Erwin BECHTOLD (1925-2022)



Artprice, Drouot, Benezit, salle de ventes, Akoun




Description :
Eau-forte sur papier Guarro.

Tirage : Signée et justifiée au crayon à papier.


Exemplaires : 75.

Titre : Margenes - 9.

Date de création : 1977.

Dimensions 76 x 56 cm.

Condition :
Très bon état.






Technical:  Engraving on Guarro paper.

Edition: Handsigned and numbered with pencil.

Issue: 75.

Title:
Margenes - 9.

Date of creation: 1977.

Sizes: 29.9" x 22.1" in.

Condition:
Good condition.
Biographie :

Erwin Bechtold est né en 1925 à Cologne. En 1944, il obtient son diplôme d’arts graphiques pour devenir typographe mais, au cours de ses années d’apprentissage, il se rend compte que ce métier ne lui offre pas les possibilités créatives qu’il recherche. Après de brèves études à la Kölner Werkschule avec Friedrich Vordemberge, il part à Paris où il travaille avec Fernand Léger.
À Paris, il prépare un voyage à Barcelone. Enthousiasmé par l’Espagne, il décide d’y rester. Il établit bientôt des contacts avec l’avant-garde catalane, les artistes du groupe « Dau al Set ». En 1956, fait sa première exposition individuelle à la Salle Gaspar de Barcelone, soutenu par le « Club 49 », un mouvement culturel clandestin. Il s’agit de peintures matérielles de grande surface avec des concentrations au centre ou sur les bords. Au cours d’une exposition ultérieure à Madrid à la Galerie Buchholz, il connaît les peintres du groupe « El Paso ».

En 1954, Bechtold visite Ibiza pour la première fois. À l’époque, l’île accueillait des artistes venus du monde entier. En 1957, Bechtold repart temporairement en Allemagne, où il vit à Berlin. Il reçoit une invitation pour participer à l’exposition « Un nouveau chemin au sein de l’art » à la Kunsthalle de Mannheim. C’est là qu’a lieu sa première rencontre avec les peintres allemands de sa génération.
Depuis 1958, Bechtold vit avec sa deuxième épouse Christina à San Carles. C’est à cette époque qu’est créé le « Grupo Ibiza 59 » que Bechtold aide à fonder.
En 1961, il est invité pour la première fois à une exposition d’art espagnol contemporain qui parcourt les capitales européennes.
Jusqu’en 1963, Bechtold réalise les peintures de formes organiques. Elles sont exposées au Kunstverein de Cologne mais sont aussi présentées à la Leicester Gallery de Londres.
En 1965, les éléments géométriques apparaissent pour la première fois dans ses peintures. En 1966, Bechtold est invité en tant que professeur en Angleterre. À cette époque, il participe également aux activités du groupe « Syn » en Allemagne ; en 1968, il expose ses oeuvres à la quatrième Documenta de Kassel. En 1979, il crée la Monoserie, une installation de peinture et son qui est d’abord présentée à la Fondation Miró de Barcelone puis aux musées de Ludwigshafen et Palme de Majorque.
En 1987, il commence la série « Thème/angle/surface/espace ». Entre 1986 et 1988, Bechtold réalise quelques grands travaux d’intégration comme les quatre façades du Reiss- Museum de Mannheim. À partir de 1989, son oeuvre est exposée aux musées de Barcelone, Berlin, Budapest, Cologne, Francfort, Freiburg, Hanovre, Heidelberg, Ibiza, Madrid, Mannheim, Palme de Majorque, Saint Sébastien, Séville, Stuttgart, Valencia et Washington, entre autres villes.
Bechtold a reçu plusieurs reconnaissances pour son travail artistique : le Prix Joan Miró (mention, 1973), le prix de la VIe Biennale d’Ibiza (1974) ; pour ses travaux d’architecture intérieure, le Prix FAD, Barcelone (1961). En 1962, Erwin Bechtold a été élu membre du Deutscher Künstlerbund ; en 1983, de l’Akademie der Künste de Mannheim et, en 1990, il a reçu le titre honorifique de Professeur du Land Baden-Württemberg. À Ibiza, il a reçu le Premi Illes Pitiuses (2005) et le Prei Ramon Llull de las Ill es Balears (2006).


L’oeuvre de Bechtold se caractérise par un équilibre ou déséquilibre constant – c’est le moment perturbateur qui inquiète l’harmonie des contraires qui domine toujours ; en commençant par les débuts de l’informalisme des années 50 et l’inclusion d’éléments géométriques dans les années 60, son évolution l’a poussé à créer des compositions picturales dans lesquelles il fait apparaître la tension de la dualité existant entre la dureté du constructivisme et la liberté du courant informaliste. Peintre du matériel et chercheur de la forme, avec une évolution équilibrée, il résiste aux modes en conservant toujours son style personnel.


