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Art tribal africain  -  Statuette de guerrier Mangbetu - Congo - début XXème siècle

Extrêmement rare : pièce de qualité musée - je n'ai jamais vu une statue similaire en vente nulle part...

Le territoire de l’ethnie Mangbetu est situé au cœur de l’Afrique, au nord-est de la République Démocratique du Congo (anciennement Zaïre / Congo Belge), ancien territoire de Wamba, dans la province du Haut-Uele.

Les Mangbutu

Originaires de l’ancienne Nubie, ils ont établi leur royaume au milieu du 18ème siècle dans la forêt au nord-est du Zaïre. Leur structure sociale n'est pas différente de celle des autres tribus zaïroises vivant dans la forêt, où les hommes chassent et pêchent, tandis que les femmes sont chargées de cultiver les champs. L'igname, le manioc et la banane plantain sont les principales cultures, et l'on pratique un peu d'élevage.

Contrairement à d'autres peuples soudanais, cependant, chez les Mangbetu, seuls les hommes sont autorisés à faire la traite. Le bétail est considéré comme un symbole de richesse et est souvent échangé contre des prix de mariage. 

L'autorité suprême sur les 40 000 Mangbetu repose sur un roi dont les fils gouvernent les différentes provinces, qui sont divisées en districts et en villages. L'art Mangbetu, célèbre pour son réalisme, est un art de cour, dont les figures en bois seraient des portraits ancestraux. Il s'est surtout développé au niveau des objets de la vie quotidienne sous l'impulsion des chefs de clan qui voulaient montrer leur puissance et leur richesse.

Les fêtes royales, qui se déroulaient dans de grands hangars voûtés, étaient l'occasion d'exposer des objets de luxe et de raffinement : pipes, jarres à vin de palme ornées de figures et de têtes sculptées, boîtes en écorce d'arbre aux couvercles ornés de têtes, harpes et trompettes jouées par des musiciens ambulants, cornes ornementales. Les trônes et les couteaux décorés faisaient également partie de la panoplie royale. 

Le royaume Mangbetu s’est exprimé à travers des œuvres architecturales qui ont impressionné les visiteurs européens au 19ème siècle (le premier « découvreur » fut l’allemand Georg Schweifurth en 1868, comme rapporté dans son livre « Im Herzen von Afrika – Le cœur de l’Afrique »). Leur mobilier, armes, parures et statuaire étaient empreints d’une qualité esthétique rare. L’histoire Mangbetu reposait en effet sur le raffinement de sa cour mais aussi sur des coutumes cannibales (mais, fort heureusement, ils ne mangeaient que leurs ennemis !). Le roi Mangbetu « Munza » (illustration parmi les photos) était ainsi surnommé « le roi cannibale ».

Chez les Mangbetu, les enfants des classes supérieurs subissaient dès leur plus jeune âge une compression de la boîte crânienne, maintenue serrée par des liens de raphia. Plus tard, les cheveux étaient « tricotés » sur des brins d’osier et un bandeau enserrait le front afin de faire ressortir les cheveux et constituer cette coiffe majestueuse accentuant l’élongation du crâne. L'origine de cette pratique remonte à l'Égypte ancienne. A noter que les Mangbetu ne se condidéraient pas comme des noirs, mais comme des nubiens originaires de haute Egypte. 

La photo de guerrier montre un homme au crâne allongé, portant l’armement typique qu’on retrouve sur la statuette : la lance a une lame très large, le bouclier est de forme ovale.

Tout sur les Mangbetu dans le livre "Im Herzen von Afrika", téléchargeable ici en traduction anglaise :

https://ia800903.us.archive.org/21/items/heartofafricathr02schw/heartofafricathr02schw.pdf

Les statues Mangbetu

Les Mangbutu sont réputés comme d'excellents forgerons et sculpteurs, ils pratiquent aussi la poterie et la vannerie. L'art mangbetu est très développé, en particulier les masques et les figures en bois d'ébène.

Les Mangbetu sont connus pour leur art raffiné et leur sculpture sur bois, et leur style est souvent caractérisé par des lignes élancées et des formes élégantes. 

