D'après Wikipédia.
L'abstraction lyrique se réfère à deux mouvements liés
mais distincts de la peinture moderne d'après-guerre.
L'abstraction lyrique européenne
ainsi baptisée par le critique Jean José Marchand et le
peintre Georges Mathieu en 1947, dont le courant initial
et principal, le tachisme, a été défini à partir de 1951
par les critiques Pierre Guéguen, Charles Estienne et
Michel Tapié, lequel inclura ces deux notions dans l'art
informel en 1952.
L'abstraction lyrique américaine, un
mouvement décrit en 1969 par Larry Aldrich, fondateur de
l'Aldrich Contemporary Art Museum à Ridgefield
Connecticut.
Origines de
l'abstraction lyrique
Bien avant que le terme soit défini, la tendance
à l'expression directe de l'émotion
individuelle, cette liberté du langage
plastique, s'est déjà brièvement manifestée chez
Wassily Kandinsky dans sa première période
(1910-1914), avec ses « improvisations » et ses
« compositions ». Il devait s'en détacher
rapidement.
C'est avec Hans Hartung que la volonté
d'expression pure et libre s'affirme de nouveau,
avec ses premiers dessins et aquarelles
(1920-1922), puis, dès 1925-1927 avec Joan Miró.
Miró détestait les théories sur l'art et il se
tenait toujours en marge des courants quels
qu'ils soient. Dès 1925, il développe de
surprenantes recherches plastiques dans divers
sens, avec une profusion de symboles qui font de
lui le précurseur du lyrisme abstrait
contemporain.
Selon Jacques Dupin :
« Miró a abouti, vingt ans
avant Pollock à la création d'un espace
extrêmement suggestif par la confusion de la
texture et de la structure, qui ouvrira une voie
scandaleusement nouvelle à la génération qui
suit. »
Selon James Thrall Soby :
« il suffit de citer les noms
de Pollock (dans les années 1938-46), Rothko,
Gottlieb, Motherwell, Rauschenberg pour les
États-Unis, et de Tàpies, Saura, Alechinsky et
bien d'autres en Europe, pour constater que les
germes lancés par Miró n'ont pas été dispersés
en vain. »
Abstraction
lyrique
européenne
Définition
L'abstraction lyrique est une expression
employée pour désigner, en opposition à
l'abstraction géométrique, ou au constructivisme, une tendance à
l'expression directe de l'émotion individuelle
qui est rattachée à l'art informel développé à Paris
après la Seconde Guerre mondiale. Une polémique
oppose les tenants de l'abstraction géométrique,
dite « froide », à ceux de l' abstraction
lyrique « chaude ».
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Vassily KANDINSKY |
L’expression «
abstraction lyrique » est employée pour la première fois
par Jean José Marchand et le peintre Georges Mathieu
lors de l'exposition organisée, en décembre 1947, à la
galerie du Luxembourg avec Wols, Bryen, Hartung,
Mathieu, Riopelle, Atlan, Ubac, Arp, à laquelle Mathieu
voulait donner le titre « Vers l’abstraction lyrique »
mais auquel la directrice de la galerie préféra «
L'Imaginaire ».
« On peut y rattacher, à plus ou moins juste titre, la
démarche amorphique de l'art informel, l'expression
calligraphique, de la peinture gestuelle, et surtout, en
tenant compte d'une certaine vulgarisation, la grande
vague du tachisme qui a déferlé en 1954. »
Contexte
Après la Seconde Guerre mondiale, certains critiques
d'art s'emparent d'un nouveau courant abstrait, afin de
préserver — et relancer, après quatre ans d'occupation
nazie — le blason de modernité d'un Paris qui a toujours
occupé le rang de capitale des arts. Dès 1944, on
assiste en effet à une compétition entre Paris et la
nouvelle école de peinture américaine basée à New York
(Jackson Pollock, Willem de Kooning…).
Les artistes de l'abstraction lyrique appliquent en
quelque sorte les leçons de Kandinsky (considéré comme
un des pères de l'abstraction), mais aussi de Hartung et
de Miró. L'abstraction géométrique expose des figures
géométriques connues et reconnues : un carré, une ligne.