Biography:

Some say that he is the best painter still actively plying his trade in Ibiza included – with the stress very much on the word ‘active’. Erwin Bechtold (born 1925 in Cologne) took up permanent residence here in 1958. Four years previously, he had already made what he describes as a horrendous ferry crossing from the mainland and had a rainy introduction to the island. Despite this inauspicious start, it was love at first sight. But not just for the island: the exquisite artistic taste and organisational talent of Christina, who was to become his wife, were key factors early on in Bechtold’s artistic career. The two of them settled in Sant Carles. When they bought the property known as Can Cardona, it was virtually a ruin, but over the years, they gradually transformed it into an imposing dwelling.
After moving to Ibiza, he set out to encourage cultural activities on the island and to be a source of new and stimulating ideas. He accepted an invitation from hotel owner Schillinger to launch the Ibiza 59 group of artists, the roll call of which included such well-known names as Erwin Broner, Hans Laabs, Bob Munford, Katja Meirowsky, Egon Neubauer, Bertil Sjöberg, Antonio Ruiz, Heinz Trökes, Carlos Sansegundo, Bob Thompson and Pierre Haubensak. They not only exhibited their own work at the El Corsario de Dalt Vila gallery but also made it their business to attract paintings by the top artists of their day to Ibiza.


Despite the fact that Bechtold lives on an island, he has never allowed himself to become cut off from the rest of the world. During his career, he has exhibited in such major locations as the Kunstverein and Schloss Morsbroich, the Leicester Gallery, the Museum am Ostwall, the Joan Miro Foundation and the Wilhelm-Hack-Museum. In addition, his works have gone on display in such well-known galleries as Lauter, Gunzenhauser, La Cité, René Métras, Juana Mordó and Galería Barcelona.
Without attempting to explain his paintings, which have in any case always defied any definitive interpretation, Bechtold says: “Our existence is like a ball being batted about by controlled disorder on a playing field of uncontrolled order. My pictures are an attempt to express this complex and unfathomable mystery via the medium of art.” It is only an observer who contemplates the canvas with a certain degree of expectation who is able to immerse himself fully in this puzzle. Bechtold is an artist who remains true to himself and does not allow the dictates of fashion to distract or divert him. He loves being able to work quietly and preferably at some distance from controlling influences in society. Ibiza has become his home and he fully intends to carry on working here. Meanwhile, he has his sights firmly fixed on the future: “Tomorrow, I’ll paint a masterpiece”

D'après Wikipédia.

L'abstraction lyrique se réfère à deux mouvements liés mais distincts de la peinture moderne d'après-guerre.
    L'abstraction lyrique européenne ainsi baptisée par le critique Jean José Marchand et le peintre Georges Mathieu en 1947, dont le courant initial et principal, le tachisme, a été défini à partir de 1951 par les critiques Pierre Guéguen, Charles Estienne et Michel Tapié, lequel inclura ces deux notions dans l'art informel en 1952.
    L'abstraction lyrique américaine, un mouvement décrit en 1969 par Larry Aldrich, fondateur de l'Aldrich Contemporary Art Museum à Ridgefield Connecticut.

Origines de l'abstraction lyrique
Bien avant que le terme soit défini, la tendance à l'expression directe de l'émotion individuelle, cette liberté du langage plastique, s'est déjà brièvement manifestée chez Wassily Kandinsky dans sa première période (1910-1914), avec ses « improvisations » et ses « compositions ». Il devait s'en détacher rapidement.
C'est avec Hans Hartung que la volonté d'expression pure et libre s'affirme de nouveau, avec ses premiers dessins et aquarelles (1920-1922), puis, dès 1925-1927 avec Joan Miró. Miró détestait les théories sur l'art et il se tenait toujours en marge des courants quels qu'ils soient. Dès 1925, il développe de surprenantes recherches plastiques dans divers sens, avec une profusion de symboles qui font de lui le précurseur du lyrisme abstrait contemporain.
Selon Jacques Dupin :
    « Miró a abouti, vingt ans avant Pollock à la création d'un espace extrêmement suggestif par la confusion de la texture et de la structure, qui ouvrira une voie scandaleusement nouvelle à la génération qui suit. »
Selon James Thrall Soby :
    « il suffit de citer les noms de Pollock (dans les années 1938-46), Rothko, Gottlieb, Motherwell, Rauschenberg pour les États-Unis, et de Tàpies, Saura, Alechinsky et bien d'autres en Europe, pour constater que les germes lancés par Miró n'ont pas été dispersés en vain. »

Abstraction lyrique européenne
Définition
L'abstraction lyrique est une expression employée pour désigner, en opposition à l'abstraction géométrique, ou au
constructivisme, une tendance à l'expression directe de l'émotion individuelle qui est rattachée à l'art informel  développé à Paris après la Seconde Guerre mondiale. Une polémique oppose les tenants de l'abstraction géométrique, dite « froide », à ceux de l' abstraction lyrique « chaude ».

