SAINT-LEGER - ‎Histoire de Lille des origines à 1789‎ - 1942


SAINT-LEGER Alexandre de‎ - ‎Histoire de Lille des origines à 1789‎ - 
‎Emile Raoust Lille, 1942. In-4. Broché. Couverture illustrée. 466 pages. Croquis dans le texte. Plans dépliants hors texte. Indications chronologiques. Bibliographie.










Lille (prononciation : /lil/ Écouter) est une ville du nord de la France, préfecture du département du Nord et chef-lieu de la région Hauts-de-France.

Avec 236 710 habitants intra-muros au dernier recensement en 2021, Lille est la dixième commune la plus peuplée de France, mais aussi la principale commune de la Métropole européenne de Lille, qui rassemble 94 autres communes dont Roubaix, Tourcoing et Villeneuve-d'Ascq ou encore Marcq-en-Barœul et compte près de 1,2 million d’habitants.

Dans sa partie française, son unité urbaine et ses 1 058 439 habitants en 2021 font de Lille la cinquième agglomération de France derrière Paris, Lyon, Marseille et Toulouse, mais la quatrième pour son aire d'attraction qui rassemble 1,5 million d'habitants. Plus largement, elle appartient à une vaste conurbation transfrontalière formée avec les villes belges de Mouscron, Courtrai, Tournai et Menin, qui a donné naissance en janvier 2008 à l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, premier Groupement européen de coopération territoriale (GECT), qui totalise plus de 2,1 millions d'habitants. Elle exerce également une influence importante sur un territoire de plus de 3,8 millions d'habitants appelé « aire métropolitaine de Lille », fortement urbanisé et dense, comprenant notamment l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et les agglomérations d'Arras et Cambrai.

Centre culturel important au croisement des aires picarde et flamande, son nom en ancien français est L'Isle et se réfèrerait à sa localisation primitive supposée près d'une île des marécages de la vallée de la Deûle où elle a été fondée. Son nom en flamand français est Ryssel /riːsəl/), et en flamand occidental Rijsel. Le nom Rijsel n'est usité qu'en région flamande de Belgique, les Néerlandais utilisant le nom « Lille ».

Surnommée encore aujourd'hui, en France, la « Capitale des Flandres », Lille et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, ancien territoire du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental. Ville de garnison (en témoigne sa Citadelle), Lille a connu une histoire mouvementée du Moyen Âge à la Révolution française. Très souvent assiégée au cours de son histoire, elle a appartenu successivement au royaume de France, à l'État bourguignon, au Saint-Empire romain germanique, aux Pays-Bas espagnols avant d'être définitivement rattachée à la France de Louis XIV à la suite de la guerre de succession d'Espagne en même temps que tout le territoire composant la province historique de la Flandre française. Lille est encore assiégée en 1792 lors de la guerre franco-autrichienne, en 1914 et en 1940. Elle a été durement éprouvée par les deux conflits mondiaux du xxe siècle au cours desquels elle est occupée et subit des destructions.

Cité marchande depuis ses origines, manufacturière depuis le xvie siècle, la révolution industrielle en fait une grande capitale industrielle, principalement autour des industries textiles et mécaniques. Leur déclin, à partir des années 1960, ouvre une longue période de crise et ce n'est qu'à partir des années 1990 que la reconversion vers le secteur tertiaire et la réhabilitation des quartiers sinistrés donnent un autre visage à la ville. La création du métro automatique en 1983, la construction du nouveau quartier d'affaires Euralille à partir de 1988 (aujourd'hui le 3e de France derrière La Défense et Lyon Part-Dieu), l'arrivée du TGV en 1993 et de l'Eurostar en 1994 plaçant Lille au cœur des grandes capitales européennes, le développement de son aéroport international, des événements annuels comme la Braderie de Lille qui a lieu début septembre (deux à trois millions de visiteurs), le développement d'un pôle étudiant et universitaire (aujourd'hui, avec plus de 110 000 étudiants, le 3e de France derrière Paris et Lyon), le classement Ville d'art et d'histoire en 2004 et les manifestations de Lille 2004 (capitale européenne de la culture) et de Lille 3000 constituent les principaux symboles de ce renouveau. En 2020, la métropole européenne de Lille est « capitale mondiale du design ».

Géographie
Situation
Lille est située dans le nord de la France, au centre du département du Nord, à une vingtaine de kilomètres du centre de gravité du département1.

Lille est située à une quinzaine de kilomètres de la frontière entre la France et la Belgique et se trouve également toute proche de la frontière administrative et linguistique qui sépare la région flamande de la région wallonne. Ainsi, par exemple, le poste-frontière de Menin, situé à 17 km au nord de Lille est flamand et néerlandophone, tandis que celui de Mouscron situé à 15 km au nord-est est wallon et francophone.

Lille s'est établie dans la vallée de la Deûle dont plusieurs bras, aujourd'hui pour la plupart couverts, parcourent la ville. Naviguée depuis l'époque gallo-romaine, la rivière, aménagée récemment en canal à grand gabarit, traverse la ville du sud-ouest au nord pour rejoindre la Lys.

Dès le milieu du ive siècle, au déclin de l'empire romain d'Occident, des peuples Germains se sont installés au nord de la route Boulogne-sur-Mer-Cologne : la frontière linguistique passait alors au sud de Lille comme le signale la toponymie en hem de Wazemmes, Esquermes, Hellemmes, etc.2. Pourtant, Lille et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, c'est-à-dire aux anciens territoires du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental, contrairement à Dunkerque ou Bailleul. Au xie siècle, lors de la naissance de Lille, la frontière linguistique passait déjà à l'ouest de la ville3. Ainsi, à l'opposé d'une idée assez répandue, Lille n'a jamais été une ville de langue flamande, mais de dialectes romans.

Lille est à la croisée de grands itinéraires européens, routiers, mais aussi ferroviaires ou maritimes, Est/Ouest entre l'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et le Royaume-Uni, Nord/Sud entre les Pays-Bas, la Belgique, la France et l'Espagne.

À vol d'oiseau, Lille se situe à 93 km de Calais, 100 km de Bruxelles, 205 km de Paris, 230 km d'Amsterdam, 242 km du centre de Londres, 405 km de Francfort, 408 km de Strasbourg et 796 km de Toulouse.

Par la route, Lille est distante de 80 km de Dunkerque, de 90 km d'Ostende, de 110 km de Calais et de Bruxelles, de 125 km d'Anvers, de 225 km de Londres (+ 55 km en shuttle), de 230 km de Paris, de 300 km d'Amsterdam et de Cologne, de 305 km de Luxembourg, et de 345 km de Bonn.

Communes limitrophes
Lille est située au centre de la Métropole européenne de Lille. Toutes les communes limitrophes en font partie. Il n'y a aucune rupture du tissu urbain entre Lille et ces communes, sauf à l'ouest entre la commune associée de Lomme et les communes limitrophes d'Ennetières-en-Weppes, Capinghem, Prémesques, Pérenchies et Lompret qui restent assez largement rurales.


