Prosper ALPINO : DE MEDICINA METHODICA libri tredecim in quibus medendi ars methodica vocata olim maxime celebris, quae hac aetate non fine magno studiosorum medicinae & de decore & damno plane defiisse vita est, denuo restituitur, atque in medicorum commodum quadantenus ad medicinam dogmaticam conformatur. Opus novum, è quo studiosi praeter sectae methodicae placita à celeberrimis medicis tradita, etiam praxim methodicam exactissimam ad medendum nancisentur. Leyde, ex officina Boutesteiniana, 1719.

Petit et fort in-4, veau brun, dos à nerfs et à caissons orné, coiffe supérieure frottée, coins émoussés, traces d'épidermure à un plat, titre en rouge et noir, épître à François-Marie II della Rovere Duc d'Urbinois, l'auteur au lecteur (lectori), index capitum, approbation en date d'octobre 1610 (12 ff.) + 765 pp. + index (39 pp.).

Bon exemplaire.

Le médecin et botaniste ALPINO (1553-1617) était natif de Marostica dans l'état de Venise. Il parcourut l'orient pour étudier les végétaux de ces contrées et principalement l'Egypte et en publia des ouvrages remarquables. Il professa la botanique à Padoue jusqu'à son décès. En tant que médecin il avait une prédilection pour le méthodisme médical doctrine de Thémison de Laodicée et de ses disciples.
Cette seconde et dernière édition (la première parut en 1611 à Padoue) peut être regardée comme la meilleure source où il convienne d'étudier l'histoire de cette secte.
Le méthodisme médical est une doctrine qui apparue en médecine après celle des hippocratistes et celle des empiristes de l'école de médecine d'Alexandrie. Asclépiade de Bithynie en fut le fondateur et Thémison de Laodicée médecin grec du 1er siècle av. J.C. restaura cette secte. Les méthodistes prétendaient que la connaissance des causes est absolument indifférente à l'art de guérir ; ils dédaignaient également les études anatomiques et physiologiques et s'en tenaient à l'observation de quelques symptômes généraux. Suivant eux, le plus grand nombre des maladies dépendaient du resserrement ou du relâchement des tissus. En conséquence la méthode unique de guérison consiste à relâcher ou à resserrer les pores des tissus de là le nom donné à cette secte. Cette école simplifiant tellement l'art médical, qu'elle eut une multitude de partisans. Elle mit la saignée à l'honneur et l'on attribue à Thémison de Laodicée l'introduction de l'usage des sangsues.
L'ouvrage d'Alpino débute par l'histoire et l'origine de cette secte et se réfère aux oeuvres de deux auteurs capitaux seules conservées à ce jour à savoir le traité des maladies des femmes de Soranos d'Ephèse et le traité "de morbis acutis et diuturnis" de Caelius Aurelianus.