Vassily KANDINSKY
L’expression « abstraction lyrique » est employée pour la première fois par Jean José Marchand et le peintre Georges Mathieu lors de l'exposition organisée, en décembre 1947, à la galerie du Luxembourg avec Wols, Bryen, Hartung, Mathieu, Riopelle, Atlan, Ubac, Arp, à laquelle Mathieu voulait donner le titre « Vers l’abstraction lyrique » mais auquel la directrice de la galerie préféra « L'Imaginaire ».
« On peut y rattacher, à plus ou moins juste titre, la démarche amorphique de l'art informel, l'expression calligraphique, de la peinture gestuelle, et surtout, en tenant compte d'une certaine vulgarisation, la grande vague du tachisme qui a déferlé en 1954. »

Contexte
Après la Seconde Guerre mondiale, certains critiques d'art s'emparent d'un nouveau courant abstrait, afin de préserver — et relancer, après quatre ans d'occupation nazie — le blason de modernité d'un Paris qui a toujours occupé le rang de capitale des arts. Dès 1944, on assiste en effet à une compétition entre Paris et la nouvelle école de peinture américaine basée à New York (Jackson Pollock, Willem de Kooning…).
Les artistes de l'abstraction lyrique appliquent en quelque sorte les leçons de Kandinsky (considéré comme un des pères de l'abstraction), mais aussi de Hartung et de Miró. L'abstraction géométrique expose des figures géométriques connues et reconnues : un carré, une ligne. L'abstraction lyrique est vécue comme une ouverture à l'expression personnelle de l'artiste, en opposition à l'abstraction géométrique, ou contructiviste.
À partir de 1944, de nombreuses expositions se tiennent à Paris : Salon des surindépendants, où l'on peut voir Wols et Bryen dès 1945 ; Salon de Mai, créé en 1943 ; Salon des réalités nouvelles, créé en 1946 ; galeries d'art telles la galerie Drouin avec Jean Dubuffet en 1944, Jean Le Moal, Gustave Singier, Alfred Manessier, Tal-Coat et Jean Fautrier en 1945, la galerie Jeanne Bucher avec Nicolas de Staël en 1944, la galerie Louise Leiris avec André Masson en 1945, la galerie Rive gauche avec Henri Michaux en 1946 ou encore la galerie Conti avec Pierre Soulages et Gérard Schneider en 1947.


Joan MIRÓ

Naissance de l'abstraction lyrique
L'exposition de décembre 1947, « L'imaginaire », est suivie par celle de 1948, « HWPSMTB », chez Colette Allendy (avec Hartung, Wols, Picabia, Goetz, Stahly, Mathieu, Tapié, Bryen). L'exposition « White & black » de la galerie des Deux-Îles présentera également Tobey en 1948.
L'abstraction lyrique regroupe à l'origine des artistes qui évoluent vers le langage abstrait suivant une écriture gestuelle, qui dès avant la guerre s'était glissée entre l'esprit dada et l'esprit surréaliste chez Hans Hartung (1922) et Camille Bryen (1936), puis qui débouche pendant (Wols) et après celle-ci sur de nouveaux procédés de liberté plastique, allant de la projection linéaire des couleurs sur la toile jusqu'à leur brossage plus ou moins ample, notamment chez Georges Mathieu, Louis Van Lint, Jean-Paul Riopelle, André Masson, Nicolas de Stael, Pierre Soulages, Gérard Schneider, Jean Degottex, Zao Wou-Ki, Simon Hantaï, Tal-Coat, Olivier Debré, Antoine Mortier.
En novembre 1949 se tient à la Perspectives Gallery de New York une exposition de Mathieu, Fautrier, Michaux, Ubac et Wols, puis, en mars 1951, la grande exposition « Véhémences confrontées » chez Nina Dausset où sont présentées pour la première fois côte à côte des toiles d'artistes abstraits européens et américains (Bryen, Capogrossi, De Kooning, Hartung, Mathieu, Pollock, Riopelle, Russel, Wols). Cette manifestation est organisée par Michel Tapié, dont le rôle de défenseur de ce courant, qu'il inclura dans l'art informel, est de la plus haute importance.