Les communes de MEL.
CarteWikimedia | © OpenStreetMap
Les limites communales de Lille et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Lille
Lambersart
Lompret Saint-André-lez-Lille
La Madeleine Marcq-en-Barœul
Mons-en-Barœul
Pérenchies
Prémesques
Capinghem
Ennetières-en-Weppes Lille Villeneuve-d'Ascq
Englos
Sequedin
Loos Faches-Thumesnil
Wattignies Lezennes
Ronchin
Relief et géologie

Topographie de la ville de Lille.
La ville de Lille est située à environ 20 mètres d'altitude4 dans un élargissement de la vallée de la Deûle. À cet endroit, les derniers affleurements crayeux (Sénonien et Turonien) de la région naturelle du Mélantois plongent à l’ouest sous les Weppes, et, au nord, sous le Barœul, deux régions de reliefs modérés développés dans le sable landénien et l’argile yprésienne. La couverture sédimentaire récente (pléistocène) est omniprésente, sous forme de lœss sur les versants ou d’alluvions en fond de vallées5.

Hydrographie
Articles détaillés : Deûle à Lille et Canaux de la ville de Lille.

Réseau hydrographique de Lille.
Le nom de la ville Illa mentionné dans la Charte de dotation de la collégiale Saint-Pierre de 1066, Insula en 1060, puis en français Lile en 1224 et Lisle en 1259, ferait référence à une île fluviale primitive sans certitude sur sa localisation6,Note 1.

La Deûle est une rivière au débit faible perdue dans une large vallée. Très fortement anthropisée dès le Moyen Âge, les multiples états de ses canalisations et aménagements, dans un contexte de relief très peu marqué, rendent difficile la perception de son tracé originel.

La ville se serait développée initialement sur un point de rupture de charge de la Deûle, nécessitant le déchargement des bateaux jusqu’à une section plus navigable de la rivière. Avant le creusement du canal de l’Esplanade en 1751, les marchandises transitaient par voie de terre entre le port de la « Haute Deûle » (quai du Wault) et celui de la Basse Deûle (emplacement de l'avenue du Peuple Belge)7.

La ville ancienne était traversée par de nombreux canaux, pour certains issus du cours originel des petites rivières qui convergeaient vers la Deûle (les nombreux bras du Fourchon ou Arbonnoise, le Bucquet, ses affluents la Riviérette, le ruisseau de Fives, pour d'autres issus des fossés des enceintes successives ou creusés pour des besoins spécifiques. Soumis à un fort envasement et considérés comme des agents infectieux, la plupart ont été asséchés et comblés, transformés en égouts ou recouverts au cours de la deuxième moitié du xixe siècle. Le dernier canal important, le canal de la Basse-Deûle, où était établi l'un des deux ports historiques de la ville, a été comblé au début des années 1930 pour devenir l'avenue du Peuple-Belge8.

En 2009, trois bras anciens de la Deûle subsistent en partie :

le bras de Canteleu ou de la « Haute Deûle » dans le quartier des Bois-Blancs, tronçon de l'ancien canal à gabarit Freycinet subsistant après la construction du port de Lille ;
le bras de la Barre et de la « Moyenne Deûle » qui passe à proximité du quai du Wault puis entre la citadelle et le Vieux-Lille ;
le bras de la « Basse Deûle » qui émerge à l'extrémité nord de l'avenue du Peuple-Belge et se jette dans la canal à grand gabarit actuel au pont Sainte Hélène à La Madeleine. Dans le cadre du plan bleu métropolitain, ce bras pourrait être prolongé jusqu'à l'ancien hospice général de Lille ou jusqu'à la place Louise-Bettignies d'après une proposition plus ambitieuse9.
L'eau a disparu du centre historique mais le bras de Canteleu, le canal de la Moyenne Deûle, le port de Lille et la liaison à grand gabarit qui passe entre la Citadelle et la ville de Lambersart forment, à l'ouest de la ville, un grand 8 entourant deux îles, le quartier des Bois Blancs et la Citadelle.

Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat du Nord.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-200010. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)11.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 687 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet10. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lesquin à 6 km à vol d'oiseau12, est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 740,0 mm13,14. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 202215.

Urbanisme
Typologie
Lille est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'InseeNote 2,16,17,18. Elle appartient à l'unité urbaine de Lille (partie française), une agglomération intra-départementale regroupant 60 communes19 et 1 058 439 habitants en 2021, dont elle est la ville-centre20,21.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est la commune-centreNote 3. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus22,23.

Occupation des sols
Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (97,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (92,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (64,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (26,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,5 %), terres arables (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,6 %)24.

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (xviiie siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)25.

Morphologie urbaine
Article détaillé : Développement urbain de Lille.
Tissu urbain
Trois dimensions principales ont contribué, souvent conjointement, à façonner le tissu urbain de la ville actuelle : les extensions successives de la place forte, depuis les origines de la cité jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque les fortifications ont été déclassées ; les destructions survenues lors des principaux conflits qu’elle a connu au cours de son histoire ; les restructurations volontaires de l’espace urbain, à l’initiative des entrepreneurs lors de son industrialisation ou des pouvoirs publics dans le cadre de sa modernisation.

Extensions de la place forte

L'enceinte du Second Empire et les enceintes précédentes depuis le xiiie siècle.
L’enceinte fortifiée de Lille a connu sept extensions successives qui ont fait passer l’espace intra-muros de dix à 1 000 hectares sur une période de 800 ans26. Les trois principales surviennent : au xiiie siècle, lors de l’annexion des paroisses Saint-Maurice et Saint-Sauveur ; en 1670, lors de la construction de la citadelle et du renforcement du système de défense de la ville par Vauban, lequel s’est accompagné de l’annexion des faubourgs de Saint-André et de la Madeleine ; en 1858, à la suite de l’annexion de Wazemmes, Moulins, Esquermes, Fives et du faubourg Saint-Maurice, au terme de laquelle les trois premières communes se trouvent largement inscrites dans le nouveau périmètre fortifié. La première extension définit un périmètre d’urbanisation dense d’origine moyenâgeuse sous influence flamande ; la seconde une adjonction d’époque classique française et une infrastructure militaire particulièrement prégnante ; la troisième l’inscription d'une véritable ville nouvelle, déjà marquée par l’industrialisation naissante, et une emprise de plus en plus considérable des fortifications. Déclassées en 1919, ces fortifications et les terrains militaires qui les entouraient ont offert une réserve foncière à l’implantation d’infrastructures modernes depuis l’entre-deux guerres jusqu’aux années 1990 (nouvelle faculté de Droit, cité administrative, logements sociaux, voies rapides, espaces verts, cité hospitalière, Lille Grand Palais et Euralille, etc.)27 Cette césure entre la partie intra-muros de l'ancienne ville et les quartiers hors les murs reste par conséquent aujourd'hui encore très sensible.

