NOTICE HISTORIQUE SUR SUZE-LA-ROUSSE (Drôme)

PAR L'ABBE A. VINCENT, Membre de l'Institut historique de France et Chanoine honoraire du diocèse de Valence

VALENCE, IMPRIMERIE DE MARC AUREL, Rue de l'Université, 9         1860

Réimpression de l'édition de 1860

NIMES, C. LACOUR, EDITEUR, Place des Carmes - 25 bd amiral Courbet     1990

 

Suze est désigné par les mots "castrum de Suza" ou ceux d' "oppidum de Suza", qualification ancienne qui réveille à la fois l'idée d'un lieu fortifié et d'une juridiction embrassant un territoire connu et limité. Son origine postérieure à la domination romaine dans les Gaules, ne remonte point au-delà de la seconde période du moyen-âge ; elle est née d'un besoin impérieux, celui d'une protection efficace contre le pillage et l'anarchie. Aux invasions des Barbares, si fréquentes depuis le quatrième siècle jusqu'au dixième, avait succédé le brigandage des hommes de guerre ; le meurtre, l'incendie et la dévastation faisaient fuir les colons en des lieux écartés ; ils allaient éperdus demander un refuge aux forêts et aux antres des montagnes. Mais lorsque pour défendre leurs domaines menacés par des voisins jaloux, les feudataires, les comtes et les barons eurent couvert de châteaux-forts les points culminants des terres soumises à leur gouvernement ou régies à titre de bénéfices militaires, l'émigration des champs devint plus sûre et plus régulière ; elle se porta vers ces coteaux, vers ces mamelons couronnés d'un donjon ; et aux pieds de la forteresse où résidait le seigneur, accoururent des familles entières, abdiquant une liberté pour elles trop semée de périls ; en échange de leur indépendance, elles obtinrent un appui d'où émana une condition plus douce et d'année en année s'améliorant.
La fondation de Suze se rattache donc à la décadence de l'empire de Charlemagne ou au morcellement du second royaume de Bourgogne composé de la Provence, du Dauphiné, du Lyonnais et de la Franche-Comté.

TRES BON ETAT (couverture avec un petit trou)  45 PAGES    FORMAT  15cm X 21cm