jours la société française, même chez les étrangers. Un jeune homme avait-il manqué, dans sa jeunesse à une attention pour une femme, à un égard pour un homme plus âgé que lui, à une déférence pour la vieillesse, que la mère du jeune étourdi en était instruite le soir même par ses amis; et le lendemain il était sûr d'une leçon et d'une réprimande.