Destructions militaires

Bombardements de Lille (Nord) par les Autrichiens, 29 septembre 1792
Régulièrement endommagée par les nombreux sièges qu’elle a subis, Lille est toujours reconstruite. Les destructions les plus massives sont aussi les plus récentes. D’abord au cours de la Révolution et du siège de la ville de 1792. À la destruction de plusieurs couvents vendus comme biens nationaux, s’ajoute les dégâts du siège autrichien au cours duquel un grand nombre d’édifices publics ou religieux, parmi lesquels l'église Saint-Étienne et 2 000 maisons sont endommagés tandis que 500 sont complètement détruites, en particulier dans le quartier populaire de Saint-Sauveur28. La Première Guerre mondiale, dont la ville sort exsangue après quatre années d’occupation, laisse à son tour des traces indélébiles29. Les bombardements de 1914, l’explosion de 1916, les réquisitions et la destruction des infrastructures par l’occupant laissent une ville en ruine et les baraquements dans les zones sinistrées ne disparaîtront que lentement entre 1924 et 193030. La Seconde Guerre mondiale se révèle moins dramatique sur le plan des infrastructures industrielles, mais les dommages sont néanmoins considérables : 1 675 immeubles et édifices publics ont été totalement détruits, 1 709 gravement endommagés, 2 208 plus ou moins touchés31.

Architecture et urbanisme
Article détaillé : Architecture à Lille.
Vue panoramique de la grand-place dans le cœur de Lille, quartier Lille-Centre, la nuit.
Vue panoramique de la grand-place dans le cœur de Lille, quartier Lille-Centre, la nuit.
L’administration municipale, le Magistrat, qui fixe des règles de construction est un acteur majeur de l’urbanisme depuis le xiiie siècle. Une loi de 1287 qui limite le droit de chaque contribuable à une bâtir une seule demeure est à l’origine de la maison de ville. Ces premiers règlements et la surveillance des constructions par la municipalité sont à l’origine de la forme d’urbanisme d'une ville dense de maisons jointives alignées le long des rues sur des parcelles étroites. Les maisons de bois à pignon sur rue de cette époque ont cependant disparu32.

À quelques exception près datant de la fin du xvie siècle, les plus anciennes maisons subsistant dans le Centre et dans le Vieux Lille, les maisons à arcures, ont été édifiées pour l’essentiel au début du xviie siècle à la suite d’une ordonnance du 14 février 1566 qui impose la construction en maçonnerie et des toitures au faîtage parallèle à la rue (et non plus perpendiculaire)32. .

Les constructions inspirées de l’architecture de la Renaissance flamande datent de la deuxième moitié du xviie siècle (période précédant et succédant à l'intégration de la ville au royaume de France en 1667), la Vieille Bourse, le rang de Beauregard et les maisons à travées dont beaucoup subsistent dans les rues aux alentours de la Grand-Place et dans le Vieux Lille. Ces immeubles étaient construits d’après un plan imposé par le Magistrat, laissant au propriétaire et aux artisans une liberté d’ornementation33.

Peu après la conquête de Lille par Louis XIV, Vauban étend en 1670 l'enceinte vers le Nord et la nouvelle Citadelle, englobant le faubourg Saint-Pierre et également des espaces non construits. Un nouveau quartier, le « quartier royal », se construit à cet emplacement à partir de la fin xviie siècle et au cours du xviiie siècle, avec des hôtels particuliers semblables à ceux des quartiers aristocratiques de Paris, des maisons de premier, second et troisième rang à un étage34. Á la même époque, des maisons plus modestes de style classique lillois assez sobre, encore présentes principalement place aux Oignons et dans les rues avoisinantes, succèdent à l'architecture à arcures.

Une nouvelle vague, déterminante, couvre la seconde moitié du xixe siècle après l’annexion des communes limitrophes. À la limite sud et ouest de la ville ancienne, de nouvelles avenues larges et rectilignes prennent la place des fortifications démantelées (en particulier, l’actuel boulevard de la Liberté avec la Place de la République en son centre). La ville nouvelle est par ailleurs structurée par un quadrilatère formé par la rue Nationale, le boulevard Montebello et le boulevard Victor-Hugo autour desquels se bâtissent des immeubles bourgeois. C’est l’époque de la construction de grands édifices publics (Préfecture, Palais des Beaux-Arts) et des quartiers universitaires, catholique dans le quartier Vauban, laïc dans le quartier Saint-Michel. C’est aussi l’époque du percement de l’actuelle rue Faidherbe, qui relie la gare à la Grand Place, puis de l’actuelle avenue de la République, qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing, prolongée par le boulevard Carnot jusqu’à la Grand Place, et qui entraîneront d’importantes destructions de la ville ancienne35. C’est enfin l’époque où la plupart des nombreux canaux à ciel ouvert disparaissent et où se met en place un système de voirie. En revanche, dans les quartiers qui échappent à ces opérations urbanistiques d’envergure, c’est le développement anarchique de l’habitat ouvrier qui se déploie à proximité d’usines qui ne cessent de grandir. Le xxe siècle, enfin préoccupé de salubrité publique, devra, pour faire face au problème récurrent du logement exacerbé par les destructions des deux guerres, composer avec cet état de fait, souvent en procédant à des destructions massives avant que ne s’impose l’idée de préservation du patrimoine36. Ce sera le cas pour l’ancien quartier Saint-Sauveur, déjà partiellement démoli lors de l’édification du nouvel hôtel de ville dans les années 1920, et complètement rasé dans les années 1960 pour faire place à de nouvelles voies et à des ensembles immobiliers modernes.

Quartiers
Article détaillé : Quartiers de Lille.

Les quartiers de Lille et les grands axes de la trame urbaine.
Contrairement à la plupart des villes médiévales, Lille ne s’est donc pas développée de manière circulaire autour d’un hyper-centre, mais par la construction de quartiers entiers et en absorbant des villes avoisinantes. C'est pourquoi elle se présente plutôt comme une mosaïque de quartiers, avec chacun une physionomie et un dynamisme propre.

Vient d'abord le cœur historique qui constitue aujourd'hui une partie des quartiers du Vieux-Lille et de Lille-Centre. Ces deux quartiers couvrent toutefois également des extensions de la ville des xviie siècle au xixe siècle. Viennent ensuite les quartiers issus des annexions du xixe siècle, les quartiers des Bois Blancs, de Vauban Esquermes, de Wazemmes, de Lille-Moulins, du Faubourg de Béthune, de Lille-Sud, de Saint-Maurice Pellevoisin et de Fives. Viennent enfin les communes associées au xxe siècle, Hellemmes à l'est et Lomme à l'ouest.

Les quartiers défavorisés correspondent plus particulièrement à un croissant s’étendant au sud de la ville et, ponctuellement, à l'est et à l'ouest37. Les quartiers de Moulins, Faubourg de Béthune et Lille-Sud sont classés zones franches urbaines et hébergent environ 15 % de la population de la ville38. À l'exception de Moulins, ces quartiers peinent à se développer malgré les efforts de la municipalité.

Les quartiers du Vieux-Lille, de Wazemmes et de Saint-Maurice Pellevoisin connaissent une évolution particulièrement dynamique. Les raisons de ces évolutions sont variées. On peut citer principalement la beauté et la richesse historique pour le Vieux-Lille, la vivacité de la vie associative et artistique pour Wazemmes et la proximité de nouvelles infrastructures commerciales et de transports (Euralille, Gare de Lille-Europe) pour Saint-Maurice Pellevoisin.