L'abstraction lyrique est vécue comme une ouverture à
l'expression personnelle de l'artiste, en opposition à
l'abstraction géométrique, ou contructiviste.
À partir de 1944, de nombreuses expositions se tiennent
à Paris : Salon des surindépendants, où l'on peut voir
Wols et Bryen dès 1945 ; Salon de Mai, créé en 1943 ;
Salon des réalités nouvelles, créé en 1946 ; galeries
d'art telles la galerie Drouin avec Jean Dubuffet en
1944, Jean Le Moal, Gustave Singier, Alfred Manessier,
Tal-Coat et Jean Fautrier en 1945, la galerie Jeanne
Bucher avec Nicolas de Staël en 1944, la galerie Louise
Leiris avec André Masson en 1945, la galerie Rive gauche
avec Henri Michaux en 1946 ou encore la galerie Conti
avec Pierre Soulages et Gérard Schneider en 1947.
Joan MIRÓ |
Naissance de
l'abstraction lyrique
L'exposition de décembre 1947, «
L'imaginaire », est suivie par celle de 1948, «
HWPSMTB », chez Colette Allendy (avec Hartung,
Wols, Picabia, Goetz, Stahly, Mathieu, Tapié,
Bryen). L'exposition « White & black » de la
galerie des Deux-Îles présentera également Tobey
en 1948.
L'abstraction
lyrique
regroupe à l'origine des artistes qui évoluent
vers le langage abstrait suivant une écriture
gestuelle, qui dès avant la guerre s'était
glissée entre l'esprit dada et l'esprit
surréaliste chez Hans Hartung (1922) et Camille
Bryen (1936), puis qui débouche pendant (Wols)
et après celle-ci sur de nouveaux procédés de
liberté plastique, allant de la projection
linéaire des couleurs sur la toile jusqu'à leur
brossage plus ou moins ample, notamment chez
Georges Mathieu, Louis Van Lint, Jean-Paul
Riopelle, André Masson, Nicolas de Stael, Pierre
Soulages, Gérard Schneider, Jean Degottex, Zao
Wou-Ki, Simon Hantaï, Tal-Coat, Olivier Debré,
Antoine Mortier.
En novembre 1949 se tient à la
Perspectives Gallery de New York une exposition
de Mathieu, Fautrier, Michaux, Ubac et Wols,
puis, en mars 1951, la grande exposition «
Véhémences confrontées » chez Nina Dausset où
sont présentées pour la première fois côte à
côte des toiles d'artistes abstraits européens
et américains (Bryen, Capogrossi, De Kooning,
Hartung, Mathieu, Pollock,
Riopelle, Russel, Wols). Cette manifestation est
organisée par Michel Tapié, dont le rôle de
défenseur de ce courant, qu'il inclura dans
l'art informel, est de la plus haute importance.
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Vers le tachisme
Le terme « tachisme », qui a d'abord été employé
péjorativement par le critique Pierre Guéguen en
1951, a été réutilisé en 1952 sur l'initiative du
critique Michel Tapié dans son ouvrage Un art autre
pour désigner le style de peinture rattaché au
courant initial de l'abstraction lyrique utilisé par
exemple par Georges Mathieu, puis en 1954
par le critique
Charles Estienne, pour définir notamment le travail de
Hartung, Riopelle et Soulages, ainsi que dans son
ouvrage L'Art à Paris 1945-1966. Ce courant
correspond à la peinture gestuelle américaine,
également théorisée en 1952 par le critique Harold
Rosenberg dans son article "American Action
Painters", publié en décembre 1952 dans la revue
ARTnews, et en particulier à la technique utilisée
par le peintre expressionniste abstrait Jackson
Pollock.
