[PRESSE WW2 - 39/45]


Franc-Tireur
 
A l'Avant-Garde de la République

 Rare! 

5e année - N°353

Vendredi 17 Août 1945

Edition de 5 heures
  
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First Printing

Edition Originale

 


Petit In-Folio, (environ 59,5 x 43cm déplié), 2pp.
 (1 feuillet grand format plié en 2, imprimé recto-verso)

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Papier journal jauni comme toujours
exemplaire plié en 2, selon les numéros peut présenter plis et petites déchirures diverses,
 plis sur plis et sur bords, petits trous, etc...

Etat correct, propre 


cf. visuels...
 



Très Rare document
Vendu en l'état décrit, tel que trouvé


"Franc-Tireur"
 
 Franc-Tireur est un mouvement de résistance fondé à Lyon en novembre 1940 sous le nom « France Liberté », rebaptisé « Franc-Tireur » en décembre 1941 sur proposition de Jean-Jacques Soudeille.
 Le chef du mouvement était Jean-Pierre Lévy.

Le Franc-Tireur est également le nom du journal clandestin du mouvement, qui connut trente-sept numéros de décembre 1941 à août 1944.

Sous l'égide de Jean Moulin, le mouvement fusionnera avec Libération-Sud et Combat pour donner les Mouvements unis de la Résistance (MUR).

Franc-Tireur est le mouvement de la zone sud qui a le plus d'attache lyonnaise. Fondé en 1941 par un groupe d'hommes venus d'horizons divers, il est un mouvement regroupant des personnalités ayant la même sensibilité politique, une opposition à l'armistice et, dès l'origine, au maréchal Pétain lui-même.

Naissance et premiers temps
Les initiateurs du mouvement se retrouvent chez eux ou lors de parties de cartes au café du « Moulin joli », place des Terreaux. Les premiers membres sont Antoine Avinin, membre de Jeune République et catholique de gauche, Auguste Pinton, ancien conseiller municipal, Élie Péju et Jean-Jacques Soudeille, 
anciens communistes devenus radicaux.

Eux et quelques autres se regroupent et fondent fin novembre 1940 un mouvement qu'ils nomment 
« France-Liberté » dont le but est de lutter contre la propagande gouvernementale et de mobiliser contre la défaite et l'ordre autoritaire qui s'installe. Le groupe commence par rédiger des tracts contre les nazis et Pétain qui, fautes de moyens, se limitent à de petits nombres d'exemplaires tapés à la main.

Jean-Pierre Lévy et la naissance du journal
Le groupe prend un premier essor avec l'arrivée de Jean-Pierre Lévy, réfugié alsacien qui amène une ronéo au printemps 1941 et lance l'idée de grandir dans sa force de diffusion en éditant un vrai journal.

Avec le soutien de l'imprimeur Henri Chevalier, le premier exemplaire sort en décembre 1941 à 6 000 exemplaires. Il est imprimé sur quatre pages en format 21 par 27,5 cm. Le titre de Franc-Tireur est une allusion aux groupes de volontaires qui se sont formés en 1870 en dehors des cadres légaux pour défendre la patrie et la République. Le ton est humoristique et offensif contre le maréchal et les Allemands. Les thèmes défendus sont l'opposition à l'ordre nouveau et l'occupant, la dénonciation de ces méfaits, l'appel à la résistance de toutes les bonnes volontés. La conclusion de son numéro 1 est « Une seule tâche s'impose : résister, organiser ».

Développement du mouvement
Le groupe devient un mouvement qui cherche à agir davantage que simplement par les armes de l'esprit. Jean-Pierre Lévy prend ainsi contact avec les émissaires de Londres tel Léon Morandat et les dirigeants des autres mouvements. Ayant comme profession cadre commercial, Lévy dispose d'une couverture pour circuler et il crée des antennes dans la région Rhône-Alpes, et plus largement partout où il a de solides relations. Il est lourdement aidé par sa famille, telle sa sœur et son beau-frère, qui implantent le mouvement à Roanne. Rapidement, le mouvement se structure dans la Loire, la côte méditerranéenne, le Cantal et, plus légèrement, en Languedoc-Roussillon et région toulousaine.