Conurbation
Tout au long de son histoire, Lille s’est trouvée enfermée dans ses fortifications. Des communes puissantes se sont alors développées dans les environs de la place forte, en particulier au cours de la révolution industrielle : si, entre 1861 et 1931, Lille enregistre une croissance de 50 % de sa population, c’est un doublement que connaît sa banlieue39 tandis que les populations de Roubaix et Tourcoing se trouvent multipliées par 2,5. Aujourd'hui, selon l'Atlas transfrontalier de l'Insee40, l'ensemble formé par l'agglomération transfrontalière lilloise comprend environ un million d'habitants côté français et 1,2 million d'habitants si l'on intègre le semis de villes frontalières côté belge telles que Mouscron, Comines-Warneton, Wervik, etc. La Métropole Européenne de Lille, agglomération multipolaire dont fait partie Lille est ainsi la quatrième agglomération française (par sa population) derrière celles de Paris, Lyon et Marseille.

Cette agglomération appartient également à une vaste conurbation qui s’étend en Belgique avec, notamment, les villes de Courtrai, Tournai, Roulers, Mouscron, Ypres et Menin, totalisant plus de 1,9 million d’habitants41. Elle a donné naissance, en janvier 2008, au premier groupement européen de coopération territoriale (GECT), l'Eurométropole Lille Kortrijk Tournai42.

Ressources en matériaux de construction
L'argile yprésienne de la région a alimenté de nombreuses briqueteries qui ont fourni la ville, jusque dans la seconde partie du xxe siècle. La craie, appelée localement pierre de Lezennes, a été largement exploitée pour la construction, en carrières souterraines (à la périphérie de Lille, principalement à Loos-lez-Lille et à Emmerin, au sud, et à Lezennes, au sud-est)5. Ces anciennes carrières sont matérialisées dans les champs par des ouvertures clôturées (les têtes de catiches), effondrement ou fontis mettant en relation les réseaux souterrains avec la surface. La craie est une pierre à grain fin facile à tailler, traditionnellement utilisée en mélange avec la brique. Facile à sculpter, elle a permis la construction de maisons baroques et classiques très décorées typiques du Vieux-Lille. Elle était aussi destinée à la fabrication de chaux. Mais la craie est une roche fragile face à l'érosion. Elle a donc souvent été remplacée par du calcaire lutétien importé de l'Oise pour la construction des monuments à partir du xixe siècle. Le grès de Flandre, gris clair, très dur et étanche, issus du Douaisis et du Béthunois, est la pierre traditionnelle des rez-de-chaussée lillois appelés « gresseries ». La pierre bleue importée de Belgique (de Tournai puis de Soignies) est aussi beaucoup utilisée, dés le Moyen Âge mais surtout aux xixe et xxe siècles, principalement pour les soubassements et les seuils des bâtiments.

Logement
En 2020, le nombre total de logements dans la commune était de 141 987, alors qu'il était de 133 879 en 2014 et de 125 410 en 2009I 1.

Parmi ces logements, 87,4 % étaient des résidences principales, 3,5 % des résidences secondaires et 9,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 20,5 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 78,3 % des appartementsI 2.

Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Lille en 2020 en comparaison avec celles du département du Nord et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (3,5 %) supérieure à celle du département (1,7 %) mais inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation des résidences principales, 27,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (27,9 % en 2014), contre 54,5 % pour le Nord et 57,5 pour la France entièreI 3.

Le logement à Lille en 2020.
Typologie LilleI 1 NordI 4 France entièreI 5
Résidences principales (en %) 87,4 90,7 82,1
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 3,5 1,7 9,7
Logements vacants (en %) 9,1 7,7 8,2
Projets d'aménagements

Travaux d'extension d'Euralille à Chaude Rivière en 2009.

Une partie de la friche de l'ancienne gare Saint-Sauveur.
Lille est actuellement concernée par quatre grands projets d'aménagement :

le Grand Projet Urbain (GPU)43. Il porte principalement sur l'aménagement de l'habitat social et de l'habitat ancien des quartiers de Lille-Sud et de la Porte de Valenciennes à Moulins. Il comprend notamment la construction de 3 400 logements neufs et la reconstruction ou la réhabilitation d'une douzaine d'équipements collectifs. Lancé en 2006, il devrait être achevé en 2015 ;
l'aménagement des Rives de la Haute Deûle, entre Lomme et le quartier des Bois Blancs. Il couvre une superficie de cent hectares et est organisé autour de l’aménagement d’un centre d’activités consacré aux NTIC, qui accueille le pôle d'excellence EuraTechnologies, et de la création d’un parc urbain44. Il a été initié en 2004 par la création de la ZAC des Rives de la Haute Deûle ;
l'extension d'Euralille, depuis le nord de la gare Lille-Europe jusqu'à la gare de fret Saint-Sauveur45 et la porte de Valenciennes. Le programme porte notamment sur l'extension du Grand Palais tandis que la réalisation d'Euralille 2, qui accueille en particulier le nouvel Hôtel de Région et environ 800 logements (quartier du Bois habité), s'est achevée en 2010.
le réaménagement du site de la citadelle46, plus grand espace vert de la ville, d'une superficie d'environ 100 hectares. Engagés en 2010, les travaux ont commencé par la déconstruction du stade Grimonprez-Jooris. Ils devraient se poursuivre sur plusieurs années47.
Un cinquième projet engagé dès 1994 se poursuit par ailleurs. Il s'agit du parc Eurasanté, destiné à accueillir des entreprises dans la filière de la biologie, des biotechnologies et de la santé. Le périmètre actuel du parc est de 130 hectares qui devraient être portés à 170 hectares d'ici à 2020. Le programme à l’horizon 2015 devrait comprendre 300 000 à 345 000 m2, de bureaux et laboratoires, mais aussi un centre de service, une résidence hôtelière et des logements48.

Parmi les grands projets qui restent encore largement à définir, on peut citer :

la reconversion de l'emprise de l'ancienne gare Saint-Sauveur dans le centre (environ 20 hectares)49 pour lequel s'est constituée une forte contestation au projet d'aménagement50.
la reconversion des friches de Fives Cail Babcock à Fives (une vingtaine d'hectares également)51.
Enfin, des études concernant la remise en eau de certains des anciens canaux ont été réalisées. Il s'agit principalement de la remise en eau de la basse Deûle dans le Vieux-Lille, actuellement avenue du Peuple-Belge. Le projet a toutefois été reporté52.

Voies de communication et transports
Article détaillé : Transport à Lille.

Piste cyclable avenue de la République qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing.
Lille dispose d’une situation géographique privilégiée. Depuis une trentaine d'années, un important réseau de transports s’est développé qui en fait aujourd’hui un carrefour européen, particulièrement au niveau routier et ferroviaire et, dans une moindre mesure, portuaire et aéroportuaire.

Au niveau urbain, Lille dispose d’une ceinture périphérique et d’un réseau relativement dense de voies rapides reliant la majorité des communes de l’agglomération. Les transports en commun (métro, bus et tramway) sont bien développés mais, comme dans la plupart des métropoles, ont l’inconvénient d’être principalement en « étoile », polarisés autour de Lille.

Pour ce qui concerne la ville de Lille proprement dite (hors Hellemmes et Lomme), la dernière enquête de 2006 sur les déplacements fait apparaître une mobilité par habitant plutôt élevée (3,99) par rapport à la moyenne de la Métropole. Le premier mode de déplacement est la marche à pied qui représente 47 % des déplacements. Le second reste l'automobile avec 33 % des déplacements. Mais les Lillois se déplacent relativement moins en voiture et de moins en moins (-18 % de déplacements par personne en tant que conducteur entre 1998 et 2006). De fait, 41 % des Lillois appartiennent à un ménage qui ne possède pas de voiture. En revanche, ils se déplacent plus en transports collectifs urbains (17 % des déplacements) et à vélo (2 % des déplacements), ces deux modes de transport marquant par ailleurs une nette progression depuis la dernière enquête (+ 46 % pour les transports collectifs et + 39 % pour le vélo)53.