Artistes
associés
On associe à l'abstraction lyrique certains des
principaux artistes de la tendance non
figurative de la nouvelle école de Paris, tels
que Jean Bazaine, Alfred Manessier ou Jean Le
Moal, qui avaient participé en 1941 à
l'exposition « Vingt jeunes peintres de
tradition française » en se réclamant d'une
non-figuration violemment colorée marquée par la
tradition religieuse romane (vitrail), avant
d'être censurés en 1942, et même jusqu'à leurs contemporains
adeptes d'une abstraction allusive plus
géométrique tels Maria Elena Vieira Da Silva
(tenante du paysagisme abstrait). Certains
d'entre eux évoluèrent en effet vers un style
plus « lyrique », au même titre que certains
artistes du mouvement de la Jeune Peinture belge
fondé en 1945 avec Louis Van Lint, etc.
Ce fut
toutefois un règne assez court (fin 1957),
rapidement supplanté par le nouveau réalisme de
Pierre Restany et d'Yves Klein.
Les autres membres les plus connus sont Serge
Poliakoff, Roger Bissière, Maurice Estève,
Huguette Arthur Bertrand, Pierre Fichet, Oscar
Gauthier, Elvire Jan, ou Marinette Mathieu.
Une exposition intitulée « L'envolée
lyrique, Paris 1945-1956 », rassemblant les
œuvres de soixante peintres, fut présentée à
Paris au Musée du Luxembourg (Sénat) en 2006.
Une résurgence de ce mouvement voit le jour au
début des années 1970 avec une génération
d'artistes nés pendant ou juste
après la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels
on peut citer Paul Kallos, Georges Romathier,
Michelle Desterac, François-Charles Bazelaire (à
Bruxelles) et Thibaut de Reimpré. |
Hans HARTUNG |
Abstraction lyrique
américaine
Sam FRANCIS |
L'Abstraction lyrique américaine est un
mouvement, liée à l'expressionnisme abstrait et
au tachisme européen, qui est apparu dans les
années 1960–1970 à New York, Los Angeles,
Washington, puis Toronto et Londres. Il se
caractérise également par une expression plus
libre, spontanée, intuitive, un espace
illusioniste, l'emploi de l'acrylique et
d'autres techniques picturales plus récentes, en
réaction aux courants alors dominants du
formalisme, de l'abstraction géométrique, du
minimalisme, de l'art conceptuel et du Pop
Art. Beaucoup de ses artistes étaient
précédemment minimalistes et avaient l'abstraction
géométrique, du minimalisme, de l'art conceptuel
et du Pop Art. Beaucoup de ses artistes étaient
précédemment minimalistes et avaient utilisé un
style monochromatique et géométrique.
L'abstraction lyrique cherche à produire une
expérience sensorielle par la monumentalité et
la couleur et à apporter plus de lyrisme, de
sensualité et de romantisme à l'abstraction,
afin de revigorer la tradition picturale dans
l'art américain et de rétablir la
primauté de
la ligne et de la couleur comme éléments
formels, dans des œuvres composées selon des
principes esthétiques, plutôt que comme des
représentations visuelles de réalités
socio-politiques ou de théories philosophiques.
Le mouvement a été décrit en 1969 par Larry
Aldrich, fondateur de l'Aldrich Contemporary Art
Museum à Ridgefield Connecticut.
En 1993, une exposition du Sheldon Museum of Art
intitulée "Lyrical Abstraction : Color and Mood"
présenta des œuvres de Dan Christensen, Walter
Darby Bannard, Ronald Davis, Helen
Frankenthaler, Sam Francis, Cleve Gray, Ronnie
Landfield, Morris Louis, Jules Olitski, Robert
Natkin, William Pettet, Mark Rothko, Lawrence
Stafford, Peter Young et plusieurs autres
peintres. En 2009, le Boca Raton Museum of Art
de Floride, organisa une autre exposition sur ce
mouvement avec Natvar Bhavsar, Stanley Boxer,
Lamar Briggs, Dan Christensen, David Diao,
Friedel Dzubas, Sam Francis, Dorothy Gillespie,
Cleve Gray, Paul Jenkins, Ronnie Landfield,
Pat Lipsky, Joan Mitchell, Robert Natkin, Jules
Olitski, Larry Poons, Garry Rich, John Seery,
Jeff Way et Larry Zox. |
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