Vers le tachisme
Le terme « tachisme », qui a d'abord été employé péjorativement par le critique Pierre Guéguen en 1951, a été réutilisé en 1952 sur l'initiative du critique Michel Tapié dans son ouvrage Un art autre pour désigner le style de peinture rattaché au courant initial de l'abstraction lyrique utilisé par exemple par Georges Mathieu, puis en 1954

par le critique Charles Estienne, pour définir notamment le travail de Hartung, Riopelle et Soulages, ainsi que dans son ouvrage L'Art à Paris 1945-1966. Ce courant correspond à la peinture gestuelle américaine, également théorisée en 1952 par le critique Harold Rosenberg dans son article "American Action Painters", publié en décembre 1952 dans la revue ARTnews, et en particulier à la technique utilisée par le peintre expressionniste abstrait Jackson Pollock.


Artistes associés
On associe à l'abstraction lyrique certains des principaux artistes de la tendance non figurative de la nouvelle école de Paris, tels que Jean Bazaine, Alfred Manessier ou Jean Le Moal, qui avaient participé en 1941 à l'exposition « Vingt jeunes peintres de tradition française » en se réclamant d'une non-figuration violemment colorée marquée par la tradition religieuse romane (vitrail), avant d'être censurés en 1942, et même jusqu'à leurs
contemporains adeptes d'une abstraction allusive plus géométrique tels Maria Elena Vieira Da Silva (tenante du paysagisme abstrait). Certains d'entre eux évoluèrent en effet vers un style plus « lyrique », au même titre que certains artistes du mouvement de la Jeune Peinture belge fondé en 1945 avec Louis Van Lint, etc.
Ce fut toutefois un règne assez court (fin 1957), rapidement supplanté par le nouveau réalisme de Pierre Restany et d'Yves Klein.
Les autres membres les plus connus sont Serge Poliakoff, Roger Bissière, Maurice Estève, Huguette Arthur Bertrand, Pierre Fichet, Oscar Gauthier, Elvire Jan, ou Marinette Mathieu.
Une exposition intitulée « L'envolée lyrique, Paris 1945-1956 », rassemblant les œuvres de soixante peintres, fut présentée à Paris au Musée du Luxembourg (Sénat) en 2006.
Une résurgence de ce mouvement voit le jour au début des années 1970 avec une génération d'artistes nés
pendant ou juste après la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels on peut citer Paul Kallos, Georges Romathier, Michelle Desterac, François-Charles Bazelaire (à Bruxelles) et Thibaut de Reimpré.

Hans HARTUNG


Sam FRANCIS
Abstraction lyrique américaine
L'Abstraction lyrique américaine est un mouvement, liée à l'expressionnisme abstrait et au tachisme européen, qui est apparu dans les années 1960–1970 à New York, Los Angeles, Washington, puis Toronto et Londres. Il se caractérise également par une expression plus libre, spontanée, intuitive, un espace illusioniste, l'emploi de l'acrylique et d'autres techniques picturales plus récentes, en réaction aux courants alors dominants du formalisme, de l'abstraction géométrique, du minimalisme, de l'art
conceptuel et du Pop Art. Beaucoup de ses artistes étaient précédemment minimalistes et avaient l'abstraction géométrique, du minimalisme, de l'art conceptuel et du Pop Art. Beaucoup de ses artistes étaient précédemment minimalistes et avaient utilisé un style monochromatique et géométrique. L'abstraction lyrique cherche à produire une expérience sensorielle par la monumentalité et la couleur et à apporter plus de lyrisme, de sensualité et de romantisme à l'abstraction, afin de revigorer la tradition picturale dans l'art américain et de rétablir la
primauté de la ligne et de la couleur comme éléments formels, dans des œuvres composées selon des principes esthétiques, plutôt que comme des représentations visuelles de réalités socio-politiques ou de théories philosophiques.
Le mouvement a été décrit en 1969 par Larry Aldrich, fondateur de l'Aldrich Contemporary Art Museum à Ridgefield Connecticut.
En 1993, une exposition du Sheldon Museum of Art intitulée "Lyrical Abstraction : Color and Mood" présenta des œuvres de Dan Christensen, Walter Darby Bannard, Ronald Davis, Helen Frankenthaler, Sam Francis, Cleve Gray, Ronnie Landfield, Morris Louis, Jules Olitski, Robert Natkin, William Pettet, Mark Rothko, Lawrence Stafford, Peter Young et plusieurs autres peintres. En 2009, le Boca Raton Museum of Art de Floride, organisa une autre exposition sur ce mouvement avec Natvar Bhavsar, Stanley Boxer, Lamar Briggs, Dan Christensen, David Diao, Friedel Dzubas, Sam Francis, Dorothy Gillespie, Cleve Gray, Paul Jenkins,
Ronnie Landfield, Pat Lipsky, Joan Mitchell, Robert Natkin, Jules Olitski, Larry Poons, Garry Rich, John Seery, Jeff Way et Larry Zox.