Depuis le début des années 2000, un effort relativement important de promotion des déplacements à vélo a été entrepris. Le réseau des pistes cyclables totalise ainsi un peu plus de 450 km à l'échelle de la métropole et un maillage complet est prévu à l'horizon 201254. Depuis le 16 septembre 2011, Lille est doté d'un système de vélos en libre service, le V'Lille, qui propose 2 000 vélos en libre service répartis sur 220 stations sur la Métropole Européenne de Lille, dont 150 situées à Lille55. Le service offre également 3 000 vélos en location longue durée.

Ces dernières années, Lille s’est ouvert à de nouvelles formes de mobilités ainsi qu’en attestent les projets Happymoov56 et EcoTa.co57.

Au 23 octobre 2019, vingt-quatre stations Citiz sont en place dans la commune, pour effectuer de l'autopartage.

Toponymie
Le nom de la localité est successivement attesté sous les formes latinisées [in castellana] Ylensi en 96758; [apud] Insulam en 106358,59; Islae59 et [in loco progenitoribus] Illa [nominoto] en 106660; Insula en 1070, 1076, 108159, 1104; Isla en 109659; [castro] Insulano en 1177 et enfin françaises Lile en 122459; Lysle en 125961.

Il s’agit d’une formation toponymique médiévale basée sur l’appellatif roman isle59,61. En français, le terme isle « île » est attesté dès le xiie siècle et est issu du gallo-roman ISULA, issu lui-même du latin i[n]sula « île, îlot de maisons »62. Les formes de 1224 et 1259 montrent un ajout précoce de l'article défini la et son agglutination59.

Raymond Schmittlein avait vu dans Lille, en partant de la forme néerlandaise Rijsel, un nom de personne germanique tel Rizili, pris absolument58. Il suggère par là que les attestations latines nombreuses et régulières qui impliquent toutes le mot isle > île sont le produit d'une réinterprétation postérieure ou une mauvaise traduction. Albert Dauzat qui cite uniquement cette hypothèse ne se prononce pas sur la question58, signe de sa perplexité. En revanche Maurits Gysseling considère que la forme Rijsel résulte également d'une agglutination dans l'expression ter (te + der) « la » + ijsel (comprendre forme germanisée du mot latin i[n]sula ou roman isle), devenu ensuite Rijsel par aphérèse du premier élément te-59.

Remarque : le mot latin insula pouvait également avoir le sens d'« îlot de maisons », sens relevé en moyen français dans une traduction de Suétone en 152062. On note aussi un mot islel vers 1155, terme ayant le sens d’îlot et vraisemblablement celui d’« ensemble de maisons ».

Histoire
Article détaillé : Histoire de Lille.
Lille possède une longue histoire et une riche tradition de résistance armée. C'est notamment la ville la plus assiégée de France [réf. nécessaire]et ses canonniers constituaient une confrérie très respectée. Voici ci-dessous les périodes et les faits historiques les plus marquants de la commune63.

Origines
Lille aurait, selon la légende, été fondée en 640 par Lydéric. Toutefois, elle n’apparaît dans les archives qu’à partir du xie siècle64. Le site actuel de la ville recèle des traces d’occupation antérieure (préhistoire, époque gallo-romaine, mérovingienne, carolingienne) mais les vestiges retrouvés ne disent rien de l'urbanisation à ces époques, même s'il semble probable qu'un hameau existait au moins à l'époque romaine en territoire Ménapiens. Il porta peut-être le nom de Treola (Treille en latin), domaine viticole mentionné à l'époque carolingienne et vocable sous lequel la Vierge est honorée à Lille. Des traces d’un premier port seraient par ailleurs probables dès le milieu du viiie siècle. Située à la rencontre des bras de la Deûle, du Becquerel et du Bucquet, où celle-ci connait une légère rupture de pente, la ville aurait alors été constituée autour d'un castrum (site de la Treille), d’un premier port, et du forum65. Les conditions de la naissance de la ville restent toutefois un sujet controversé, création ex nihilo de Baudouin V de Flandre pour certains, lente évolution d'un domaine rural de l'époque carolingienne pour d'autres66.

Moyen Âge
Périodes du comté de Flandres

Le vœu du faisan du duc de Bourgogne. Philippe le Bon à Lille en 1454.
Le comté de Flandre, dont Lille devient l'une des capitales avec Gand, Bruges et Saint-Omer, est constitué progressivement à partir de 866 par Baudouin Ier de Flandre.

En 1066, lorsque le comte Baudouin V de Flandre établit la grande charte de dotation de la collégiale Saint-Pierre, Lille est déjà une ville avec ses remparts, accolée à son château-fort, le château de la Motte-Madame, et qui commence à se développer autour du faubourg marchand de la paroisse Saint-Étienne, situé au sud du castrum. À l'est, le village de Fins possède, lui aussi, une église, l'église Saint-Maurice. Il est intégré à Lille au cours du siècle suivant67.

La ville se développe grâce à son emplacement privilégié de traversée de la Deûle, au blé qu’on récoltait alentour en abondance et à ses relations avec les autres villes du prospère Comté de Flandre. Une foire au drap est ainsi fondée au xiie siècle.

En 1127 et 1128, Lille connaît ses premiers sièges par les armées du Roi de France, Louis VI de France, lors des affrontements entre Guillaume Cliton, fils du duc de Normandie, et Thierry d'Alsace, comte d'Alsace, pour la succession du comté de Flandre.

En juin 1213, c'est Philippe Auguste qui fait le siège de Lille et remporte la ville en trois jours. Elle est reprise par Ferrand de Portugal en septembre de la même année, puis par Philippe Auguste qui incendie la ville, avant de remporter, l'année suivante, la bataille de Bouvines.

À partir de 1214, Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, s'emploie à reconstruire la ville et ses fortifications. Elle fonde notamment l'hôpital Saint-Sauveur et l'hospice Comtesse.

Périodes bourguignonnes
Lille est réunie une première fois au domaine royal en 1304. Entre 1297 et 1304, Lille a connu trois sièges, par les armées de Philippe le Bel d'abord, lors des affrontements qui l'opposent à Guy de Dampierre, par Jean Ier de Namur ensuite, lors des évènements qui font suite aux matines de Bruges et à la bataille de Courtrai (1302), puis de nouveau par Philippe le Bel après la bataille de Mons-en-Pévèle.

En 1369, Lille est cédée par le roi Charles V de France, avec Douai et Orchies, à Philippe II de Bourgogne lorsqu'il épouse la fille de Louis II de Flandre, Marguerite III de Flandre. S'ouvre alors une période de prospérité au cours de laquelle Lille devient une des trois capitales des possessions du duc de Bourgogne, avec Dijon et Bruxelles. Elle devient aussi un pôle administratif de premier plan et accueille la Chambre des comptes de l'État bourguignon en 1385. Le premier chapitre de l'ordre de la toison d'or est constitué à Lille en 1431.

