Louis Émile Vincent Pergaud est un instituteur et romancier français né le à Belmont(Doubs) et mort pour la France le à Fresnes-en-Woëvre (Meuse)1,2, peu après la bataille de laWoëvre. Il est l'auteur de De Goupil à Margot, prix Goncourt 1910, et de La Guerre des boutons, paru en 1912.
Sa première publication en prose parait dans le Mercure de France en 1910, le recueil de ces nouvelles s'intitule De Goupil à Margot (Prix Goncourt 1910). Avec cette œuvre Pergaud s'établit comme maître littéraire dans le domaine animalier. Certains critiques y voient l'expression des similitudes entre les instincts amoraux des animaux, et les activités immorales des hommes. Ces mêmes critiques proposent que Pergaud adopte une telle position en conséquence de son ferventantimilitarisme, une attitude qu'il aurait développée durant son service national en 1902.
En 1911 sort son deuxième recueil de nouvelles sur le thème des animaux, dont La Revanche du corbeau.
En 1912, il écrit La Guerre des boutons, roman de ma douzième année : rivalités belliqueuses entre garçons de deux villages voisins à chaque rentrée scolaire. Cette guerre prend une forme un peu particulière : en plus des coups et des injures, les « vaincus » se voient confisquer leurs boutons en guise de trophées, avant d'être renvoyés chez eux. Le roman commence avec humour et innocence, mais devient de plus en plus sinistre au fur et à mesure que la frontière entre jeu et réalité est brouillée. Sa Majesté des mouches développera plus tard des aspects assez similaires. On trouvera aussi dans la Guerre des boutons plusieurs thèmes relevant de la vie sociopolitique de la Troisième République française : le conflit entre l'Église et le mouvement anticlérical, l'esprit revanchard, l'instruction civique à la Jules Ferry, etc. Les villages que Pergaud appelle Longeverne et Velrans sont ceux de Landresse et Salans, et dans le personnage de La Crique on reconnaîtra l'auteur lui-même.
Du point de vue stylistique, Louis Pergaud se réclame de Rabelais, notamment pour sa science de l'énumération.
La Guerre des boutons, roman de ma douzième année (titre complet) est un roman français écrit par Louis Pergaud, écrivain franc-comtois, et publié en 1912. Il décrit la « guerre » que se livrent les bandes d'enfants de deux villages rivaux, Longeverne et Velrans, dans la campagne franc-comtoise de la fin du xixe siècle. L'auteur s'est inspiré de la vie dans le village de Landresse, dans le département du Doubs, où il a enseigné deux ans. Le titre vient du butin de cette guerre, constitué en majorité par les boutons dont les vaincus sont dépouillés par les vainqueurs. Le récit, pour la plus grande partie, raconte l'histoire du point de vue des enfants de Longeverne.
Mercure de France
La maison d'édition
Comme les autres revues littéraires d'avant-garde des années 1890, Le Mercure de France crée très vite ses propres éditions, qui entendent répondre au même désir de libération des carcans intellectuels, sociaux et commerciaux qui avait présidé à sa naissance. Outre les principaux textes symbolistes, les premières œuvres de Gide et de Claudel, de Colette, d'Apollinaire… constituent, en l'espace d'une quinzaine d'années, le fonds duMercure, qui est aussi le premier éditeur à faire paraître l'œuvre de Nietzsche en français, grâce à l’entremise de son premier traducteur Henri Albert. Le dévouement d'Alfred Vallette, puis de Georges Duhamel, entretiendront le culte et le rayonnement du Mercure de France, sous l’œil critique de Paul Léautaud, l'auteur de l’extraordinaire Journal littéraire,commencé en 1893 et tenu pendant plus de soixante ans, jusqu’à sa mort en 1956.