Extension du journal
Rapidement, à la tête du journal se retrouve un homme de métier, Georges Altman, journaliste du Progrès. Il est secondé efficacement par Élie Péju. Le journal s'améliore pour devenir un organe régulier et professionnel de diffusion d'idées. Ses lieux d'impression se multiplient : Lyon, Saint-Étienne, Morez, Albi, Bordeaux, Valence, etc. Après l'installation des bureaux au no 19 boulevard de Sébastopol à Paris, en août 1943, le journal y est imprimé à partir de février 1944. Le tirage augmente constamment, passant de 15 000 en avril 1942 à 30 000 en novembre, puis 100 000 en septembre 1943 et 150 000 exemplaires en août 1944.

Le ton du journal est très offensif, autant vis-à-vis des Allemands que des hommes de Vichy. 
Très tôt, le sort des juifs est dénoncé, notamment avec un tract produit en août 1942 pour protester 
contre la rafle du Vél' d'Hiv' et un article de février 1944 détaillant les camps de concentration nazis. 
À l'inverse, la démocratie et le régime républicain sont défendus à chaque numéro. L'équipe, par l'intermédiaire du journal, incite la population à se rassembler pour chaque évènement commémoratif et manifester ainsi son opposition à la situation ; que ce soit pour le 14 juillet ou le 11 novembre. 

Le journal dispose d'une équipe rédactionnelle très stable, mais accueille de temps à autre des plumes extérieures telles Jean Nocher, Albert Bayet ou Marc Bloch (exécuté par la Gestapo le 16 Juin 1944), ces deux derniers finissant par devenir membres à part entière du mouvement.

Actions militaires
En 1942, le mouvement décide de ne plus se contenter de mots et organise des actions de sabotage, 
de caches des fuyards ou de renseignements.

Ils se signalent notamment par une action coordonnée importante en novembre 1942 à Lyon,
 Clermont-Ferrand, Roanne, Limoges, Périgueux et Vichy. En décembre 1942, ils parviennent à faire de gros dégâts dans l'usine France-Rayonne. À partir de l'été 1942, Jean-Pierre Lévy et ses contacts à Grenoble Léon Martin et Aimé Pupin commencent à organiser des planques en Isère pour dissimuler des jeunes gens
 qui refusent d'aller en Allemagne.

 
Franc-Tireur fut créé à Lyon en décembre 1941, par un groupe composé d’Élie Péju (ancien de l’Humanité),
Georges Altman, Marc Bloch et Yves Farges (dit « Grégoire »). Il fut imprimé clandestinement à Lyon, rue Vieille Monnaie,
par Eugène Pons (ce dernier fut déporté et mourut à Neuengamme, en Allemagne). 

Franc-Tireur fut un des plus influents parmi les quotidiens clandestins nés de la Résistance
 : il accorda son soutien au général de Gaulle et présida le bureau permanent de la Fédération nationale 
de la presse clandestine (créée en novembre 1943). 
En 1945, Franc-Tireur s’installa dans l’ancienne imprimerie de L’Intransigeant, située au 100, rue Réaumur, Paris-IIe.
Quotidien du matin, son tirage s’éleva successivement à 60000 exemplaires (1941), 150000 (1942), 165000 (1944),
182000 (1945), 350000 (1947) et 370000 (1948).
 Sa devise était « Franc-Tireur n’est pas le journal d’un Parti, c’est un
journal qui prend parti ». En octobre 1948, une scission se produisit au sein du comité de direction, dont une partie
des membres souhaitait une orientation politique plus à gauche : les opposants, démissionnaires, entrèrent à
Libération. Le 18 novembre 1957, Franc-Tireur fut racheté par Cino del Duca, éditeur spécialisé dans la presse du cœur
 ; il changea de titre pour s’appeler désormais Paris-Journal. 
L’année suivante, Péju et Altman, fondateurs de FrancTireur, démissionnèrent.


A suivre sur ebay ...
d'autres revues et documents rares d'époque de la même provenance seront vendus prochainement
concernant la Presse à la Libération de Paris en 1944, à la Capitulation de l'Allemagne en 1945 et à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et également 
concernant l'avant et l'après-guerre


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Comme toujours, vous pouvez demander les frais de port groupés en cas d'achat de plusieurs livres ou documents...



 
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