En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne épouse Maximilien Ier du Saint-Empire et apporte la ville aux Habsbourg. Lille rejoint ainsi le Saint-Empire romain germanique et partage le destin des Pays-Bas pendant plus de 150 ans.

Temps modernes
Les dix-sept provinces
Pierre Preud'homme, seigneur de Coisne, mayeur de Lille, reçoit de Charles Quint une lettre patente d'anoblissement pour lui et sa descendance mâle et femelle. Cette lettre patente a été rédigée par l'Empereur en son Conseil en juillet 1530.

En 1549, Charles Quint promulgue la Pragmatique Sanction qui confère une large autonomie aux Dix-Sept Provinces des Pays-Bas dont fait partie le comté de Flandre. Elles deviennent pleinement espagnoles en 1556, lorsque Charles Quint transmet la couronne d'Espagne à Philippe II d'Espagne.

Au xvie siècle, Lille est touchée par les guerres de religion. Dès 1533, deux protestants sont brûlés sur la grand-place et trois autres décapités. Une première vague de répression survient en 1555, puis la guerre des Hurlus à partir de 1560 ; ils tentent de prendre Lille en 1580 et 1582.

Les dix-provinces
En 1581, les sept provinces à majorité protestantes, situées au nord des Pays-Bas, font sécession et constituent les Provinces-Unies par l'Acte de La Haye. Les dix provinces catholiques, ou Pays-Bas du Sud, dont Lille est l'une des capitales, restent sous le règne de la couronne d'Espagne.

En dépit d'une prospérité retrouvée, la première moitié du xviie siècle est marquée par le retour de la peste, à plusieurs reprises entre 1603 et 1636, et des crises de subsistance, puis par le retour de la guerre. La ville s'agrandit par deux extensions successives de l'enceinte, en 1603 au sud-ouest englobant le faubourg du Molinel, en 1617 au nord-est englobant le faubourg des Reignaux et l'emplacement de l'ancien château de Courtrai détruit en 1599.

En 1635, la guerre franco-espagnole éclate et les faubourgs de Lille sont ravagés par l'armée française en 1645. Elle s'achève en 1659 par le traité des Pyrénées qui donne l'Artois à la France tandis que Lille reste à l'Espagne.

La conquête française et l'Ancien régime (1668-1789)

Le siège de Lille en 1667, d'Adam François van der Meulen, Collection de peintures de l'État de Bavière.
Le roi Philippe IV d'Espagne meurt en 1665 et Louis XIV réclame la Flandre au nom de son épouse, l'infante Marie-Thérèse d'Autriche. En 1667, en huit jours (19-27 août), Lille est prise par les armées françaises menées par Sébastien Le Prestre de Vauban, simultanément avec Douai68. Son rattachement au Royaume de France est officialisé le 2 mai 1668, par le traité d’Aix-la-Chapelle. La même année, Vauban, nommé gouverneur, améliore et étend les fortifications de la ville englobant de nouveaux quartiers créés au nord-ouest par une nouvelle extension de l'enceinte jusqu'à la Citadelle69. En 1672, Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan est brièvement gouverneur de la ville.

En 1708, la citadelle capitule devant John Churchill Duc de Marlborough au terme de plus de trois mois de combats lors de la guerre de Succession d'Espagne, après la bataille d'Audenarde et la défaite française de Wattignies. La ville reste aux mains de la coalition européenne jusqu'aux traités d'Utrecht de 1713 puis revient dans le royaume de France.

Révolution française et Empire

Un épisode du siège de Lille de 1792 par Louis Joseph Watteau.
En 1789, Lille, restée profondément catholique, ne connaît pas de véritable révolution populaire, bien que des émeutes éclatent comme ailleurs70. En 1790, a lieu l'installation de la première municipalité élue qui succède à l'administration municipale qui datait du Moyen Âge, le « Magistrat ».

En 1792, la Révolution française pousse les Autrichiens, alors présents dans les Provinces-Unies, à assiéger Lille le 20 avril. La ville est sévèrement bombardée en septembre de la même année par 30 000 boulets et 6 000 bombes incendiaires, mais la résistance des Lillois et la pression des armées révolutionnaires menées par le maréchal de camp Ruault conduisent Albert de Saxe-Teschen à lever le siège le 8 octobre71. Le 8 octobre 1845, est érigée la Colonne de la Déesse commémorant cet événement.

Époque contemporaine
Révolution industrielle et expansion de la ville
Au début du xixe siècle, la ville s’industrialise : le blocus continental stimule son industrie textile et la ville passe de 53 000 habitants en 1800 à 200 000 en 1891.

En 1832, lorsque la ville est touchée par une première épidémie de choléra, elle compte déjà près de 70 000 habitants. La moitié de la population appartient à la classe ouvrière. Elle est essentiellement occupée dans le travail du coton et du lin, pour moitié en usine et pour moitié à domicile (dentellières, brodeuses, tisserands, cardeurs, etc.). Il s'agit d'une population pauvre qui habite principalement les quartiers de Saint-Sauveur et de Saint-Maurice dans des conditions de logement épouvantables. Le chômage est élevé et environ 30 % de la population lilloise est considérée comme indigente et est aidée par le Bureau de Bienfaisance72.


Communes avant l'agrandissement de Lille en 1858
En 1858, la ville, surpeuplée, s'étend. Elle absorbe les communes de Wazemmes, Esquermes, Moulins et Fives et un vaste programme de restructuration urbaine est entrepris afin de les intégrer et de faciliter les communications. Il se poursuit pendant près de cinquante ans73.

Lille devient au même moment la plus grande bourse française en dehors de Paris, car elle accueille les actions d'une dizaine de mines de charbon en très forte expansion.

En 1866, une épidémie de choléra démarre dans le nord de la France, depuis le port de Dunkerque. Elle durera de mai à novembre dans l'arrondissement, où elle entrainera le décès de 6 819 personnes74.

Le 23 juillet 1888, la chorale de la Lyre des Travailleurs, réunie dans le café La Liberté rue de la Vignette dans le quartier de Lille-Saint-Sauveur, interprète pour la première fois le chant l'Internationale.

En 1896, Gustave Delory est le deuxième maire socialiste de France après celui de Roubaix en 1892. À cette époque, Lille compte une vingtaine de filatures occupant plus de 15 000 ouvriers, une activité de tissage plus modeste qui en occupe 5 000, une activité de confection qui en fait la première place de France. À côté de cette prééminence des industries du textile et de l'habillement, la métallurgie emploie également près de 15 000 ouvriers tandis que la chimie commence à se développer75. Mais les conditions de vie de la masse de la population restent terriblement dégradées : en 1900, Lille enregistre le plus fort taux de mortalité infantile en France, de l'ordre de 30 %76.

Belle Époque, Première Guerre mondiale et Entre-deux-guerres
Avant et au début de l'arrivée des automobiles, les déplacements se faisaient en voitures tirées par des chevaux : au 1er septembre 1901, 5 000 chevaux travaillent dans la ville et on y organise des courses de fiacres77. Ceux-ci sont ensuite concurrencés par les « fiacres autos », ce qui amène en octobre 1907, une manifestation de cochers de fiacres. Néanmoins, à cette dernière date, la dernière diligence lilloise fait toujours le trajet Lille-Bondues-Linselles78

Le 25 mai 1902 s'ouvre l'Exposition universelle de Lille, en réalité davantage une exposition internationale qu'une exposition universelle proprement dite. Elle dure jusqu'au 20 octobre 190279.

