Francisque Poulbot
1879-1946
affichiste, dessinateur
Francisque Poulbot, né à Saint-Denis le 6 février 1879 et mort à Paris le 16 septembre 1946,
est un affichiste, goguettier, dessinateur et illustrateur français.
Biographie
Né dans une famille d'enseignants — ses parents sont instituteurs —, Francisque Louis Gustave Poulbot
est l'aîné de six enfants. Doué pour le dessin, il n'ose cependant pas se présenter à l'École des beaux-arts.
À partir de 1900, ses dessins commencent à être publiés dans la presse.
Il travaille régulièrement pour des journaux tels que L’assiette au beurre, l’Humanité, donne des dessins
pour Le Bon Marché, Le moulin de la Galette, et illustre même le célèbre roman de Jules Renard, Poil de Carotte.
Il s'installe à Montmartre et épouse, en février 1914, Léona Ondernard,
avant de partir pour le front ; il est réformé l'année suivante.
Durant la Grande Guerre, il signe des affiches et des cartes postales patriotiques, ce qui lui vaudra,
pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation allemande, d'être assigné à résidence.
Il illustre six cartes postales destinées aux fils et filles de légionnaires.
Très attaché à la vie montmartroise, Poulbot s'associe, en 1920-1921, à la création de la « République de Montmartre » avec ses amis Adolphe Willette,
Jean-Louis Forain, Raoul Guérin et Maurice Neumont.
Il est à leur côté membre de la goguette du Cornet. En 1923, pour venir en aide aux enfants nécessiteux de Montmartre,
il ouvre Les P'tits Poulbots, un dispensaire rue Lepic, transformé en association loi
de 1901 en 1939 et qui existe toujours.
Francisque Poulbot meurt complètement ruiné, dans sa maison au 13,
avenue Junot à Montmartre le 16 septembre 1946.
Il est inhumé au cimetière de Montmartre.
Les « poulbots »
Le néologisme « poulbot » a été créé en référence à ses nombreuses illustrations représentant
des titis parisiens : les gamins des rues. Une illustration de Gavroche, le célèbre personnage du roman Les Misérables de Victor Hugo,
en est le parfait exemple.
Il est également à l'origine du couple de poupées fétiches de la Première Guerre mondiale
Nénette et Rintintin.
Des Gosses dans les ruines vient juste après-guerre à la suite de deux précédents ouvrages Des gosses et des bonhommes (1917) et
Encore des gosses et des bonhommes (1918)
dans lesquels Poulbot racontait en cent dessins la vie des gosses de Paris, et plus précisément des gosses de Montmartre, avec comme toile de fond
la Grande Guerre (1914-1918) et la misère.
Ses dessins sont souvent qualifiés de « patriotiques » car, sous couvert de jeux de mots, Poulbot y montre la souffrance, la peur et la famine des jours de guerre. Les dessins représentent des enfants mais illustrent au fond le courage, la liberté et la résistance en temps de guerre.
Il s'agit certainement du titre le plus Rare de la série des "Gosses"
et encore plus en grand papier signé par les auteurs comme ici
Le texte élaboré sous forme de dialogues avec l'aide de Paul GSELL (1870-1947), écrivain et critique d'Art français, est destiné à être joué sous forme
de petite pièce de Théatre en un acte avec des décors de Poulbot
Des représentations on réellement eu lieu, au Théatre des Arts le 18 Avril 1918, avec une musique de scène composée par
DEODAT de SEVERAC (1872-1921); avec une reprise annoncée à l'Oxford Theatre de Londres
Dans la distribution de la pièce (plus de 20 acteurs tout de même ! adultes et enfants...) on notera au milieu des autres acteurs de la troupe, la présence significative de la Famille FRATELLINI, célèbre famille du cirque, représentée par Amalia (Amalia di Palma, femme de Victor-Albertino Fratellini) et sa fille Maria-Luisa, ainsi que par les 3 fils aînés de François Fratellini et Jeanne Peres: Henri, Albert et Paul
Déja familiers de la scène, c’est au cirque Medrano proche du Moulin-Rouge, que les 3 Fratellini Junior
s'étaient produits pour la première fois, dans un numéro d’acrobatie nommé Les Pierrots de Willette
(Willette en hommage au peintre Montmartrois, ami de la famille).
Les années passeront; les personnages des Pierrots sont des enfants, en 1932, ils seront devenus des hommes...
Leur mère leur suggère des costumes de marins… dans ce même temps, ils vont au cinéma et voient le Capitaine Craddock, une comédie musicale allemande, réalisée par Hans Schwarz, mettant en scène des personnages de marins (on connaît la chanson, Les gars de la marine, popularisée par les Comedians Harmonists)… Pour éviter la confusion avec le film ont change le C par un K, ceci donne les Kraddock qui quelquefois s’ornera d’un « s » final.
Le trio clownesque continue jusqu’au 19 mars 1964, lorsque Paul (Popol), meurt d’une crise cardiaque...
Répétitions de la pièce en 1918
A gauche Francisque Poulbot et Paul Gsell
...et la troupe des enfants
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Francisque POULBOT