Les statuettes comportent généralement la particularité du crâne allongé, souvent sous une haute coiffure en osier de forme évasée (comme cette femme Mangbetu photographiée lors de la "Croisière noire" Citroën en 1926, devenue l'égérie de l'exposition coloniale de 1931 à Paris).

Particularités de la statuette

Le crâne montre une élongation due à la compression de la boîte crânienne dès le plus jeune âge, maintenue serrée par des liens de raphia. Cela indique que cet homme faisait partie de l'aristocratie Mangbetu. L'origine de cette pratique remonte à l'Égypte antique.

L'imposant couvre chef typique des Mangbetu était fabriqué en osier de forme évasée.

Le guerrier porte un pagne en deux parties (devant, derrière), probablement fabriqué en feuilles de plantain, tenues par une ceinture.

La forme de la lance est typique de celles des Mangbetu, même si la taille de la pointe semble avoir été quelque peu exagérée sur cette statuette.

Origine de la statuette

Cette statuette fut acquise au Kenya en 1934 par un jeune médecin français, le docteur Michel Delafon (futur médecin principal sur les paquebots transatlantiques Normandie, Île de France, Liberté et France, et médecin-colonel dans les Forces Navales Françaises Libres à Londres pendant la seconde guerre mondiale). Michel Delafon effectuait alors une traversée de l’Afrique d’ouest en est avec trois amis médecins fraichement diplômés, depuis le Congo (Pointe-Noire) jusqu’au Kenya en passant par le Soudan anglo-égyptien. Ils voyagèrent dans une automobile Citroën C4 (voir photo), souvent portée par une douzaine d’hommes lorsque la piste n’était pas praticable ou pour passer un gué. Lors de la traversée du territoire Mangbetu, la statue fut troquée contre du sel. Le sel, indispensable à la vie, était en effet très rare et prisé au-delà de l'or par les peuples de cette région très éloignée de la mer.

Une étiquette écrite de la main de l'acquéreur en 1934 est collée sous la statue et désigne l’ethnie Mangbetu.  Le crâne allongé, la coiffure et l’armement confirment cette origine.


Provenance :  Acquis par troc de sel en territoire Mangbetu en 1934

Groupe ethnique : Mangbetu

Pays : Congo Belge

Matériau : Bois d'ébène

Époque : début XXème siècle

Hauteur : 35 cm

Poids : 870 g


État très correct (voir photos). Un manque sur le côté droit de la coiffure. La hampe de la lance fut cassée et habilement remplacée, et la grande pointe est d’origine.

Expédition

La statuette sera très soigneusement emballée dans une boîte en bois afin de prévenir tout dommage durant le transport. La lance sera protégée à part. Envoi sécurisé par service courier recommandé suivi et assuré, Remise contre signature. 



African tribal art - Mangbetu warrior statuette - Congo - early 20th century

Extremely rare: museum grade item - I have never seen such a statue for sale anywhere...

The territory of the Mangbetu ethnic group is located in the heart of Africa, in the north-east of the Democratic Republic of Congo (formerly Zaire / Belgian Congo), in the former territory of Wamba, in the province of Haut-Uele.

The Mangbutu

Originally from ancient Nubia, they established their kingdom in the mid-18th century in the forest in northeastern Zaire. Their social structure is not dissimilar to that of other forest-dwelling Zairian tribes, where men hunt and fish, while women are responsible for cultivating the fields. Yam, cassava and plantain are the main crops, with some livestock rearing.

Unlike other Sudanese peoples, however, among the Mangbetu only men are allowed to do the milking. Cattle are considered a symbol of wealth and are often exchanged for marriage prizes.

Supreme authority over the 40,000 Mangbetu rests with a king whose sons govern the various provinces, which are divided into districts and villages. Mangbetu art, famous for its realism, is a court art, whose wooden figures are said to be ancestral portraits. It developed mainly in the form of everyday objects under the impetus of the clan chiefs who wanted to show their power and wealth.

Royal festivals, which took place in large vaulted sheds, were an opportunity to display objects of luxury and refinement: pipes, palm wine jars decorated with carved figures and heads, tree bark boxes with lids decorated with heads, harps and trumpets played by itinerant musicians, ornamental horns. Thrones and decorated knives were also part of the royal panoply.