Le 4 avril 1903, le grand théâtre de Lille est détruit par un incendie80.

L'application du décret du 29 décembre 1905, prévoyant que soit établi un inventaire des biens des églises (Querelle des inventaires dans le cadre de la loi de séparation des Églises et de l'État) donne lieu à des affrontements à Lille : le 29 janvier 1906, 1 500 personnes protestent devant l'église Sainte-Catherine, on relève un premier blessé devant Sainte-Marie-Madeleine, les 8 et 9 février, des portes d'église barricadées par les fidèles sont enfoncées81.

Le 4 juillet 1906, arrive à Lille la 1re étape du 4e Tour de France cycliste, qui connait déjà un grand succès populaire81. Le 1er janvier 1908, est faite l'annonce du prochain éclairage à l'électricité des rues du centre-ville82.

Le 31 janvier 1910, un fait divers, la disparition d'un garçon de course de la Banque de France (Cornil Thain) provoque un début d'émeute à Lille, la foule des ouvriers soupçonne un bourgeois, marchand de meubles de la place Sébastopol, d'en être le responsable. Le cadavre de l'employé est finalement découvert au domicile d'un fils de bonne famille, fils d'un ingénieur de la compagnie des mines d'Anzin, représentant de commerce en vins, cognacs et champagnes, en proie à des difficultés financières et en fuite. L'auteur du crime, marqué par sa violence (coups de marteau, puis coups de ciseaux), Antoine Favier est arrêté à Nancy. Son procès a lieu en novembre 1910, de nouveau sous la pression de la foule. Antoine Favier est condamné à mort, le recours en cassation est rejeté, le président de la République Armand Fallières refuse d'accorder la grâce. Le coupable est exécuté le 11 janvier 1911. On a fait venir de Paris la guillotine, amenée par rail, puis disposée sur un fourgon bâché qui traverse la ville, de même que le bourreau Anatole Deibler. Il faut de nouveau boucler le quartier de la Monnaie où a lieu l'exécution, pourtant non publique, du fait de la foule menaçante et présente dès la veille de l'exécution. Vingt mille ouvriers et ouvrières vont suivre la dépouille de l'exécuté jusqu'au cimetière de l'est où une tombe provisoire a été creusée. Des gestes de haine sont commis jusque sur la tombe. L'affaire qui mobilisa la presse parisienne avait pour de nombreux commentateurs des allures de lutte des classes opposant le bourgeois criminel au courageux ouvrier83,84,85.


La rue Faidherbe dévastée, en 1915
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est occupée par les Allemands d’octobre 1914 à octobre 191886. Durant cette période, elle est endeuillée et pour partie détruite par la violente explosion du dépôt de munition dit « des dix-huit ponts », dont le bruit est entendu jusqu'au milieu des Pays-Bas. C'est à Lille que se met en place le principal réseau de renseignement à l'arrière des lignes allemandes. Créé fin 1914, il est dirigé par Louise de Bettignies. Un monument lillois rend hommage aux fusillés de ce réseau de résistance. La 5e armée britannique commandée par le général Birdwood libère la ville le 17 octobre 1918.

Au sortir de l'occupation, la ville est ruinée, l'essentiel des équipements industriels ayant été pillés ou détruits, les infrastructures routières et ferroviaires très gravement endommagées. En dépit de l'ampleur des reconstructions nécessaires, la période de l'entre-deux-guerres reste marquée par l'incidence du développement du machinisme sur l'emploi local et par une succession de crises conjoncturelles jusqu'au début des années 1930, où la ville est durement touchée par la Grande Dépression : un tiers des Lillois est dans la misère en 193587.

Une note d'espoir et de progrès dans le contexte pas toujours évident de l'entre-deux-guerres intervient le 25 juillet 1927 : la station de radiodiffusion de Lille est inaugurée88.

La Seconde Guerre mondiale

Carte du territoire de l'Administration militaire montrant le Nord et le Pas-de-Calais rattachés au gouvernorat militaire allemand.
Article détaillé : Lille pendant la Seconde Guerre mondiale.
La prise de la poche de Lille le 31 mai 1940 livre la ville aux Allemands. Elle est rattachée au commandement allemand de Bruxelles et ne relève pas du régime de Vichy. Totalement coupée du reste de la France, la région constitue une « zone interdite ». Elle reste profondément marquée par l’occupation allemande de la Première Guerre mondiale et de petits groupes de résistance s'y constituent dès juillet 1940. Hélas, la ville dut subir les bombardements des forces alliées (surtout anglaises); en particulier le quartier de Fives, où se concentraient de nombreuses usines, faisant plusieurs centaines de victimes civiles.

Après de furieux combats entre Allemands en déroute et Forces françaises de l'intérieur, Lille est libérée le 3 septembre 1944, de nouveau par les Britanniques.

Après la Seconde Guerre mondiale, la ville se reconstruit sur ses industries traditionnelles (dont le textile) et doit affronter les crises industrielles à partir des années 1970. Dans ces années de crise, le patrimoine architectural est malmené. Il faut attendre les années 1990 pour que les Lillois prennent conscience de sa valeur et se remettent à le promouvoir.


Logo de la ville dans les années 1990.
Dans les années 1990, la ville se modernise (Euralille, LGV Nord, etc.) et joue de sa position géographique pour tenter de s'imposer comme plaque tournante du commerce entre le Royaume-Uni, le Benelux et la France. La gare Lille-Europe a été inaugurée en 1994.

Politique et administration
Principal pôle de décision de la région Hauts-de-France et du département du Nord, Lille cumule également des fonctions correspondant à tous les niveaux d’organisation administrative du territoire (Conseil régional, Conseil général, communauté urbaine, etc.).

Extension du territoire communal
Depuis le milieu des années 1960, les différents maires de Lille ont cherché la fusion volontaire et concertée des communes limitrophes. Il s’agit du projet du Grand-Lille, projet qui se base sur un constat simple, et qui est constamment repris par Augustin Laurent, Pierre Mauroy puis Martine Aubry : Lille, capitale des Hauts-de-France, pèse moins de 200 000 habitants sur moins de 2 500 hectares. Pour affirmer son rôle de premier plan, avoir la capacité de se développer et entraîner dans son sillage l’ensemble de la métropole, Lille doit s’agrandir.

En 1966-1967, la proposition d’Augustin Laurent comprend Ronchin, Lezennes, Hellemmes et Lomme, mais tous les maires rejettent la proposition. En 1976, Pierre Mauroy propose une association-fusion à cinq communes voisines : Ronchin, Hellemmes, Lezennes, Mons-en-Barœul et Villeneuve-d'Ascq. Seule Hellemmes accepte et en avril 1977, le rapprochement est officialisé. Martine Aubry propose une association en 2000 à la ville de Lomme, et le 22 février 2000, le Conseil d'État donne le feu vert à l'association. Lille dépasse enfin les 200 000 habitants sur près de 3 500 hectares.

