CERAMIQUE CHARLES VOLTZ - VALLAURIS
Cassolette avec couvercle, type casserole
Signée sur le dessous


Belle cassolette bleue avec couvercle, en céramique émaillée de Charles Voltz, Vallauris, 1960. Design épuré et émail flamboyant. Signée sur le dessous.

Bon état, hormis un éclat d'émail sur la prise du couvercle (voir photos).

Charles Voltz (1923-1997)
Céramiste des années 50 à Vallauris. Né en 1923, après un début de carrière en tant que dessinateur industriel à Paris, Charles Voltz tente l’aventure céramique et arrive à Vallauris en 1950. Il se forme à la poterie chez Robert Picault, puis ouvre son propre atelier. Parmi les jeunes céramistes qui passeront dans son atelier, citons Albert Thiry de 1961 à 1962 et Alain Rufas.
En 1958, il dépose un brevet d’invention concernant un procédé de décoration céramique. Impliqué dans la vie locale de son village, Charles Voltz est membre de l’A.V.E.C (Association Vallaurienne d’Expansion Céramique) pendant une dizaine d’années. Pour la petite histoire : Picasso, installé dès 1948 à Vallauris, a participé aux expositions des artistes et artisans locaux. Réalisant l’affiche de cet évènement jusqu’en 1964, il a offert l’exemplaire original à l’association des potiers, devenue A.V.E.C en 1957.
La production céramique de Charles Voltz est principalement orientée vers l’utilitaire (les arts de la tables et les luminaires). Les décors sont abstraits et géométriques dans le style de Robert Picault. La particularité de Voltz est la gravure du décor.


VALLAURIS

L'appellation « poterie de Vallauris » regroupe la production céramique des ateliers et manufactures installés dans la région de Vallauris à partir de la fin du XIXe siècle. Si, dans l'esprit du public, la poterie de Vallauris rappelle avant tout les productions extravagantes et colorées qui ont alimenté les boutiques pour touristes des années 1960, pour les amateurs Vallauris fut d'abord un vivier de grands potiers réunis dans cette ville autour de la personnalité de Picasso.
Au début du XXe siècle, comme dans les autres centres potiers français, la poterie culinaire commence à décliner, concurrencée par les récipients métalliques. La crise économique de la fin des années 1930, et l’arrivée de matériaux plus appropriés (aluminium, fonte, inox…) éloignent la poterie de sa fonction utilitaire pour amorcer, vers la fin des années 1940, une évolution toute différente : la céramique artistique.

Ce courant artistique est présent dès la fin du XIXe siècle avec la famille Massier. Clément, Delphin et Jérôme introduisent dans leurs céramiques des émaux de couleur et des pigments métalliques. En 1930, Jean Gerbino (1876-1966) ouvre un atelier dans lequel il crée de nombreuses poteries en appliquant son procédé unique de mosaïque de terres colorées. Mais c’est en 1947, avec l’arrivée de Picasso et son étonnante production céramique réalisée à l’atelier Madoura, que l’image de Vallauris comme centre de poterie traditionnelle cède définitivement la place à celle d'une ville où se côtoient artistes et artisans.

Au début des années 1950, architectes et artistes issus des écoles des beaux-arts convergent vers Vallauris. L'arrivée de Suzanne Ramié, Roger Capron, Alice Colonieu, Jean Derval marque le renouveau de la céramique locale. La première exposition des potiers de Vallauris en 1946, organisée par l'atelier Madoura, André Baud et l'atelier Callis (Capron et Picault), est le point de départ d'une nouvelle ère caractérisée par une grande diversité de styles. La nouvelle vague d'artistes crée dans la liberté, s'oppose à tous les conformismes, applique les grands principes du modernisme où se mêlent formes expressionnistes et sensibilité méditerranéenne. Deux tendances générales se dégagent, l'intérêt pour les sujets animaliers et celui pour les décors géométriques. La cohabitation entre les artistes « importés » et les potiers traditionnels sera cependant toujours conflictuelle et deux clans bien distincts se formeront.

La présence de Picasso à Vallauris amplifie le mouvement et attire d'autres artistes, peintres ou sculpteurs venus s'essayer à la céramique. Picasso stimule, par sa puissance créatrice, l'émergence de vrais potiers. Un esprit novateur souffle sur Vallauris. Le premier concours national de céramique est créé en 1966 dans le but d'affirmer et de maintenir la qualité de la production. Les expositions se multiplient, consacrées à l'histoire des arts du feu, la première biennale est organisée en 1968. Les différents céramistes que regroupe la ville sont tous d'excellents techniciens et des chercheurs passionnés. Parmi eux émergent les Archanges (Gilbert Valentin) Eugène Fidler, Alexandre Kostanda, Gilbert Portanier, Gabriel-Sébastien Simonet dit « Sébastien ». Leurs personnalités se détachent peu à peu de l'influence de Picasso. Vers 1972, la céramique vallaurienne est en pleine expansion. Après le passage de Picasso (qui meurt en 1973), Vallauris demeure un centre de poterie d’art et de pièces uniques. De grands noms tels que Roger Capron, Jean Derval, Gilbert Portanier, Francine Del Pierre, Gilbert Valentin conservent leur atelier dans la cité.