GÉRARD
TITUS-CARMEL
61 DESSINS
Juillet 1976 / Octobre 1977
annotés par Gilbert lascault
AUX ÉDITIONS MAEGHT,
PARIS 1978.
DESCRIPTION (extrait) :
De juin 1975 à juillet 1976, G.T.-C. dessine 127 versions, 127 vues différentes du Pocket Size Tlingit Coffin. Lorsque, dans un texte bref, G.T.-C. définit ce travail, il parle de « la lassitude considérée comme instrument de chirurgie ». Avec la même logique paradoxale qui permet à Thomas de Quincey de considérer l’assassinat comme un des beaux-arts, le dessinateur décide de considérer la lassitude comme instrument chirurgical, comme outil mental pour fouiller les chairs, trancher dans le vif, poursuivre les secrets : ceux de l’objet perçu (le petit cercueil de poche), ceux des jeux du cerveau et de la main du dessinateur, ceux des rapports multiples entre le crayon et le papier comme surface d’inscription. G.T.-C., pendant un an, en tous lieux, à toute heure, peut sortir de sa poche la petite boîte qu’il a fait soigneusement construire (10 x 6,2 x 2,4 cm). Pendant un an, il choisit la concentration intense, la fascination obsédée par un objet minuscule. Il accepte d’être étrangement enfermé par une boîte dont la pénétration est interdite : enfermé autour d’une prison. Il veut aller jusqu’au bout de l’ennui, jusqu’au dégoût, jusqu’à une fatigue, une exténuation. Il cherche à user l’objet, à s’user lui-même, à abuser de ses instruments et du papier. Par un usage excessif, il vise à pousser l’exploration (de soi-même, de sa technique, des apparences) plus loin. Il tourne autour de ce qui semble demeurer identique à soi-même. Il danse une ronde autour du même, pour le traverser, pour le faire exploser, l’abolir.
TABLE DES MATIÈRES :
Notes autour des dessins
de Gérard Titus-Carmel, tracés entre
juillet 1976 et octobre 1977
0. Succession des notes : annonce
1.Délivrance
2.Surgissements et éclipses de la boîte
3.Les absences efficaces et la papillonne
4.Autour des V Dessins
4.1.Le bariolé
4.2.Sticks
4.3.Places variées du modèle et de la copie
5.Autour de la Suite Italienne
5.1.Bâtons, chiffres et lettres
5.2.La lecture et l’illisible
5.3.Détournement du papier-calque
5.4.La médiation abolie
5.5.La question du chic
6.Autour d’Agrès & Biffures
6.1.Nommer une série
6.2.Réductions
6.3.Colorer
6.4.Les fonds différenciés
7.Autour des Huit Notes d’Octobre
7.1.Les travaux et les jours
7.2.Les ténèbres, le camouflé
7.3.Shime, scalps, ficelles et franges
8.Autour d’Agrès
8.1.La série et l'unique
8.2.Transformations
9.Notes d’Hiver
9.1.Le retour de la bigarrure
9.2.Garuches et /hetsiva/
10.Autour des Noren
10.1.Dessins xénophiles
10.2.L'impair et le pair
10.3.Un texte de Léonard de Vinci
11.Autour des Fragments
11.1.Chevauchement des séries
11.2.Une totalité inconnue
12.Un « Circuit de Caoutchouc à Sections Velues »
12.1.L’humour et le dessin
12.2.Interroger la notion de nature
13.Le début des Narwa
13.1.Le charbonnier
13.2.Blessures
GÉRARD TITUS-CARMEL :
Gérard Titus-Carmel est né à Paris, en 1942. Après des études de gravure à l'école Boulle, il s'affirme comme dessinateur et graveur. Travaillant par série autour d'un objet ou d'un thème, il analyse d'abord les processus de décomposition ou d'usure d'une forme (Altérations d'une Sphère, 1971), ce qui l'amène à concevoir des installations où c'est un objet qui se dégrade. A partir de 1972-1973, il élabore lui-même le "modèle" que réclame son travail : petit coffret, nœuds, épissures, constructions de branchages sont fabriqués en bois, tissu et cordelettes pour satisfaire le plaisir de dessiner, une dialectique inédite se trouvant ainsi instaurée entre la série et son référent - qui souligne l'insuffisance du réel par rapport aux exigences du travail artistique - et s'achève par la destruction du modèle ou son collage sur la feuille de la série.
Dans les années quatre-vingt, Titus-Carmel revient à la peinture, procédant toujours par ensemble : Caparaçons, 1980-1981; Eclats, 1982; Nuits, 1984; Extraits & Fragments des Saisons, 1989-1990; Forêts, 1995-1996; Nielles, 1996-1998; Sables, 1999; jusqu'au Quartiers d'Hiver, 1999-2000. Il y déploie des ressources techniques s'autorisant toutes les libertés pour épuiser son prétexte avec une assurance formelle et chromatique remarquable.
Il vit aujourd'hui à Oulchy-le-Château, dans l'Aisne. Il a participé à plus de quatre cents expositions collectives et près de cent quarante expositions personnelles lui ont été consacrées. Depuis sa première exposition personnelle, en 1964, il a officiellement représenté la France dans de nombreuses manifestations internationales à Paris, Osaka, Alexandrie, New-York, Kassel, Sydney, Dallas, San Francisco, Seattle, Venise, Moscou, Séville, etc. En tant que graveur, il a participé aux plus importantes biennales de gravure. Son œuvre est représentée dans une centaine de musées et de collections publiques.
Il a illustré nombre d'ouvrages de poètes et d'écrivains, et il est lui-même auteur d'une trentaine d'ouvrages, récits, recueil de poèmes, écrits sur l'art.
AUTEUR :
Gilbert Lascault est né en 1934. Professeur émérite de philosophie de l'art à l'université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), il est écrivain et critique d'art. Il publie des ouvrages d'esthétique, des monographies (Max Ernst, Botero, Christian Jaccard, Malaval...), des récits de fiction. Un livre collectif est consacré à ses écrits: François Coblence et coll., Les Fables du visible et l'esthétique fictionnelle de Gilbert Lascault (Bruxelles, La Lettre volée, 2003).
NOTICE :
Titre : Gérard Titus-Carmel : 61 dessins, juillet 1976 - octobre 1977
Auteur : Annotés par Gilbert Lascault
Edition : Maeght, Paris 1978
Nombre de pages : 48 p. avec de nbreuses ill. n&b dans le texte
Format : Broché, 21 x 28 x 0,8 cm
Etat : Cet ouvrage est en bon état, il faut juste noter une très légère usure en bordure (visible sur les numérisations).
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