Depuis, l'agrandissement semble arrêté, l'absorption de nouvelles communes nécessitant désormais une ratification par référendum des populations concernées. Lors du processus de fusion association par accord des deux maires de Lille et de Lomme en 2000, les maires de douze communes alentour, pour dénoncer l'absence de démocratie participative, ont effectué des référendums au sein de leurs communes sur une éventuelle fusion avec Lille. Le taux le plus élevé pour une fusion a été à La Madeleine avec 16 % de votes favorables89.

Autre sujet de controverse, les deux dernières fusions sont dénoncées comme étant en fait un acte de manipulation de la carte électorale destiné à maintenir la ville à gauche et éviter les risques de virement à droite dus au relatif embourgeoisement de Lille au cours des dernières décennies.

Extension de l'influence de la ville
Dès 1905, quelques membres de la Chambre de commerce de Lille et un groupe d’ingénieurs des travaux publics lancent l’idée d’une fusion des villes de Lille, Roubaix et Tourcoing. Mais c’est Lille qui est engoncée dans ses fortifications tandis que Roubaix et Tourcoing sont alors au sommet d’un développement industriel qui semble sans limites. Elles ne songent pas un instant à s’unir à leur voisine et rivale39. Il faudra ainsi attendre 1967 pour que le gouvernement décide seul, sans concertation des élus locaux, la création de la communauté urbaine Lille-Roubaix-Tourcoing90. Depuis lors, sous l'action d'Augustin Laurent (plusieurs fois ministre) puis de Pierre Mauroy dans ses différentes fonctions (sénateur du Nord, président de Lille Métropole Communauté urbaine, ancien Président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et ancien Premier ministre), l’influence de Lille s'est considérablement accrue au sein de l'agglomération, puis du département, de la région et au-delà.

Accusée de lillo-centralisme par ses détracteurs, Lille est le siège de nombreuses institutions qui, pour certains, entretiennent une confusion entre l'influence de Lille et celle de la métropole, confusion qui serait renforcée par la volonté de la métropole de communiquer sous l'appellation de Lille Métropole (ou même de Lille tout court) concernant les projets auxquels elle apporte son soutien. On peut citer ainsi :

de 1995 à 1997, Lille avec la région Nord-Pas-de-Calais, se porta candidate pour organiser les Jeux olympiques d'été de 2004. Étant outsider, la ville ne fit pas partie des cinq villes finalistes ;
l'opération culturelle intitulée Lille, capitale européenne de la culture qui s'étend dans toute la région Nord-Pas-de-Calais, et jusqu'en Belgique connue sous le nom de Lille 2004 (capitale européenne de la culture). Cette opération est depuis devenue une biennale, dont le nom depuis 2006 est Lille 300091 ;
le musée d'art moderne de Villeneuve-d'Ascq a été rebaptisé « musée d'art moderne Lille Métropole » puis, le 22 septembre 2010, « Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut » (LaM) ;
les clubs sportifs professionnels de l'agglomération qui ont dû accoler Lille Métropole à leur nom.

L'accueil au Musée LAM à Villeneuve d'Ascq.
Pour autant, formellement, Lille et la Métropole européenne de Lille ne peuvent être confondues, dans la mesure où, contrairement aux autres métropoles, celle de Lille a pour spécificité que la ville-phare représente moins de 20 % de la population globale.

Rattachements administratifs et électoraux

Lille, Hôtel de la Préfecture du Nord.

Le Palais de Justice de Lille.
Rattachements administratifs
Longtemps, Douai et Lille ont été rivales, pour la suprématie commerciale d'abord, puis administrative.

Désormais, la ville est le chef-lieu du département du Nord et de son arrondissement de Lille, et est le siège de la région Hauts-de-France après avoir été celle du Nord-Pas-de-Calais ainsi que de la Métropole européenne de Lille. À ce titre, elle concentre la plupart des activités liées à la représentation de l’État au niveau régional et départemental.

La ville a été divisée de 1801 à 1889 en 5 cantons (Lille-Centre, Lille-Nord-Est, Lille-Ouest, Lille-Sud-Est et Lille-Sud-Ouest. Un nouveau découpage intervient en 1889 et les cantons de Lille-Nord, Lille-Est et de Lille-Sud se rajoutent aux précédents92. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

La ville de Lille accueille un tribunal judiciaire, un tribunal de police, un tribunal administratif, un tribunal des affaires de Sécurité sociale, un Tribunal de commerce et un Conseil de Prud'hommes. C'est aussi le siège de la Direction interrégionale des services pénitentiaires et de la Direction départementale de la Protection judiciaire de la jeunesse.

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Elle accueille également de nombreuses autres administrations, en particulier :

pour l'éducation nationale : le rectorat de l'Académie de Lille et l'Inspection académique du département du Nord ;
pour la santé et les affaires sociales : l'Agence de la biomédecine et l’Agence régionale de santé ;
pour les transports, l'équipement, le tourisme et la mer : l'agence Nord-Pas-de-Calais-Picardie de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), la direction régionale de l'Équipement, la direction départementale de l'Équipement et le Centre d'études techniques de l'équipement Nord-Pas-de-Calais-Picardie ;
pour l'économie et les finances : le bureau régional de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la direction interrégionale des douanes et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Rattachements électoraux
Pour les élections départementales et depuis le redécoupage cantonal de 2014, le territoire de la ville est réparti sur six cantons :

le canton de Lille-1, qui comprend une partie de Lille et les quatre communes de La Madeleine, Marquette-lez-Lille, Saint-André-lez-Lille et Wambrechies ;
le canton de Lille-2, qui comprend une partie de Lille et les trois communes de Marcq-en-Barœul, Mouvaux et Bondues ;
le canton de Lille-3, qui comprend une partie de Lille et la commune de Mons-en-Barœul ;
le canton de Lille-4, qui comprend une partie de Lille et les deux communes de Lezennes et Ronchin ;
le canton de Lille-5, qui comprend la partie ouest de Lille ;
le canton de Lille-6, qui comprend une partie de Lille et neuf communes situées au nord-ouest de Lille.
Articles détaillés : Liste des cantons du Nord, Conseil départemental du Nord et Liste des conseillers départementaux du Nord.
Pour l'élection des députés, elle est divisée entre :

la première circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Centre, Lille-Sud, Lille-Sud-Est (moins les communes de Lezennes et Ronchin) et commune de Loos et Faches Thumesnil).
la deuxième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Est, Villeneuve-d'Ascq-Nord, Villeneuve-d'Ascq-Sud et communes de Lezennes, Mons-en-Barœul et Ronchin).
la quatrième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Nord, Lille-Ouest et de Quesnoy-sur-Deûle).
La neuvième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Nord-Est (sauf la commune de Mons-en-Barœul), Marcq-en-Barœul et Tourcoing-Sud).
La onzième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons d'Armentières, de Lille-Sud-Ouest et de Lomme.
Articles détaillés : Liste des circonscriptions législatives du Nord et Liste des députés du Nord.
Intercommunalité
Lille était le siège de la communauté urbaine de Lille (CUDL), un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé par décret en 1967 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

Cette intercommunalité est renommée Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU) en 1996, avant que la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles ne la transforme en Métropole européenne de Lille sous le statut de métropole à compter du 1er janvier 2015. Lille est le siège de la métropole.