Livre publié par l’Institut Royal Météorologique de Belgique en 1981, abordant trois thèmes principaux : les techniques d’observation, la veille météorologique mondiale et le « GARP », les systèmes de satellites.

1. Techniques d’observation

Pour établir une prévision en partant d’une situation initiale connue, le météorologiste considère l’évolution future de la circulation atmosphérique générale y compris ses perturbations. Cela exige une connaissance théorique approfondie de la physique et de la dynamique de l’atmosphère. D’autre part, une description convenable de la situation initiale est indispensable; celle-ci est fournie par des mesures au sol et par des relevés effectués à l’aide de ballons-sondes dans les couches atmosphériques supérieures.

L’ensemble de toutes les stations où de telles mesures sont faites constitue le << réseau météorologique d’observation ». Les renseignements de ce réseau sont transmis, en code, aux services météorologiques grâce à un système mondial de télécommunications. Ce qui implique, évidemment, une coopération internationale à l’échelle mondiale, coopération qui a donné naissance à l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM, secrétariat à Genève).

Bien que son origine remonte à plus de cent ans, ce réseau présente des lacunes dues à l’inégale répartition des stations d’observation. Si dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord, la densité des stations terrestres est satisfaisante, il n’en est pas de même pour le reste de la planète. En particulier, les océans et les mers (71 % de la surface terrestre), ainsi que les régions inhabitées telles que les déserts et les calottes glaciaires, posent de sérieux problèmes.

En outre, dans les régions tropicales, par suite du nombre restreint de stations, on ne dispose que de peu d’observations en altitude. Il serait pourtant nécessaire, à ces basses latitudes, d’en augmenter le nombre pour permettre une description convenable de l’atmosphère d’autant plus que l’approximation du vent géostrophique n’y est pas valable.

Une étude a démontré que l’utilisation des satellites est, actuellement, le moyen le plus économique de combler les lacunes du réseau de stations de surface ou en altitude. En effet, les progrès des techniques d’observations spatiales sont tels que celles-ci permettent d’observer la Terre et l’atmosphère d’une manière continue.

 

2. La veille météorologique mondiale et le « GARP »

Afin de pouvoir utiliser au maximum les possibilités de la technologie moderne, l’OMM a élaboré un programme permanent, appelé « Veille Météorologique Mondiale » (VMM) dont l’objectif est de faire bénéficier la météorologie, et ce à l’échelle mondiale, des moyens et des méthodes les plus perfectionnés.

Ce programme concerne trois domaines : les observations, les télécommunications et le traitement des données. Parallèlement à celui-ci, un programme scientifique a été mis au point; il prévoit des expériences tant à l’échelle mondiale que régionale: c’est le GARP (Global Atmospheric Research Program).

Les premières expériences ont débuté en 1978 avec, comme objectifs principaux : l’élaboration de meilleurs modèles mathématiques de l’atmosphère destinés à la prévision numérique du temps à moyenne échéance. Ces modèles, très complexes, doivent tenir compte non seulement de la circulation atmosphérique à grande échelle mais aussi de l’interaction entre l’atmosphère et la surface terrestre. Doivent également être pris en considération divers phénomènes à petite échelle dont l’importance croît au fur et à mesure que l’échéance de la prévision augmente;

la recherche de l’échéance maximale de prévision en se basant sur des considérations tant théoriques que pratiques; la mise au point de techniques qui permettent, en vue de la prévision numérique, l’assimilation d’observations faites à des heures non synoptiques, obtenues par satellites. En effet, les satellites à orbite polaire permettent de dresser une carte de la terre deux fois par jour à des moments différents, contrairement aux observations conventionnelles (surface et altitude), lesquelles sont faites à heure fixe.

 

3. Systèmes de satellites

Les programmes respectifs de la VMM et du GARP, en ce qui concerne les observations, sont basés principalement sur l’utilisation d’un système de satellites qui comprend cinq satellites géostationnaires et deux satellites polaires. La mise en place d’un tel système, à la fin de 1978, a été rendu possible et s’est avéré financièrement rentable depuis que les satellites météorologiques sont passés de la phase expérimentale au stade opérationnel. Rappelons que le premier satellite météorologique expérimental fut mis sur orbite en février 1959 et que les satellites américains sont devenus opérationnels à partir de 1966.