The Mangbetu kingdom expressed itself through architectural works that impressed European visitors in the 19th century (the first "discoverer" was the German Georg Schweifurth in 1868, as reported in his book "Im Herzen von Afrika - The Heart of Africa"). Their furniture, weapons, ornaments and statuary were of a rare aesthetic quality. The Mangbetu history was based on the refinement of their court but also on cannibalistic customs (but fortunately they only ate their enemies!). The Mangbetu king 'Munza' (shown in one of the photos) was nicknamed 'the man-eating king'.

Among the Mangbetu, the children of the upper classes had their skulls compressed from an early age, held together by raffia ties. Later on, the hair was 'knitted' onto wicker strands and a headband was placed around the forehead to make the hair stand out and form this majestic headdress that accentuates the elongation of the skull. The origin of this practice goes back to ancient Egypt. As a matter fo fact, the Mangbetu people did not identify themselves as black, but as Nubians originating from Upper Egypt. 

The picture of the warrior shows a man with an elongated skull, wearing the typical weaponry found on the statuette: the spear has a very wide blade, the shield is oval-shaped.

Royal celebrations, which took place in large vaulted sheds, were opportunities for exhibiting objects of luxury and refinement: pipes, palm wine jars featuring sculpted figures and heads, tree-bark boxes with covers decorated with heads, harps and trumpets played by wandering musicians, ornamental horns. Decorated thrones and knives were also part of the royal regalia. 

The Mangbetu tradition of compressing an infant's head with raffia in order to obtain an elongated skull is apparent in the statues. The elongation is further enhanced by a high coiffure finishing in a cup-like finial.

The vintage picture of a warrior shows a warrior with an elongated skull, wearing the typical weaponry found on the statuette: the spear has a very wide blade, the shield is oval-shaped.

All about the Mangbetu in the book "Im Herzen von Afrika", downloadable here in English translation:

https://ia800903.us.archive.org/21/items/heartofafricathr02schw/heartofafricathr02schw.pdf

The Mangbetu statues

The Mangbetu people were renowned as excellent blacksmiths and sculptors, they also practice pottery and basketry. Mangbetu art is highly developed, especially masks and figures made of ebony wood.

The statuettes generally feature an elongated skull, often under a high flared wicker headdress (like this Mangbetu woman photographed during the Citroën "Croisière noire" in 1926, who became the muse of the 1931 colonial exhibition in Paris).

Particularities of the statuette

The skull shows an elongation due to the compression of the cranium from a young age, held tight by raffia ties. This indicates that this man belonged to the Mangbetu aristocracy. The origin of this practice goes back to ancient Egypt.

The imposing headdress typical of the Mangbetu was made of flared wicker.

The warrior wears a two-part loincloth (front and back), probably made of plantain leaves, held together by a belt.

The shape of the spear is typical of those of the Mangbetu, even though the size of its tip seems to have been somewhat exaggerated on this statuette.

Origin of the statuette

This statuette was acquired in Kenya in 1934 by a young French doctor, Dr Michel Delafon (future chief doctor on the transatlantic liners Normandie, Île de France and France and surgeon colonel in the French Free Naval Forces in London during WW2). Michel Delafon was crossing Africa from West to East with three newly qualified doctor friends, from Congo (Pointe-Noire) to Kenya via the Anglo-Egyptian Sudan. They travelled in a Citroën C4 car (see photo), often carried by a dozen men when the track was not passable or to cross a ford. When crossing Mangbetu territory, the statue was bartered for salt. Salt, essential to life, was indeed very rare and prized above gold by the peoples of this region, far from the sea.

A label handwritten by the acquirer in 1934 is stuck under the statue and identifies the Mangbetu ethnic group. The elongated skull, the hairstyle and the weaponry confirm this origin.


Provenance: Acquired by salt barter in Mangbetu territory in 1934

Ethnic group: Mangbetu

Country: Belgian Congo

Material: Ebony wood

Period: early 20th century

Height: 35 cm

Weight: 870 g



Good condition (see pictures). There is a chip on the right side of the headdress. The shaft of the spear was broken and skilfully replaced, and the large spear tip is original.

Shipment

The statuette will be very carefully packed in a wooden box to prevent any mishap during transport. The spear will be protected separately. Secure delivery by registered and insured courier service. Delivery against signature.