Dans ses lignes, l’écrivain met en lumière l’œuvre magnifique de ces pionniers depuis le dessin de l’ingénieur jusqu’au premier vol du pilote d’essais et la mise en service de l’appareil.  Ainsi, le lecteur pourra se rendre compte des difficultés qui, une à une, ont été vaincues. Mais ce livre fera plus encore...

PRÉFACE de Michel Détroyat 

 

« On dit toujours que les préfaces sont faites pour ne pas être lues. J’en suis, à la fois, heureux et chagrin Heureux : parce que je suis à couvert pour dire que « L’Aviation Civile Française » et la compétence de son auteur n’ont besoin d’aucun patronage. Chagrin : parce que je  voudrais que les lecteurs de ce livre sachent combien les professionnels de l’air auront, les premiers, pris d’intérêt à sa lecture. 

Dans  l’historique complet et vivant de notre Aviation Civile, j’ai retrouvé avec plaisir — et parfois un peu d’émotion — les phases de cette perpétuelle lutte au progrès qui se joue entre l’homme et le matériel et qui ouvre sur l’avenir des perspectives sans cesse grandissantes. L’expression « le progrès marche à pas de géant » ne se vérifie en aucun domaine autant qu’en celui de l’aviation. On demande aux appareils des performances de plus en plus difficiles et des possibilités de plus en plus étendues. Il faut reconnaître que de pareilles exigences, aussi compliquées qu’elles soient, n’ont jamais été déçues par ceux qui, ainsi  que l’écrit M. Jean Romeyer, « conçoivent, construisent et disciplinent l’essor des nouvelles machines volantes ». Mais au prix de quelles difficultés et de quels efforts. Ces efforts et leurs résultats magnifiques, le livre de Jean Romeyer va vous les faire comprendre avec une clarté remarquable et une simplicité auxquelles je veux rendre hommage. Dans ses lignes, l’écrivain met en lumière l’œuvre magnifique de ces pionniers depuis le dessin de l’ingénieur jusqu’au premier vol du pilote d’essais et la mise en service de l’appareil.  Ainsi, le lecteur pourra se rendre compte des difficultés qui, une à une, ont été vaincues. Mais ce livre fera plus encore. Il montrera à certains esprits timorés ou rétifs que l’Aviation n’est pas seulement un « sport » réservé à quelques déséquilibrés, mais bien une industrie dont les réalisations égalent et souvent dépassent toutes celles qui avaient pris leur essor jusqu’ici. Ces réalisations comportent, chaque jour, des améliorations nouvelles et au premier rang de celles-ci, comme but primordial, la sécurité. Elle fait l’objet du principal de ses recherches. Je parle en pilote d’essais. J’ai la conviction d’être, ici, l’interprète de mes camarades du personnel navigant qui, depuis l’ingénieur jusqu’au manœuvre, en passant par les pilotes et les mécaniciens, travaillent dans l’obscurité, en disant que notre préoccupation dominante est, avant tout, de mettre toutes nos qualités professionnelles à rechercher cette sécurité indispensable aux futurs usagers de ces appareils dont ils doivent pouvoir se servir en toute confiance. Nous serons, ainsi, payés de nos peines et parfois de nos sacrifices quand la majorité des Français (à l’exemple du grand public américain ou allemand) considèrera l’avion de transport et même l’avion de tourisme comme un auxiliaire indispensable à la vie moderne. ».