François-Henri-Joseph BLAZE dit CASTIL-BLAZE : De l'opéra en France. Paris, Janet et Cotelle, 1820.
2 forts volumes in-8, couvertures bleues d'époque (bord froissées), non rogné, tel que paru, tel que décrits :
- Tome 1 : faux titre (froissé avec petite déchirure), titre, avertissement IV + 351 pp. (coin des premiers feuillets cornés, brunissure en marge supérieure des 3 premiers feuillets, rousseurs éparses), 24 planches hors texte de musique (mouillure à la dernière), un tableau dépliant de la portée des voix et des instruments mise en rapport avec le clavier du grand piano.
Des paroles, de la musique, de l'expression musicale, de l'imitation, de la mélodie, de l'harmonie, de la composition, des effets de la musique, des voix et du chant vocal, des emplois et des rôles, des instrumens, de l'orchestre, du chant instrumental, de l'accompagnement, de l'exécution.
- Tome 2 : faux titre, titre, 351 pp. (trou et galeries de vers en fond de cahier entre les pages 175 et 290 sans incidence sur le texte, rousseurs éparses), 24 planches hors texte de musique, un tableau dépliant de la portée de voix et des instruments mise en rapport avec le clavier du grand piano.
Des parties dont se compose un opéra, de l'ouverture, de l'introduction, du récitatif, de l'air, du duo, du trio, du quatuor, du quintette, du sextuor, du finale, du choeur, des airs de danse, de la marche, de l'entr'acte, des traductions, parodies et centons, s'il faut être musicien pour bien juger de la musique, et pour écrire cet art, de l'opéra en Province, des musiciens, description de l'opéra, chanson de Panard.
Edition originale.
L'auteur (1784-1857) né à Cavaillon voua sa vie à la musique et en particulier à l'opéra.
Il témoigna un intérêt pour la collecte des musiques populaires ainsi que sa vindicte face aux élites parisiennes. Il remettait en permanence la question de la logique de centralisation des théâtres lyriques au profit du développement des scènes provinciales et de la liberté de circulation des oeuvres sur l'hexagone. Il revendiquera l'abolition du système des subventions des théâtres parisiens et de leurs privilèges qui étouffent les musiciens en quête de créativités. Attentif à tout ce qui se joue, se fait, s'édite, s'invente, il est d'une mémoire exceptionnelle qui lui permet de comparer l'entier répertoire lyrique. Obsédé par la précision il compile, recopie, remet en cause chaque mot, adore les chiffres, les tableaux, les faits.
Adaptateur d'opéras étrangers en langue française il est le fondateur de la critique musicale professionnelle en France. Egalement amoureux du livre il possède sa propre maison d'édition. Ce rapport au livre, à la réglementation ainsi qu'aux chiffres se retrouve dans ses ouvrages.
Castil-Blaze s'attachera aussi à donner aux lecteurs des faits authentiques et vérifiés considérant cette démarche comme une nécessité du métier de journaliste musical à laquelle est joint la connaissance profonde de la théorie, de la pratique et les moyens d'exécution de cet art.
C'est également un historien musical compulsant toutes les archives, les mémoires du temps et y apporter des rectifications dans ses écrits qui sont de véritables "bibles musicales".
De l'opéra en France est le premier ouvrage que Castil-Blaze éditera en 1820, y imposant un point de vue moderne, patrimonial sur les oeuvres du répertoire. Cet écrit témoigne de sa profonde érudition. Il est conçu de manière thématique, réfléchissant à la fois sur la poétique de l'art, sa théorie et sa mise en pratique sur les scènes théâtrales, qui le conduiront à poser les fondements d'une politique culturelle réformatrice sur l'ensemble de la France.
Bel envoi de l'auteur pour Monsieur PEPIN chef d'orchestre du grand théâtre de Marseille.
Pépin fut un habile chef d'orchestre qui dirigea une masse formidable de choristes et d'instrumentistes, travaille avec Hector Berlioz lors de sa venue à Marseille. Il eut parfois maille à parti avec la censure du temps pour certaines représentations.